Avant de répondre à ma façon à cette question, laissez moi vous conter cette anecdote.
Je travaille dans le huitième arrondissement de Paris. Et c’est l’endroit idéal pour découvrir des restaurants, du plus populaire au plus sophistiqué.
On a l’embarras du choix et cela va plus ou moins de paire avec la souffrance du porte monnaie.
Lorsque je suis raisonnable, je vais à l’une de mes « cantines » préférées, le restaurant chinois où l’on peut manger à volonté pour environ 10 €.
Un jour, alors que nous venions de nous installer ma soeur et moi, je vois passer une « montagne », c’est l’assiette d’une de nos voisines. Ma soeur scanne l’assiette, et me dit en patois:
« tu as vu ça! comment peut-elle faire ça? »
« mais c’est son droit si elle en a envie, c’est écrit à volonté. »
La dame s’intalle confortablement, puis vide son assiette, ses amies ont fait pareil. Puis elles se sont à nouveau dirigées vers le buffet. Nous avons à nouveau assisté à un ballet d’assiettes toutes aussi bien garnies les unes que les autres, jusqu’au dessert.
« mais elles se lèvent encore!!! mais ça va durer longtemps ce ballet? »
» moi agacée, je lui rappelle que c’est à volonté et que beaucoup viennent là pour ça et que de toute façon elle n’avait pas à critiquer les autres. »
« Ils vont se faire ruiner les chinois!! il faut que les gens comprennent que à volonté revient à « à discretion » ce n’est pas parce que c’est à volonté qu’il faut s’éclater la panse… »
La gourmandise serait pour certains un vice, une faiblesse et pour d’autres un art de vivre.
Prenez les périodes de fête par exemple: les familles font des razias dans les supermarchés en prévision des réveillons. On mange et on boit pendant deux voire trois jours comme si selon ma mère, on allait se faire vendre au marché d’esclaves le lendemain.
Je me souviens de mon premier noël en france; mon frère avait acheté quinze dindes, je lui ai demandé pourquoi faire, il m’a répondu, c’est la fête, on ne doit manquer de rien.
En bonne chrétienne je n’ai pu m’empêcher de lui dire que trop manger était un péché. Nous en rions encore aujourd’hui.
Mais la gourmandise est elle uniquement liée à la quantité ou plutôt au désir irrésistible de quelque chose de fin, esquis, qui ne tient finalement que du qualitatif?
Que dirait-on de celles qui comme moi ne résistent pas devant un moelleux au chocolat ou qui achètent une bôite de 16 minis macarons à partager avec mari et enfants et qui engloutissent tout avant mettre de descendre du train qui la ramene chez elles?
Je ne culpabilise pas de me faire plaisir tant que cela ne se fait pas au détriment des autres, ni de ma santé et si, au jardin Christian Dior de Granville, j’achète le dernier macaron du salon de thé et que je le savoure sous le nez de mes belles soeurs en faisant un bruitage, j’assume ma gourmandise, et je n’en brunis pas.
Etre gourmande avec parcimonie, ce n’est rien comparé à l’état de possession dans lequel se trouve les gens dans la grande bouffe.
Chacun devrait se sentir libre de nourrir son corps comme il l’entend et de savoir s’en fixer les limites.
Assouvir ses besoins en nourriture équivaut à assouvir d’autres besoins corporels. Phénomène tout à fait naturel.
Devenir esclave de ses besoins n’est plus un instinct de survie mais un asservissement au plaisir…
D’ailleurs chez nous, les femmes disent souvent que la prison de l’homme c’est le sexe et la nourriture… Vous voulez un homme, vous pouvez « l’hammeçonner » par la « ripaille » ou au lit.
La gourmandise n’est un « péché » que lorsqu’elle sert à combler le vide qui est en chacun de nous.
J’assume ma gourmandise.
Que ceux où celles qui ne pêchent pas nous fassent partager leurs secrets ici.
Promis, je ne vous jeterai pas la première pierre!!
Vous êtes gourmand(es) de quelque chose??? Faites nous savoir.
Moi ? j’aime les très bons restos ! mais en province comme à paris …il faut connaitre !!
J’aime tous …surtout les entrées !
Bises
nicole
Tu as tout à fait raison, les plaisirs de la bouche peuvent dégénérer en un esclavage… Il faut en profiter, mais les tenir à distance.