A mon dernier match des cultures, nous en étions au mariage. Au Nord, j’emploie les termes de Nord et de de sud pour désigner l’Europe et plus particulièrement la France, puisque je suis française, et le Sud pour les pays en voie de développement et particulièrement la Côte d’Ivoire qui est ma patrie mère.
Bref. Après le mariage, souvent c’est la période des vaches maigres là bas. Puisque tout le monde est le bienvenu, puisqu’on ne compte pas et que chacun des deux camps est très généreux en idées mais moins en cadeau. Bon, ce n’est pas grave, l’important c’est que les familles soient réunies et que la fête soit réussie.
Quand vous pensez que c’est enfin terminé et que vous allez pouvoir profiter de votre intimité, la famille est toujours là, omniprésente, c’est L’Oeil de Moscou en fait. Désormais tous attendent la prochaine annonce, la suite logique d’une union heureuse.
Je dois avouer que pour une fois le match est à égalité entre le Nord et le Sud.
Au Nord, vous avez un petit moment de répis. Le voyage de noce est l’entract qui vous permet de vous vider la tête. Un moment d’intimité très apprécier par les jeunes couples. Vous partez en France ou à l’étranger (pour nous c’était la Côte d’Azur). Une semaine de bonheur et de rébondissements. Nous n’avions pas loué et nous nous arrêtions au gré de nos envies, dans les villes qui nous attiraient. Personne pour nous épier pendant ce temps là. Au nord, vous êtes « lâchés » une fois le mariage terminé. L’espionnage est plus subtile. De petites phrases innocentes glissées dans une conversation lors des diners de famille. On parle bébé à toutes les occasions. Et si lallusion n’est pas saisie, on devient direct, du genre
« Vous compter avoir des enfants? », « combien? »
Ma chance est que mon homme étaient un John Lennon personnifié. Cool. y a pas le feu. « ça viendra quand ça viendra »
Dans toute cette affaire, il n’y avait que moi qui m’agitais sans en donner l’impression. Sans doute ma moitié de culture, la vraie, la source, l’autre étant bien assimilée mais importée.
Au sud, cette partie du match peut souvent s’avérer très rude. Le Bébé. Disons les enfants car souvent, le désir de famille nombreuse est très important. Une grossesse est l’événément qui vient solder un mariage heureux. Mais alors au Sud, il faut faire vite. On peut dire que c’est même parmi les choses pour lesquelles le retard est moins toléré.
Votre belle mère, vos belles soeurs, commencent par s’enquérir de votre état. On devient psychologue, médecin, tout ce que vous pouvez imaginer. Vos nausées, dûes à des problèmes ordinaires d’estomac passent pour des nausées de femmes enceintes. Vos migraines sont interprétées par les matronnes de la famille.
En gros, vous êtes dans l’orbite de « l’Oeil de Moscou ». Et je vous conseille de ne pas trop tarder à mettre en route le petit Souagnon. Souagnon c’est un nom choisi au hasard. Un bébé est souvent la clé d’un mariage durable. Gare à vous si la nature n’est pas en votre faveur. Belle famille s’empressera de trouver une remplaçante plus apte à assurer une descendance à leur fils.
Un mariage au sud, c’est l’affaire de tous. Parfois même les familles poussent le vice jusqu’à refaire l’arbre généalogique. En Exemple ma demie soeur a failli ne pas se faire épouser parce qu’elle était fille unique. Mauvais présage. Si elle est fille unique de sa mère, elle pourrait ne donner qu’un seul enfant à son mari ou ne pas en avoir du tout!!!
Heureusement ils ont été plus forts que la famille. Aujourd’hui ils sont heureux parents de quatres fils.
Au nord la belle famille peut s’imiscer dans votre vie avec subtilité sans trop réussir à briser votre ménage. Mon belle oncle, qui n’aimait pas les noirs, est parti sans plus jamais adresser la parole à son neveu, mon homme. L’ignorance n’épargne personne. Comme je dis, c’est lui qui a souffert, pas moi, et il est parti avec sa souffrance et sa bêtise. Car l’amour a été plus fort dans ce match.
Dans les deux cas, lorsque l’annonce du futur bébé est confirmée, c’est la joie pour tous. Le match est nul. Pour le reste, il faut laisser la grossesse se développer dans le calme. Le match des petites anecdotes est à venir car, un bébé à venir représente beaucoup dans les deux cultures.
A suivre.
tres ineteressant. C’est toujours passionnant de voir les differences de culture et d’apprendre comment ca marche.
Bises
Elisacanada
Hé bien, je ne savais pas que les grossesses au « sud » étaient si épiées!
Heureusement, je suis au nord, car pas pressée d’avoir une descendance ;)
Oh si Aratta, ça peut être l’enfer parfois, si comme je le souligne dans le texte, la femme a du mal à tomber enceinte. La belle famille peut être très « vache ».
Tu es encore jeune, en train de finir tes études, tu as le temps. Même moi, africaine, je m’y suis mise assez tard. J’ai eu les miens à 34 ans. Et personne ne m’a mis la pression. Je m’en suis chargée toute seule.
Ils ont 13 ans aujourd’hui et c’est le bonheur.
Et en plus ma belle famille est très gentille. Pour ceux qui auraient eu tendance à ne pas l’être, j’ai mis des balises….
C’est vrai que je suis jeune, mais avoir un enfant m’effraye pour l’instant plus qu’autre chose, c’est pour ça ;)
C’est la peur de porter une grossesse, de voir ton corps se transformer ou d’être confronter à un bébé sans savoir quelle attitude adopter?
(être confrontée)
La peur de ne pas savoir comment réagir avec le bébé principalement: rien que le fait de ne pas savoir comment le porter, ou bien de lui faire mal me paralyse. Je suis déjà deux fois tata, mais j’évite de prendre les bébés dans mes bras, car je suis bien trop gauche…
Après, j’ai peur de mal réagir pendant la grossesse, car j’ai toujours le chic pour avoir des problèmes de santé au mauvais moment.
Tu as un bout de temps, un jour, lis les archives de « un mari par annonce ». Le lien est sur ma liste de blog. C’est moi qui l’ai écrit. J’ai un peu abandonné ce blog mais une petite lecture de mes anecdotes te détendra. Tout le monde a peur, chacun, de façon différente. Moi je craignais de ne rien avoir à leur dire. Alors à leur naissance, je chantais beaucoup. Ma manière de communiquer avec eux. Quand je les ai ramenés à la maison, notre première journée a été faite de gags et de fous rires.
Il m’est arrivé de pleurer aussi. Parce moi ce n’était pas un bébé, mais trois à la fois. Mais on ne s’ennuyait pas.
Quand le moment viendra, quand tu te sentira prête, la question ne se posera même pas. et tu sais, pour ma taille et mes hanches(trop étroite il ya 10 ans), tout le monde était convaincu que ce serait la césarienne. Et puis, mes enfants sont nés comme un timbre à la poste et de façon naturelle….T’inquiète pas
Merci de me rassurer, trois d’un coup, tu en as eu du courage!
Comme je chante beaucoup toute seule, je pense que ça sera une chose que je ferais aussi naturellement alors!