Cote d’Ivoire is burning!

Poème de Dr Sanga Sur Ivorian

07/04/2011 at 21:31

Cote d’Ivoire is Burning

They killed my ancestors, nobody said anything

They are now killing my parents, nobody says anything

They will kill my kids tomorrow, nobody will say anything

They will keep on killing my grand sons, nobody will still say anything

They are waiting millions to die andthey may not say anything

They throw their million euros bombs on people who just eat once a day

They fly their million Euro war machines over people who struggle to get the poverty from their way

They scare the baby orphan seating on the floor looking for his parents far away

They don’t care about babies like you anyways

They killed all people in my village

They burn the school that taught me how to open a page

What could i  do to save my memory, so far and with my age?

I pray hoping God will hear my prayers night and day seating in my cage

God also may not say anything

Because Jesus was killed without he said anything

They have probably killed him without saying anything

Because these people are capable for anything

That’s why i won’t say anything

God bless Cote d’Ivoire

Ils sont 20 membres de ma famille refugiés dans une maison, Nous sommes toujours sans nouvelle d’eux. La dernière fois que quelqu’un leur a parlé, ils chuchotaient au téléphone, de peur de se faire répérer par les rebelles en patrouille dans le quartier.

Dans un autre quartier de Yopougon, mon père, entouré d’une de ses filles et quatre petis enfants. Bombardés? assasssinés par les rebelles républicains? Morts de faim et de soif, de maladie? Mon père a quatre vingt cinq ans.  Et la télé montre ici, les exploits de l’armée française, qui bombarde soit disant des sites militaires uniquement.

Une autre de mes soeurs a bingerville, pas loin du camp militaire Akouedo, tous en vie avec en héritage un obus détourné par la pluie et le vent, tombé juste derrière chez elle sans exploser. Voilà comment l’on vient au secours des populations « opprimées ». Et cela s’applaudit à l’assemblée nationale.

Mais, pourquoi parlerait-on d’eux, ces bébés, cette femme centenaire, ces femmes qui ont déjà dû abandonner leur biens à l’ouest?. (Ils ont tous fait clan autour d’elle car personne ne voulait fuir en l’abandonnant à son triste sort). Leur crime? être de l’ouest, et donc susceptibles d’être des mercenaires, ou des patriotes potentiels.

Continuer de fermer les yeux, continuer de mentir au monde pour justifier vos crimes. Assassinez tous mon peuple, la vérité finira par triompher.

La guerre est devenue un prétexte pour faire étalage de ses armes,  pour faire une démonstration de force. Mais ce n’est pas grave. On nous promet un programme de RECONCILIATION et de PARDON. Très généreux n’est ce pas?

Comme c’est drôle; je crois avoir pleuré toutes les larmes de mon corps car subitement, depuis hier je ne pleure plus. Mais peut être est-ce une accalmie passagère. Qu’en sera t-il lorsque je retrouverai les vingt six membres de ma famille morts ou en vie?

Demain nous le dira.

Bonne journée!

Polyglotte en sursis

Pour ceux qui suivent déjà l’évolution des événements en côte d’ivoire, vous savez que une partie de ma famille a fuit vers le sud ouest.

Eh bien! ma tante, celle qui a facilité le transfert là bas, a été rappellée par ses collègues (elle est sage femme), pour soit disant reprendre le travail. La situation était pire que avant sa fuite. La population (femmes enceintes et bébés) avait t-elle vraiment besoin d’elle?

Nous ne le saurons jamais. Le fait est que à son retour dans la ville pour reprendre son service, elle a trouvé une situation pire qu’avant son départ. Fuite à nouveau. Pas de chance cette fois. Leur autocar a été arrêté entre les deux villes: Guiglo et Duékoué, les hommes ont été débarqués et exécutés sans sommation. Les femmes devaient prouver leur appartenance ethnique. Ma tante, qui parle au moins trois ethnies et le français, s’est dit appartenant à un autre groupe ethnique qui n’est pas le sien. Elle a dû le prouver en conversant avec un des rebelles.

Résultats, en vie mais renvoyée dans un village qui n’est pas le sien. Depuis, ses enfants sont dans le sud ouest et elle à des kilomètres en arrière de son lieu de résidence habituel.  Jusqu’à quand, aucune idée. Pour l’instant, elle est en vie.

Et pour les journaux qui font l’autruche, ceux qui ont l’air de dire que les massacres seraient une affabulation de l’autre camp, ceux qui trouvent normal que des bébés se fassent égorger, que des femmes soient éventrées et que rentrer dans les maisons, demander les pièces d’identité des gens et les égorger est le moyens de gagner le coeur des citoyens, à ces sous journalistes, je dis : la honte finit parfois par mener l’Homme à la tombe. Si vous avez une conscience et une vraie éthique, vous auriez eu le courage, comme la BBC, de vous rendre sur le terrain pour voir de quoi vous parlez. Mais ce n’est pas votre faute, la honte et l’humanité, vous ne connaissez pas, et puisque les coups ne sont pas portés à vos proches, je peux comprendre, à regret pour vous, que vous piétiniez des vies humaines de la sorte.

Parce que la parole n’appartient pas qu’à ceux qui sont soutenus par une communauté internationale et ses maîtres du monde.

Ps: Trois jours que je n’ai pas de nouvelles de 26 membres de ma famille. Leurs téléphones ne répondent plus. J’ose espérer que c’est dû aux pannes. Cela pourrait aussi être des pauvres gens tombés sous les bombardements. Mais là aussi, on pourrait peut être accuser le corps de mon père, 85 ans, malade de la prostate, affamé depuis des semaines, sans soins, sans eau. Après tout, aujourd’hui femmes, hommes et nourissons sont classés « MERCENAIRE »? Nos maîtres l’ont dit. Alors ils le méritent, n’est ce pas?

Bonne soirée

Sophie Langlois parle des massacres à l’ouest de la Côte d’Ivoire

A tous ces journalistes qui ont une éthique et une conscience, à tous ceux qui ne reprennent pas en coeur ce que l’on leur dicte.

Votre métier c’est: investigation, récolte de faits vérifiés, rédaction dans le strict respect de votre éthique et de l’information.

Votre rôle c’est de faire la lumière sur la véracité des faits contemporains et historiques, mais je ne vous en veux pas, nous savons tous aussi que la guerre psychologique  prévaut en situation de crise et que beaucoup parmi vous sont tenus par les politiques.

Je sais aussi et j’ose espérer qu’il en reste encore, qui ont réussi à préserver leur intégrité et qui finiront par dire la vérité, les vérités.

Car depuis 2002, sur les grandes chaînes, il est question d’un seul individu, machiavélique, despote, assassin, et avec lui, toute une région.  Il est question de confronter deux réligions, et ils ont fini par gagner.

Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants massacrées à l’ouest? Passé sous silence. Les journalistes n’avaient plus de plume pour écrire, ni de caméra pour filmer. Et même lorsque quelqu’un d’autre d’autre l’a fait à leur place, ils n’ont pas daigné le montrer, montrer la terrible vérité au grand public.

Visionnez cette vidéo.

http://video-express.ricmedia.org/play/?p=522

Faites comme Sophie Langlois, parlez de ce que vous savez, allez sur le terrain, ne vous contentez pas de copier ce que d’autres ont reçu. Ne passez pas votre temps à relayer une information formatée et traitée par d’autres.

Oui parce les politiques devaient justifier leur actes.

Justifier le bombardement des cités universitaires à COcody, à Port Bouet, à la Riviera.

La commando invisible sévit  dans la capitale? Pourquoi s’en faire, c’est normal puisque le président sortant refuse de céder le pouvoir.

Les ébriés se font massacrer dans leurs villages. Pourquoi s’en faire? C’est normal puisque le président sortant ne veut pas céder le pouvoir.

Les civils essayant de fuir les zones de combats se font intercepter et massacrer sur les routes. C’est normal puisque l’ancien président refuse de céder le pouvoir.

Je sais qu’en temps de guerre, la logique n’intervient plus. Mais  ne nous parlez pas de human rights, de Onu, de Tribunal pénal international lorsque des populations se font massacrer dans une région avec des bases militaires à vol d’oiseau.

Ils ne veulent voir que ce qu’ils ont envie de voir.

La question que je me pose c’est, puisqu’ils s’inquiétent tellement du bonheur des ivoiriens, que feront ils pour faire oublier que au pouvoir, face à eux, demain les heureux ivoiriens rescapés verront des gens qui ont massacré leur frères, leurs mères, leurs enfants, leurs familles?

Ou alors est-ce une côte d’ivoire avec un seul groupe ethnique qu’ils ont envie de créer?

Ou bien chercheront- ils demain à lutter pour un autre, si celui-là pour qui ils ont été si permissifs ne leur convenait plus?

Si j’étais journaliste, voilà les questions que j’oserais poser aux dirigeants de ce monde.

Offensive généralisée à l’ouest : l’exode continue

Quelques bonnes nouvelles temporaires  :

Le groupe parti de l’ouest, après un long périple, est arrivé à la capitale retrouver mon père. Maintenant ils sont à la recherche d’un endroit plus sûr où se réfugier.

Eh oui! ils en sont arrivés à être des réfugiés dans leur propre pays. Et Obama, Juppé et les autres continuent de clamer que ce n’est pas assez. Il faut intervenir comme en Lybie, bombarder s’il le faut. C’est pour le bien du peuple ivoirien!!!

Les gens meurent par manque de soins, ils meurent de faim, mais ce n’est pas assez. Il faut asseoir la démocratie, leur démocratie en côte d’ivoire. Il faut armer Goliath, Il faut massacrer de pauvres innocents, c’est pour la bonne cause.

La bonne cause de qui au fait?

De mon père, de tous ces gens qui ont servi sous le drapeau français et qui ont été remerciés comme mon père l’a été. Il ne peut toucher sa retraite depuis plus de quatre mois parce que des têtes bien pensantes ont décidé de leur sort ainsi que de celui de leurs familles.

Je reviens souvent à ma famille. Je vis leur réalité, je peux prouver, justifier, mais  ma plume parle aussi pour tous ceux dans le même cas qui n’ont pas d’ordinateur, ni internet.

Revenons donc à ma famille.

Partis tard dans l’après midi de jeudi, ils n’ont pas pu traverser Duékoué. Ils ont été obligés de dormir dans une scierie, à la belle étoile, à l’entrée de la ville. Lorsque j’ai pu leur parler le lendemain, ils étaient loin de duékoué. Epuisés, ça s’entendait à la voix.

Ma belle mère m’a dit:

Nous avons faim, mais ce n’est rien. Par contre nous étions morts de trouille. Comment dormir dehors, dans une scierie, à l’entrée d’une ville occupée par ceux que vous fuyez?

Hier, c’était la réunion familiale pour décider de la destination prochaine.

Dans la fuite, il y en a une qui a décidé de partir vers le sud ouest. Mauvais calcul. après un moment de colère, j’ai fini par être plus compréhensive. Elle a 75 ans.  Ce n’est pas sa faute. Nous aurions voulu la faire revenir vers la capitale mais, ne connaissant pas la ville, accompagnée de quatre enfants jamais venus en ville, c’est trop risqué.

Et puis elle a répondu :

« Je ne bouge plus d’ici. Si les rebelles attaquent (et ça ne devrait pas tarder), ils ne nous tueront pas tous. Il y a sûrement des survivants, je suis épuisée, malade, alors je reste là.

Mes nièces s’ont arrivées saines et sauves à leur destination temporaire, après deux jours de voyage, dans un village qu’ils ne connaissaissent pas, avec des gens qui ont bien voulu les recueillir.

Et tout ça au nom de la démocratie. Une démocratie qui compte les morts d’un camp et pas ceux de l’autre, une démocratie qui reste aveugle alors que la capitale se vide, que les commandos ou autres sévissent, une démocratie qui est à sens unique.

Ma meilleure amie me disait hier, désespérée, que les rebelles, je parle des vrais rebelles, sont installés dans la concession de son père. Tous ses biens spolliés. Elle a enterré son père il y a six mois. Et elle est outrée d’apprendre qu’ils ont ouvert la chambre du défunt (ce qui ne se fait pas avant la date anniversaire de sa mort).

J’ai fait du mieux que j’ai pu pour la réconforter.

Le pire c’est que au dire des locataires (une partie de la concession était en location), les rebelles ont décreté qu’ils sont les nouveaux propriétaires et que à la fin de la guerre, il faudra que la famille de mon amie rachète la concession. Mais tout ça c’est normal, Osbama peut fustiger le peuple ivoirien, ils peut les menacer de réprésailles, ce ne sera pas pire que ce qu’ils vivent maintenant.

Pour finir,  ma journée a très mal démarré. Ma mère, mon frère et sa famille. Alors que nous avons trouvé un tansporteur, un endroit où se réfugier,  remplit le réservoir du transporteur, ma belle soeur a décidé qu’elle ne part avec eux. Raison de se révirement, elle ne connait pas l’endroit. Bon j’avais oublié qu’elle avait un pied à terre quelque part ou qu’elle organisait un voyage d’agrément.

J’étais histérique au téléphone. Du coup j’ai dit à mon frère de divorcer ou de rester pour attendre les rebelles avec elle. J’ai menacé ma mère de faire comme eux puisqu’elle ne veut pas se séparer de son fils ni de ses petits enfants.

Je les adore mais voilà deux semaines que nous cherchons une solution. Et voilà qu’elle nous balance 30 euros (le prix du carburant). lls auraient pu survivre avec cette somme pendant deux semaines en temps de guerre.

Ce soir, ils en sont à chercher la famille de ma belle soeur parce qu’ils se sentent responsables d’elle.

Moi je suis peut être égoïste et sans coeur, mais quand on a dépensé énormément d’argent en téléphone et en mandat pour les sauver, quand madame se débine le matin du départ, il y a de quoi perdre le nord.

S’ils se font rattraper par la généralisation des conflits, je m’efforcerai de ne pas avoir de remords.

Bonne soirée à tous.

Ouest ivoirien : des milliers d’ivoiriens fuient les combats

Ce que la presse en dit :

Des milliers d’ivoiriens fuient les zones de combat

Communiqué de Guillaume Soro

Soro appelle à l’assaut sur Guiglo

Je vous laisse faire la revue de presse vous même. Ce que je souhaite préciser c’est que lorsque vous entendrez parler de Toulépleu, de Péhé, de Blolékin, de Doké, ayez une petite pensée pour ceux qui ont fuit, pour ceux qui ont perdu tout ce qui pouvait rester de leurs misérables vie. Ces grands parents de 70 ou 80 ans, qui ont bravé les dangesr de la forêt, pour échapper aux massacres sans nom.

Ayez une pensée pour ces villages de parfois 300 habitants seulement où l’on ne fait aucun cadeau sous prétexte qu’ils abritent des « rebelles » ou des mercenaires.

A l’heure où je vous parle, j’ai fait un deal sur ma facture de téléphone. Pourquoi?

Simplement parce que ça va me coûter énormément, ça me coûte déjà énormément.

Pourquoi?

Pour faire mes statistiques à moi. Je citerai les villages, au risque de me faire passer pour une rebelle ou un mercenaire.

Kambli : village natal de mon père. Mon oncle, 85 ans, a fuit pour la seconde fois vers le Libéria. Et il n’est pas le seul. Mon demi frère, a fuit vers guiglo, pour rester avec sa famille, la mienne. Et je ne cite que ceux là.

Toulépleu, où je suis née, il n’y a plus rien. tout a été détruit. Pour les membres de la famille élargie que je ne fréquentais plus, nous n’avons pas cherché à savoir.

A Péhé, je sais qu’il y a eu beaucoup de morts. Une autre partie de ma famille est là. Ma grand mère, la mère de ma mère est née là. Mon arrière grand père est entérré là, son caveau est juste devant chez lui. Cette maison où j’ai grandi, les champs où j’ai couru petite, les rivières où j’ai pêché. Plus rien ne sera comme avant; plus rien ne l’était déjà depuis 2002.

Aux dernières nouvelles, plusieurs morts,  je n » ai même pas demandé qui,  l’histoire se répète, on affirme qu’il y a des rebelles, que les cadres de la région sont tous mercenaires, on ne fait pas de cadeau. La poplution est obligée de fuir ses terres pour échapper aux massacres. Ils savent comment ça se passe.

Mého a connu le même sort. Puis BLolékin?

Tuambly: chez ma mère, parce qu’elle est née là. Son père vient de là. Un village que vous visitez en  cinq minutes. Détruit. Perte en hommes et matériel, pour ce que les pauvres villageois ont en matériel.

Tinhou a connu le même sort.

ma cousine a pu tracer son père grâce au portable. Fuite vers le libéria: âge, 76 ans. et il n’est pas le seul dans cette situation.

Aujourd’hui, on crie à l’assaut de Guiglo. Guiglo c’est la ville où s’est installée une partie de ma famille depuis la retraire de mon père et la guerre de 2002. Mon père : 85 ans. Malade, à la capitale depuis plusieurs mois pour se faire soigner; sa famille, la mienne, bloquée  parce que les tirs ont démarré le jour où j’ai transféré de l’argent pour leur permettre de survivre temporairement, étant donné que mon père, ainsi que des milliers d’autres fonctionnaires à la retraite, ne peuvent plus rien faire pour leur familles: les banques et les bureaux de paiement sont fermés. Embargo oblige.

Hier encore nous en étions à chercher un moyen pour les faire partir de là avant l’assaut. En attendant, ils sont terrés chez eux. Pour ceux là, je ne donnerai pas trop de détails. Je n’ai pas envie que leur domicile soit pris pour cible sous prétexte qu’ils sont mercenaires à la solde du président sortant.

J’ai la migraine. Mon cerveau doit tourner au rythme d’un logiciel. Parce que un humain comme moi, n’est pas à même de penser, d’organiser, d’occulter, de consoler, de pleurer.

Oh j’ai dit que je ne pleurerais pas, que je suis blindée cette fois. J’ai failli à la règle hier matin. Lorsque ma soeur a appellé en pleur.

Le dilemme, c’est une de nos tantes a proposé d’en aider quelques uns. Elle s’est engagée à payer leurs billets pour fuir vers le sud ouest. Le problème c’est que de deux de mes demi frères, elle n’a choisi que le plus jeune. L’aîné suppliait ma soeur d’intervenir en sa faveur afin qu’on ne l’abandonne pas à Guiglo.

Il a fini par gagner. Il est parmi ceux qui ont quitté la ville. Les autres sont restés en attendant que je trouve une solution.

L’assaut de Guiglo ne devrait pas les trouver là. Ce serait fatal.

Voilà ce que je pense de tout ceci.

Je ne suis pas journaliste. Je ne suis pas mercenaire. Je dis ma réalité à moi. Et ce n’est pas calqué sur les autres, pour faire plaisir aux autres. Ma réalité c’est des hommes, des femmes, des enfants, bientôt morts, peut être survivront ils, qui vivent la vraie situation, pas celle qui justifie une intervention militaire étrangère ou pas.

Un de mes frères, parti vers l’est depuis lundi. Jusqu’à ce jour, nous sommes en attente de son appel.

Bonne journée.

Dileme:partir ou rester?

Nous avons trouvé un moyen d’aider financièrement ceux qui sont là bas, pris en otage par cette guerre sans nom.

Aujourd’hui, il est question de décider quoi faire. Pour échapper aux lance rockets et compagnie, il faut trouver un autre endroit, s’il en reste, où ils seront un peu en sécurité.

Le choix est aussi vaste que les risques encourus. Impossible d’aller vers l’ouest,chez eux, en ce moment, ça ressemble à Bagdad: villes et villages détruits, des habitants en fuites ou assassinés ( ça aussi ce n’est pas nouveau, mais le TPI n’en a que faire)!  Pour ces petites villes aux sous sols riches en or et diamant, le terrain de jeu est idéal pour les armées appelées à la rescousse de Goliath. Il faut mâter les davids.

Toutes les statistiques sont pour Goliaths. A croire que ceux qui meurent en face ne sont pas des êtres humains.

Bref, ils n’iront pas chez eux à l’ouest. Ils pourraient aller vers le sud ouest. Le problème, c’est que par là bas, les combats font rage entre population et armées étrangères qui essaient de débarquer pour instaurer une démocratie. Il y a cependant une chance infime. Ne pas faire de mauvaises rencontres. Et passer la frontière jusqu’au libéria.

L’autre option, c’est de partir vers l’est, que mon père connait très bien pour y avoir travaillé comme infirmier de brousse. Probablement deux jours de voyage en faisant une boucle afin d’éviter les mauvaises rencontres.

Mais ce n’est pas là le plus important dileme, Mon père ne veut pas fuir en laissant sa famille dispersée. A Abidjan la capitale, ils sont au total sept familles de la même branche. Donc environ trente individus de la même lignée. Alors certains refusent de partir ensemble. C’est comme pour l’avion où il est souvent conseillé de ne pas faire voyager tous les membres d’une même famille par un seul vol.

En cas de guerre, c’est pareil. Ma nièce ne craint pas de se faire tuer, mais de voir presque toute sa famille disparaître. Mon frère n’est pas en reste. Il est catégorique, ne veut pas prendre le même convoi que les autres. Ce sera sans doute chacun pour soi, Dieu pour tous, s’il est encore là. (pardon, je perds un peu la foi depuis quelque temps)

Nous avons jusqu’à ce week end pour décider. Mais qui peut prendre une telle décision pour les autres?

Moi assise devant mon ordinateur à Paris? Je n’ai pas envie de les voir tomber sous les balles de l’Onuci, de l’armée ivoirienne, de l’Ecomog, ou des soldats bangladesh, ni du commando invisible. Je ne souhaite pas non plus qu’ils périssent tous en chemin en voulant  gagner un sursis improbable.

Nous allons peut être les aider financièrment et laisser chacun décider de sa propre vie.

N’est ce pas qu’elle est très franche et belle la démocratie?

Envahir un pays au nom du droit et de la liberté, un droit que j’ai du mal à comprendre. J’ai l’impression que cette bataille n’est plus une bataille d’ivoiriens mais un bataille des AUTRES.

La vérité est à sens unique et le monde détourne le regard pour ne pas se sentir coupable.

L’histoire finira un jour par triompher. Le problème c’est que notre histoire à nous est toujours étouffée ou arrangée pour convenir aux bonnes gens.

Voilà pour ce matin. Le marathon va démarrer à neuf heures.

Joyeux week end à vous.

Pays en guerre, vive la célébrité!!!

Je m’y attendais un peu. Comme toujours. Mon époux a raison sur ce point lorsqu’il me dit souvent:

« Ne t’inquiète pas chérie, s’il y avait du « mouvement » (entendre la guerre) dans ton pays, ça se saurait très vite. »

Il a raison, la Côte d’ivoire est à la une. Des blindés et des corps qui jonchent le sol, le sang qui coule, deux camps, des ennemis, des alliés, des observateurs impartiaux ou des faux arbitres, tous les figurants sont là.

C’est la guerre, ça fait des titres accrocheurs, ça paie et c’est l’essentiel.

Des hommes d’affaires importants, des femmes chefs d’entreprises, des millionnaires, des ivoiriens surdiplomés émigrés ailleurs, ça ne fait pas de l’audimat, nous sommes assis là à nous gaver du succès des autres. Je suis la premère en tête de liste. Et je me demande toujours pourquoi ces grands reportages mettant en lumière des réussites fulgurantes ailleurs ne se font pas là bas.

Ils ne savent pas faire que la guerre. Ils savent travailler. ils savent gagner leur vie. Ils savent faire fructifier les ressources qu’ils ont.

Ceux qui font la guerre, et leurs alliés, ne réprésentent pas le peuple. Ceux qui font la guerre sont protégés par des alliés, par des soldats, tous fils de quelqu’un qui ne fait pas de politique. Ceux qui font la guerre sont des lâches. Ils lancent des ultimatums, puis restent cachés derrières leurs remparts et se moquent de ceux qui tombent.

S’ils sont si courageux, si vaillants, si puissants qu’ils le prétendent, pourquoi ne s’opposent ils pas ouvertement? Un face à face sans témoins ni porteurs, sans boucliers et qu’ils en finissent sans mêler la vie de gens innocents.

Images de Abidjan.net

La Côte d’ivoire est à la une. Normal. La guerre a éclaté hier. Voilà qui devient intéressant, très intéressant.

Pouquoi faut il toujours qu’il y ait des gens prêts à se frotter les mains avec les conflits des autres. Des journaux pas si neutres, je n’en parle pas. La vérité est souvent présentée selon l’angle dans lequel l’on se place. C’est vrai.

Je ne peux être impartiale moi même, si les ‘anges » d’aujourd’hui sont les bourreaux impunis d’hier. Je me souviens des miens qui ne sont pas revenus de l’exode, je me souviens de ceux qui ont perdu un bras, une jambe, je me souviens de ceux qui se sont noyés en voulant échapper à leurs bourreaux sanguinaires par le fleuve Cavally.

Alors, j’avoue que je ne peux être impartiale même si je le souhaite de toutes mes forces. Je ne suis partisane de personne. Mais je sais qui tenait l’arme qui a assassiné mes oncles, mes tantes, mes amis…

Je ne suis pas pour la guerre, je n’ai pas le pouvoir jusque-là innefficace des arbitres du monde. Je suis une citoyenne, écoeurée de toutes ces magouilles et ces tractations pas souvent  inintéressées qui font basculer l’avenir d’un peuple.

Continuer votre travail chers journalistes. Mais demain, lorsqu’ils arrêteront de s’entretuer, allez à la rencontre de ceux qui ne font pas de la guerre leur image de marque? Montrez nous ce qu’il y a de bien dans ce pays. Parlez nous de réussite. De bonheur.

Montrez nous l’actualité de ceux qui font la fierté du pays. Parce que ceux là restent dans l’ombre. Personne n’en parle. Ils feraient une UNE avec un impact assez porteur.