Quand la Côte d’Ivoire ne sera plus ce qu’elle était, suite!!

Des souvenirs qui m’aideront à tenir la route. Je fais la fête avant le déluge. Nous avons passé le cap de noël, que pouvons nous prédire pour le jour de l’an?

Quel que soit l’issue de cette mascarade, il y a une chose que personne ne pourra nous ôter la voix.

Sabina Du groupe Les Youlés

Dr Pitté du groupe Nigui Saff K Dance

Quand la côte d’Ivoire ne sera plus ce qu’elle était!!

Le sourire revenait peu à peu à ceux qui l’avaient perdu. On s’octroie le droit de le leur enlever à nouveau.

C’est le jeu de la guerre où le plus fort fort gagne toujours, le plus fort n’est jamais jugé. Le roi est au dessus des lois de l’Homme.

Tant qu’on est le roi, les génocides dont on peut être responsable n’en sont pas.

Que le peuple essaie d’élever sa voix et là; le roi crie au génocide.

Nous ignorons de quoi le lendemain sera fait. Ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que lorsque le jeu de guerre prendra fin, il nous restera le chant.  La joie de vivre, la bonne humeur dans un peuple qui ne se laisse pas baîlloner.

Je ne vous ferai pas l’historique de ces groupes magnifiques, qui ont bercé les années de bonheur pour les ivoiriens.

 Ndjikpa de A Nous les Petits

 

Et toujours du même groupe;

Alida

Profitez en.

Pourquoi je n’avais pas envie de fêter noël?

Noël est derrière nous.

J’ai passé le réveillon avec mes amis et mes deux soeurs. Cette année je n’avais pas le coeur à prendre la route pour la normandie. Depuis deux mois, ce dilemne me donnait la migraine.

Je n’avais pas envie de rire pendant les diners au cours desquels quelqu’un aurait le « chic » de s’approprier le conflit qui divise mon pays. De rire à des blagues pour lesquelles mon esprit serait moins ouvert que d’habitude.

Comment expliquer aux enfants que je n’avais pas le coeur à ça?

Les filles ont dû lire dans mes pensées. Elles ont émis le voeux de fêter noël chez leur cousine à Rennes. Avec mon fils et son père, nous avons réçu à la maison mes deux soeurs, leurs compagnons, et mes amis.

L’apéritif était presque explosif. Le mari de mon amie a oublié les consignes. Il s’inquiétait pour ce qui se passait au pays, pour mes parents. Partis de bonnes intentions, ça a failli se terminer en camps retranchés.

Evidemment il croyait connaître la situation. On en parle à la télé. Il ne comprenait pas que je ne sois pas d’accord avec ce qui se dit à la télé. Mon mari non plus. Alors j’ai entrepris de lui rappeler les faits de 2004 et toutes les irrégularités qui sont tues par la presse et les juges;

Au lieu de lever nos verres, je me suis livrée pendant dix minutes à un récapitulatif des faits vus par nous. Mes soeurs sont montées au créneau. Finalement, j’ai remis la fin pour un « entretien privé » illustré par des images qui parlent.

Bref, le réveillon n’était pas un vrai réveillon. Nous avons fini par rire, danser, mais était-ce vraiment de la joie? Je ne saurais vous le dire.

Et pour couronner le tout, il a fallu que je subisse les remarques cinglantes de ma soeur aînée. Ce soir là elle s’est prise pour Karl Who. Elle m’a déclaré de façon catégorique et « agressive » que j’étais grosse. Je pèse 67 kilos pour un mètre soixante quatorze. C’est vrai que cela fait sept kilos en trop, que je promets de perdre depuis 2008.

Je me suis retenue de lui rappeller qu’elle pèse plus lourd que moi et qu’elle devrait plutôt s’inquiéter de son surpoids. Mais c’est ma soeur, je la connais assez bien pour savoir qu’elle est désespérée pour les kilos dont elle a du mal à se délester. Qu’elle a peur que je devienne comme elle. (Je suis son modèle, son idéal et sa poupée de toujours) Et si je deviens obèse, elle ne pourra plus satisfaire sa passion de shopping addict. Elle n’aurait plus l’occasion de m’habiller…

J’ai compris que sa façon maladroite de me mettre en garde est une inquiétude « maternaliste » et réflète son échec personnel pour le régime qu’elle suit depuis.

Voilà, noël est fini. J’ai parlé à mes parents. Pour l’instant ils sont sains et saufs. Ma mère est convaincue que si elle pouvait fuir au village, ses chances de survie seraient plus importantes. Je lui ai expliqué que déjà à l’ouest, les populations fuiait les attaques de rebelles et certains sont même empêchés de passer la frontière pour se réfugier dans les camps  HCR au Libéria.

Crever ici ou ailleur, où est la différence?

Joyeux noël à Tous.

Ni cougar, ni agence matrimoniale!

Oublions un peu la guerre, oublions la politisation de notre quotidien. Revenons aux sujets qui intéressent ou qui fâchent.

Avant d’aller plus loin, je vous explique à nouveau le fonctionnement de mon blog. Comme il est écrit dans la petite présentation accessible à tous, il parle de tout, principalement de sujets qui m’intéressent.

Certains sont des reportages écrits ou filmés, d’autres, des revues de presse ou des enquêtes. En cinq ans de blogging, j’ai l’impression que le processus n’est pas toujours bien compris par tous.

Lorsque je parle d’un couturier, je ne me substitue pas à lui, et c’est assez explicite dans mes écrits. Alors c’est sympatique de faire l’intermédiaire pour  vos messages de soutien à ces créateurs, vos déclarations d’amour pour certains.

Cependant, trop souvent ça devient lassant. J’ai fait la commerciale pour des marques, le service à la recherche des copains perdus etc.

Par contre je ne peux pas me transformer en cougar pour le plaisir de mes lecteurs. Entendons nous bien: je ne suis ni une cougar, ni une agence matrimoniale, ni responsable d’un site de rencontre. Les informations que je donne sont assez bien renseignées à mon avis. Vous pouvez y lire les adresses des sites. Communiquez directement avec eux. Ecrivez leurs. Je fais la même chose que vous. Lorsqu’un sujet m’intéresse, j’écris, j’appelle la personne concernée, je demande une interview, je filme puis j’écris mon sujet.

Je suis sincèrement flattée par vos gentilles demandes, je veux bien vous renseigner sur ce que je sais, ce que j’écris, des sujets que je traite. Je veux bien contribuer à vos recherches. Mais je ne peux me transformer en cougar, ni en polyamoureuse ou en célibataire à marier.

Je blogue. Je suis curieuse, j’aime partager mes découvertes avec vous, mais de grâce, ne vous méprenez pas sur ce que j’écris. Prenez le temps de lire, de vraiment lire les textes que j’écris. Ce serait un moyen efficace pour éviter tous ces quiproquos. Formulez des requêtes en rapport avec les sujets, critiquez si vous le souhaitez, apportez des compléments d’informations. Ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas.

J’admire la liberté, la franchise et l’émancipation de ces femmes qui vivent leurs sentiments sans complexes. Mon intérêt pour ce sujet s’arrête là.

Pour le reste, sachez que je suis une maman de triplés parfois au bord de la crise de nerfs, une accro de shopping, folle de macarons, pas encore COUGAR.

Je souhaite énormément de chance à tous ceux qui sont à la recherche de l’âme soeur. J’ai trouvé la mienne. Si vous continuez à me faire vos demandes incessantes, je finirai par me créer encore un nouveau métier: Entremetteuse, agence matrimoniale, responsable de rendez vous  pour Cougars. Ou représentante en vin.

En espérant que ceci est assez clair pour tous, je vous souhaite un joyeux noël à tous!

Ne rien voir, ne rien entendre, sanctionner!

La gadou tellement compacte! Mais nous avançons comme des moutons de panurge.

Quand rien ne va, il faut sanctionner. Mais qui? Où sont les incendiaires? Où sont les criminels?

Impossible de départager tout ce monde; aucune importance, nous avons la gadou qui gène la vue. Nous ne voyons que ce que nous voulons voir. Pour le reste, nous fermons les yeux.

Cela ravive mes souvenirs de pensionnat. Où pour désamorcer les tensions entre diverses bandes de filles, Soeur Colette avait fait référence à un conte. Celui d’une famille de hérissons, jadis heureuse de vivre ensemble, qui a failli éclater à cause de petites guerres intestines.

Les hérissons sont un peu comme les fourmis, ils ont l’habitude de vivre ensemble, l’éducation de chaque enfant hérisson est assurée par toute la communauté. Ils sont solidaires, mais un jour, certains des hérissons se sont plaints de travailler plus que d’autres, de gagner moins que d’autres, d’avoir un emplacement moins intéressant que d’autres.

Chez les hérissons, plus rien ne va. Le chef hérisson réalisa très vite que sa communauté allait à la dérive. Il a eu la brillante idée de rassembler ses frères hérissons, au lieu de faire appel au lion, roi de la forêt, pour règler les problèmes internes.

A l’assemblée de hérissons qui l’écoutait avec révérence, il a simplement dit ceci.

« Mes chers frères, nous sommes des hérissons, nos problèmes de hérissons restent des problèmes de hérissons. Le lion ne pourrait comprendre vos difficultés comme je le fais. Nous avons toujours su vivre paisiblement ensemble. Si aujourd’hui certains commencent à montrer d’autres hérissons du doigt, c’est simplement que nous sommes las de vivre les uns sur les autres. Lorsqu’on commence par voir ou sentir les pics sur le dos d’un autre hérisson, cela signifie qu’une crise s’amorce, pour le désamorcer, la meilleure solution, c’est de se retirer pour méditer; Les retrouvailles n’en seront que plus intenses. Une séparation de quelques jours ou quelques semaines peut faire un grand bien à la communauté. »

Les hérissons présents à l’assemblée acquiescèrent, puis se dispersèrent. Plus tard, ils se retrouvèrent pour rire de leurs bêtises et leurs querelles sans réels fondement. Le lion qui passait par là, fût déçu de constater que les hérissons s’étaient réconciliés et qu’ils étaient à nouveau heureux de vivre ensemble.

Rugissant de colère et de jalousie, il déclara:

« ils auraient du me consulter. j’aurais réduit les plus récalcitrants au silence d’un seul coup de pattes et de mâchoire, c’est la meilleure solution pour régler les problèmes avec mes frères »

Voilà, elle peut paraître un peu simpliste mais elle a le mérite de fonctionner. Elle réjoint le conseil qui dit qu’il vaut mieux laver son linge sale en famille. Devant un juge, il peut arriver que certains soient plus éloquents que d’autres ou qu’ils aient un meilleur avocat. Le résultat n’est pas toujours conforme aux faits.

Pour ceux qui suivent les faits depuis le bras de fer Gbagbo-Alassane, il est bon de savoir que des domiciles de policiers sont mis à sac ou incendiés. à abidjan ou partout ailleurs dans le pays. Ils ne font pas la une alors que nous lisons régulièrement ce que subissent les autres.

A Grand Bassam, un commissaire a échappé de justesse à une expédition punitive et ce n’est pas un cas isolés. Beaucoup ont péri depuis. Mais ceux là personne n’en parle, comme si c’étaient des chiens perdus. Tout comme en 2004, cette montagne de cadavres déssechés, recouvert par des baches, pendant la tournée des arbitres du monde. Ces morts n’ont jamais été soulignées dans aucun discours, aucun rapport. Nettoyez la gadou qui vous aveugle et faites ce qui est juste.

S’ils sont tous coupables de crimes, n’acclamez pas l’un au profit de l’autre. Ne soyez pas le lion qui baillonne les plus faibles.

Soyez impartiaux et ayez la sagesse de reconnaître de part et d’autres les méfaits qui ont été perpétrés contre le peuple.

La gadou, ce n’est pas du béton, ça se nettoie, si l’on a envie de voir. Sauf si l’on veut faire l’avocat du diable.

Bonne journée!

Marine Le pen a dit…

Pas de décisions hatives, pas de prise de position radicale avant d’avoir jugé de façon objective les faits.

http://news.abidjan.net/h/383875.html

Ne fermons pas les yeux sur les policiers tombés aux mains de quelques manifestants à Abobo, brûlés vifs, parce que pro gbagbo.

Ne détournons pas le regard de ces pauvres paysans de l’ouest, qui ont dû fuir leurs villages au lendemain des élections.

Personne n’est blanc comme neige dans cette histoire. Et les choses ne tourneraient pas toujours à la guerre s’il n’y avait toujours dans les coulisses, les gentils qui ne veulent que le bien du peuple.

Quand il y a deux « peuples » mécontents. L’incompréhension totale, le refus de voir les choses comme elles sont…

A l’ouest où vit une partie de ma famille, la geurre n’a jamais cessé. la guerre est toujours là, omniprésente. Les forces internationales sont là aussi, pour recueillir les populations, ceux qui ont réussi à échapper aux atrocités de leurs bourreaux.

Je me souviens que à quarante kilomètres de la résidence de mon père, il y a avait un campement de soldats, présents pour éviter le bain de sang.

Sous leur nez, des femmes et leurs enfants ont péri dans des puits. Certains ont eu pour dernière démeure des rivières. Des hommes et des femmes ont été exécutés.  Personne n’est venu à leur secours, c’étaient les ordres sans doutes.

Protéger la population quand vous êtes témoins de fait, si quelqu’un hurle au secours au loin, cela ne vous regarde pas.

Quel tribunal a puni ces crimes et ces exactions?

Quelle force est venue s’interposer?

Les coupables ont ils été inquiétés?

Non. Alors comprenez que même si je ne suis pas une pro gbagbo, personne ne viendra changer ce que je pense de ces arbitrages intéressés.

Tous se défendent, tous se servent du peuple, personne n’est là pour protéger le peuple. Ils ne mettraient pas l’huile sur le feu si cela était leurs intentions. Parler au nom du peuple quand deux peuples élèvent leur voix? Une abberration.

Ils périront tous sans doute, forts de leurs convictions respectives. Et si des mains ‘amies’ sont là pour servir les desseins d’une main plutôt que l’autre, qu’y pouvons nous?

Le monde vu de ma fenêtre

Je ne voyais plus la neige, suspendue aux nouvelles de Africa.net, BFM TV et à toutes sortes de revues de twitter. Ce matin, à mon réveil, j’ai couru à la fénêtre.

Il neige. Et c’est beau.

Le monde est comme pur,

Sans haine, sans guerre, sans pouvoir.

Le monde paraît appartenir à tous.

La blancheur de la neige

Me fait penser à des coeurs

Qui miraculeusement

Seraient devenus purs et pleins d’amour.

Il neige et je n’ai qu’une envie,

Celle de rester là, sans trop réfléchir.

Ne plus penser,

Ne plus essayer d’être forte,

Etre moi, rieuse, loufoque,

Toujours prête à croquer la vie à pleines dents.

Il neige,

Et je voudrais que cette pureté puissent atteindre,

Ceux qui là bas, ne pensent qu’à devenir Présidents

Ou à le rester à tout prix.

Mais là bas, il ne neige pas.

Si leurs coeurs pouvaient s’émerveiller,

Avec un soupçon de neige,

Et le miracle ne serait pas vain pour les croyants.

Ce serait bientôt noël pour tous.

Je vois la neige par la fenêtre,

Et je réalise un court instant,

Combien le monde peut être beau.

Si l’on accepte de le voir,

Avec pureté et humilité.

Pensées de Willykean

Que soit puni le dictateur et que vivent les bons samaritains!

Ce que l’on ne vous a jamais montré

Lisez et regardez l’insuportable sur Cri de Coeur, site créé par une association qui vient en aide à l’ex zone de guerre, surnommée aujourd’hui le farwest.

Cri de coeur, c’est le cri de tous ceux qui ont tout perdu. Qui ont pardonné mais qui n’oublient pas.

Désolée pour toutes les âmes sensibles.

Un dictateur en moins et des justicieux en force.

Et que prospère le meilleur des mondes!

Un adage de chez nous dit :

« Cabri mort n’a pas peur de couteau »

Nous sommes des morts vivants. Nous avons occultés les premières atrocités. S’il y en a d’autres à venir, ça ne peut être pire.

Entre des loyalistes parias aux yeux du monde entier, des ex rebelles illustres gardiens des portes du paradis, et des arbitres qui siflent qui ils ont envie de sifler, je dis Alleluia.

Tous les jours désormais, j’écrirai quelques lignes, ce cera ma façon d’exorciser cette crise. Et à ceux qui croient savoir ce qui se passe réellement, je ne peux  que dire:

Vos proches n’ont pas périt, vous n’avez rien vécu de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore aujourd’hui. Alors. Observez une certaine réserve.

PS: mon père m’a dit adieu jeudi matin, au cas où les portables ne fonctionneraient plus, quant à mère, j’ai préféré ne pas l’appeller. Je sais d’avance qu’elle est terrorisée. Je prie afin qu’elle y échappe une seconde fois.

Ma nièce a dit à sa mère de ne plus l’appeler pour la mettre en garde contre les risques. Elle croit que vivre la situation au jour le jour est plus supportable que de récevoir des appels d’une maman inquiète.

Elle a raison. Je n’appelle plus. Nous attendons la fin des hostilités pour célébrer ceux qui auront survécu.

BOn week end à vous.