Si vous voulez éviter une crise conjugale ou des gaffes en série, ne laisse pas un enfant trop longtemps inoccupé à la messe.
Les enfants, tout comme certains adultes d’ailleurs, ont souvent du mal à rester sagement assis sur un banc à l’église pour écouter la parole de dieu. Il peut s’en passer des choses dans leur tête et certains deviennent même des pros pour élaborer des projets inouis.
Un jour de mariage, toute la famille est sur son 31, l’église est pleine à craquer, c’est la joie, il n’y a pas un seul bout de banc libre. Nous restons debout à l’arrière, près de la porte. La chorale enchaine les cantiques, le curé commence la célébration du mariage. Je reste très pieuse, respectueuse des lieux. Soudain, une petite voix près de moi demande en chuchotant.
« tata H, c’est combien ce collier? »
Sortie de ma méditation par cette question innatendue,
« hein , quoi, quel collier? »
Il me montre le collier qu’il a autour du cou, celui qu’il a réçu de sa grand mère pour son baptème.
« c’est combien ce collier, tu peux me dire? »
Intriguée par sa question et ne sachant quoi lui répondre, je lui conseille de demander à sa grande mère, qui est juste à côté.
« Dis mami, combien il coute ce collier? »
« Mais quel collier, de quoi parles tu? »
« Celui là, autour de mon cou, combien il vaut? »
« tit tit tittittiiiii, c’est ce qu’elle fait lorsque quelque chose l’ennui. Chut, nous sommes à l’église, silence. »
« Mais il faut que je sache », il ne lâchait pas l’affaire le petit.
« C’est un cadeau, ça ne se fait pas de dire le prix d’un cadeau. Et pourquoi tu veux savoir le prix d’ailleurs? »
« Pour te le vendre, pardi. Tu veux bien me l’acheter? »
« je fais du business moi. Combien tu me donnes? je te le vends 20€ »
« Trop cher? alors je fais un rabais, 10€! »
Agacée par le comportement de son petit fils, B le traine dehors pour le sermonner.
« Ecoute. ça suffit maintenant. Si tu essaies de me vendre encore ton collier, je te le prends pour rien du tout et tu n’auras plus jamais de cadeau de ma part. »
« Mais je voulais seulement faire du businesssssssssss! »
Après l’échec du business avec la grand mère, non content de sa gaffe, il revient à l’intérieur, et s’installe cette fois auprès de sa future belle mère.
Les futurs mariés vont prononcer leur voeux, l’instant est solennel dans l’église, voilà que notre petit « businesseur » démarre pour sa plus grosse gaffe.
« Oh comme c’est beau, bientôt, papa va offrir une bague à maman. Il a promis. Et c’est moi qui tiendrai le coussinet! »
Sur le coup, je ne fais pas de recoupement. Mais très vite je me rends compte que ça commence à sentir le roussi.
La future belle mère, qui espère une demande romantique de la part de son jule, s’étonne:
« ah oui, il a dit ça papa? Quand, il a promis d’offir une bague à ta maman? ça c’est nouveau! »
Ouy!, j’essaie de détourner la conversation, mais rien n’y fait. et notre petit homme d’affaire de donner des détails, d’en rajouter, de s’exciter comme une puce. J’ai beau rassurer D qu’il n’y avait aucune chance que la bague ne lui revienne pas, un froid s’était installé. Résultat. Le diner du mariage a été assez dramatique pour nos jeunes fiancés, ce qui a manqué de ternir ce jour de bonheur. D n’a cessé de rendre B jaloux, de le pousser à bout. Le tout s’est terminé en pleurs et crise de larmes devant l’insouciance du petit commerçant en devenir.
Le petit chenapan avait sémé la pagaille.
Je vous le dis, trouvez un moyen d’occuper les enfants à l’église ou faites les garder. je ne vous raconte pas ce soir comment les triplés ont tenu à m’accompagner devant l’autel, pour comme ils disaient « manger le bonbon » comme maman, les trois accrochés en grappes à mes bras.
Ou alors au mariage de ma cousine où mon H n’arrêtait pas de demander toutes les 10 minutes quand est-ce qu’on mangeait, avant de finir par constater que son père avait des poils dans le nez, le tout au moment où les pasteurs commençaient leur incantations pour chasser les esprits malsains et bénir les jeunes mariés