Attachez vos ceintures!
Je viens de laisser un commentaire sur les films bien sapés de Café Mode et les souvenirs ont refait surface. Et quels souvenirs! Si vous êtes déjà allés au bal de fin d’année ou bal de promotion, vous saurez me comprendre. Je crois savoir par mes enfants que cela ne se fait plus aujourd’hui. Enfin..
Pour celles qui ont eu des bals de promotion, vous connaissez l’agitation, l’effervescence autour de cet événement, l’excitation palpable, surtout pour les filles de pouvoir se pavaner dans la salle de bal, ou sur la piste, avec leur plus jolie robe… Bon, mon bal de promotion était un fiasco total. Je l’ai déjà raconté.
Imaginez le jour J, dans votre belle robe, qu’on vous oublie dans les cuisines du lycée, à quelques kilomètres de l’endroit où a lieu le bal. Lorsque le gardien est venu faire sa ronde, et qu’il m’a trouvée, il m’a ramenée sur son scooter. La honte. L’ouverte du bal était déjà faite et les gens étaient sur la piste. Personne n’a fait attention à moi, personne n’avait même remarqué mon absence…
Bref, alors quand une amie amie professeur des écoles (j’avais des amies beaucoup plus âgées que moi) m’a invitée au bal des professeurs, j’ai sauté de joie. Je tenais là ma revanche. Aucune lycéenne n’était invitée. Je m’imaginais déjà la star de la soirée. Mais que vais- je mettre, mes parents avaient déjà fait des frais pour la robe de bal, ils n’allaient pas recommencer.
Aucun souci, m’a rassurée mon amie. Je suis aussi mince que toi( une belle jeune femme, qui ne fait pas son âge), taille 36 ou 38 selon les vêtements. Elle m’a ouvert sa garde robe, après plusieurs essayages, nous avons choisi une robe verte, fleurie dans le genre Olivia Newton John dans Grease. Une ceinture verte, comme celle que vous voyez là me soulignait ma taille de guêpe.
Tout semblait parfait. Mais là encore, la scoumoun était de nouveau avec moi. A 19 h 30, pas de nouvelle des cavaliers. Nous essayons en vain de les joindre. Puis à 21 heures, mon amies a décidé de faire à manger; un repas coupieux pour deux comme si, d’après un adage populaire de chez nous, « Comme si on allait nous vendre »: sous entendre esclave. On les gavait à l’époque pour en tirer le maximum, puisqu’ils étaient vendus au poids.
En gros, à deux nous avons mangé pour 4 ou cinq, une vengeance sur la nourriture.
Nous nous changeons puis nous nous mettons au lit. A 22 h 30; on sonne au portail. Elle se lève et dévinez qui vient? Les cavaliers!
J’avais la peau du ventre tendue comme un tambour, je ne pouvais pas aller danser dans mon état. Massendjé, mon amie a insisté encore et encore. C’était mon bal, il ne fallait pas le râter. Alors je m’habille avec ce pressentiment qui ne me quitte pas. Nous arrivons au bal. Le bal des professeurs. Je n’ai reconnu qu’un seul, de mon lycée, les autres étaient des collèges aux alentours et leurs familles et amis.
Je me suis ennuyée, intimidée par tous ces professeurs. Je suis restée scotchée à ma chaise jusqu’à 2 h du matin. Puis un professeur, mon voisin de table qui n’avait pas dansé lui non plus, m’invite à danser un zouk. J’ai des palpitations, je transpire un peu, un pressentiment je vous dis. Nous avançons, il m’entraine bien au milieu de la piste, toutes les lumières braquées sur nous, il essaie de me ramener plus près, une lutte s’engage, je fais de la résistance soft. Puis à la fin je me détends, je danse un zouk normal, c’est à dire très près de son cavalier. Soudain, j’entends un clack.
La ceinture tombe. La honte. Je ne sais plus où me mettre. Ma jolie ceinture à la Olivia newton john sur la piste de danse, entre mon cavalier et moi. Le drame. J’imaginais que tout le monde avait vu l’incident et que tout le monde se moquerait de moi. Je pensais déjà à la façon dont je reviendrais à ma place…
Mais mon cavalier, un galant homme a arrêté de danser. Il m’a dit:
« attendez Mademoiselle, vous venez de perdre quelque chose »
Il s’est baissé, a ramassé la ceinture, et me l’a remise comme elle était. Nous recommençons à danser, puis encore une fois la ceinture est à mes pieds; encore une fois il l’a ramassé et me l’a remise comme il faut. Alors je lui ai demandé gentillement de me ramener à ma place. J’ai recherché mon amie afin qu’elle me racompagne chez elle.
Cette année là n’était pas mon année. J’ai eu mon Bac certes mais mes deux bals m’ont laissé un gôut amer. Des souvenirs qui me hantent encore aujourd’hui. J’en ris maintenant mais étant lycéenne, un petit incident pouvait prendre des allures disproportionnées.
J’y ai survecue, mais c’était dur, très dur.
Et vous, quelques mésaventures à nous faire partager?
bal
gag
Oh, la déveine !!! c’est dur de vivre des moments de ce genre. Rien de grave, mais c’est si négatif pour soi… Aie, mais je vois que tu as surmonté, c’est bien… tes deux anecdotes m’ont touché, j’imagine très bien !
j’aime toujours beaucoup te lire…et je ne sais pas si mes souvenirs seraient aussi bien écrit que les tiens ! mais peut être qu’un de ces j’en parlerais…
Eh oui, Fanette, quelques moments de deveine dans une vie d’ado. Mais je suis comme un rock. Willykean est comme le roseau, qui plie mais ne se brise pas. Et puis, ce sont des occasions pour rire aujourd’hui.
Sandra. Je suis sûre que tes souvenirs sont intacts, mais que tu te protèges par pudeur. j’ai longtemps hésité avant de me lancer moi aussi. Mais je me suis dit que tant que je ne pose pas nue, je peux me « dévoiler » sur mon blog. Et puis j’adore écrire. Puisque je ne peux les envoyer à des éditeurs, je les envoie par bribe sur mes blogs.
Un jour peut être je sauterai le pas pour savoir enfin ce que ça peut valoir.
Merci pour le compliment au fait. ça me va droit au coeur et c’est important de savoir que les lecteurs aiment ce que je partage avec eux, toi en premier.