Que ceux qui n’ont pas d’adolescents à élever lèvent la main!
Vous n’avez pas eu de nouvelles des triplés depuis quelque temps. Cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien dans la famille. Il s’en passe beaucoup, plus qu’il n’en faut.
Moi j’ai commencé tôt, trop tôt même. A partir du moment où l’une des filles me recommandait de la laisser à l’angle de la rue de son école. A partir du moment où la même m’a arrêtée net lorsque j’avais, avec une prudence de nonne, tenté d’engager la conversation sur l’éducation sexuelle.
« Allez maman, ne sois pas vieux jeu, on le sait ça, on en parle avec les copines »
« bon, autant pour moi »
Mais ça c’est du gateau. Où ça se corse c’est aujourd’hui, maintenant qu’elles ont 14 ans. Après deux virées shopping où je les ai abandonnées avec papa gateau pour squatter un fauteuil au centre commercial Les Trois Fontaines. J’ai jeté l’éponge.
Voilà ce qui arrive quand on a des clones de fashion addicts chez soi. Les adolescentes sont plus à la pointe de la mode que willykean, leur addict de mère. Coralie est à la pointe de toutes les tendances de son âge. La musique , n’en parlons pas. Mais tout ça ce n’est rien.
Depuis peu, les filles traquent les poils à la loupe. Au début, je ne les voyais pas. A force, j’ai même déclaré, toute fière aujourd’hui à ma fille.
» tu sais, maintenant je les vois »!
« tu vois quoi? »
» tes poils pardi »! Oui les duvets sur ses bras. Elle m’a harcelée pendant des semaines, elle faisait sa propre documentation sur internet (maudit internet!-, pour dénicher le dermato qui va lui faire son épilation définitive. C’est grave.
Il fallait prendre les choses en main. Alors je lui ai dit, calmons nous, calmons nous, je préfère t’accompagner chez l’esthéticienne pour être sûre que tu ne fais pas de bêtise.
Mon Dieu, Dire que moi je ne suis allée chez l’estéticienne que 5 fois au total de toute ma vie.
Des poils? Aucun. Une chance inouie pour moi. Et pour du duvet, on stresse au maximum et on fait stresser maman.
BOn, il ne faut pas tout dire aujourd’hui. Je vais juste vous raconter pourquoi, par ce jour pluvieux, je me suis retrouvée à transpirer à grosses goutes, tel Zidane sur un terrain de foot. Depuis le retour de vacances, Elodie et Coralie. ne m’ont pas lâchée.
« maman, c’est quand le rendez chez l’esthéticienne? » Je l’ai entendue plus d’une dizaine de fois. Hier, elle m’a dit avant de sortir:
» Je rentre à 17 h maman, à mon retour, il faut que tu me dises que tu as un rendez vous à l’institut ».
Au moins c’est clair. A peine la porte s’est refermée que je me suis précipitée sur mon téléphone, pour prendre rendez vous chez Le Shiraz. Il leur fallait leur épilation avant le jour J, la rentrée.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, sous la pluie nous nous sommes rendues à paris, direction Charles de Gaulle Etoile.
Les problèmes ont commencé à la gare chez nous. Les tickets, tous neufs, ne marchent pas. A chaque correspondance, il faut appeller un agent à la rescousse pour passer le tourniquet. Nous arrivons à charles de gaulle à 14 h 20. Tout va bien. Nous serons à l’heure.
Elodie est sûre de connaître le chemin. Elle prend les choses en main. Je suis avec Coralie. Au bout d’un moment elle me fait:
» maman, je crois que ce n’est pas le bon chemin. »
« Ah oui, je reprends d’un air innocent alors que j’avais bien compris que nous nous étions trompées de chemin. Pas étonnant, quand on n’a aucun sens de l’orientation comme willykean dans T’as un GPS, je cherche mon parking) on est sûr à 45 % de faire des petites willykean qui croient avoir un GPS en tête et qui se trompent:Visite forcée du quartier.
La boucle a été bouclée. Retour à la case départ. Pour faire un quart du rond point des champs Elysée, La rue de l’Etoile est du côté de L’avenue de Wagram et non celle d’Iéna. Résultat, une demi heure de retard.
J’ai gardé mon calme. Elles ont eu leurs soins. TOut allait bien jusqu’à la sortie de la rue des Mathurins. Je ne traversais pas assez vite au goût de ma fille. Elle aurait pu traverser, au lieu de rester là à attendre le prochain feu vert pour les pietons. Oui maman est une froussarde.
Là c’était le pompom, la goutte d’eau qu’il ne fallait pas. Nous devions faire un arrêt chez mon amie Helène, esthéticienne aussi. Celle qui fera leur gommage bientôt.
Et là j’ai dit:
» bon les filles, nous n’allons plus chez Helène, nous rentrons à la maison ».
Comme s’il elle n’avait pas bien entendu, coralie me demande:
« Alors nous n’allons pas vraiment chez Hélène? »
« C’est ce que je viens de dire ».
« Fini les esthéticiennes aujourd’hui, finies les galères, je rentre chez moi. »
Et là à moi les grands enjambées, c’est du sport hein, la marche rapide.
J’entrais dans la gare deux mètres devant les filles. Une fois dans le train, à moi le Elle et le Amina: lecture durant tout le trajet.
A la gare elles m’ont dit:
» maman on trace » d’habitude, je leur réponds » je n’ai pas compris ». Mais là dans mon état d’esprit du moment, j’ai répondu, » tracez »
Elle ont filé et moi, fatiguée d’attendre un bus qui ne venait pas, j’ai « tracé » aussi, 20 minutes après elles.
Le soir au diner. Leur adolescent de frère, voulait le pot de miel, pour se faire une tartine, chèvre et miel, une question de vie ou de mort.
Je le lui ai passé en urgence en disant de façon ironique « laissez moi lui passer le pot de miel, c’est vital sinon il sera malheureux »
Et lui de repliquer du tac au tac:
« toi tu n’as pas l’air heureuse »
Et Elodie l’a mis en garde « attention, elle est de mauvaise humeur depuis tout à l’heure alors fait gaffe. »
N’empêche que cinq minutes plus tard, nous rions aux éclats parce que Coralie avait fait encore ses gaffes habituelles.
Quand je vous dis, je ne chôme pas avec les triplés. Quelle vie n’est ce pas? Mais je ne voudrais l’échanger avec personne.
he oui ma pauvre je te comprend . Dur dur au quotidien mais on les aime tellement.
Bisous
Ahhah!! Bon courage, ce n’est que le début!! ehe Mais y-a t’il une fin?! Je me le demande parfois en me regardant!
Bonjour,
Je suis journaliste pour l’émission 100% Mag et prépare un reportage sur l’adolescence. Il s’agit de faire témoigner des ados sur cette période un peu difficile de la vie : quels sont les complexes que l’on a tendance à avoir ? Qu’y-a-t-il de plus difficile ? Comment surmonter ses doutes ?
Dans la première partie du reportage, nous suivrons un adolescent de 15 ans qui a vaincu sa timidité grâce au théâtre. Dans la seconde partie, je cherche le témoignage d’une jeune ado un peu mal dans sa peau, qui accepterait d’être interviewée et coachée par une professionnelle. Pendant une journée, elle apprendra à se mettre en valeur (tests colorimétriques, shopping personnalisé…), prendre confiance en elle, se maquiller (légèrement, et pour les sorties !) etc.
Si votre enfant est susceptible d’être intéressée par ce tournage, et que vous êtes d’accord (un droit à l’image sera signé avant le tournage), n’hésitez pas à m’écrire pour avoir des infos : dominique_faykeller@yahoo.fr
Cordialement,
Dominique Fay-Keller, journaliste