Tirs à l’arme lourde à Yopougon

Samedi à la fin d’un marathon de la poste à un bureau de money express dans le dix huitième, j’ai fini par faire un transfert d’argent. Dans l’espoir qu’isl le touchent aujourd’hui. Partis de bonne heure pour être parmi les premiers arrivés au bureau de money express à Abidjan, ils ont du rebrousser chemin : tirs à l’arme lourde se rapprochant d’eux. La dernière fois que j’ai appelé mon frère, l m’a encore dit combien ma mère était terrifiée. Mais ça je le sais depuis trois mois.

Maintenant c’est lui qui me contactera quand il peut. S’ils survivent. Le quartier étant quadrillé par les forces de l’ONUCi. Ils ne peuvent s’échapper de toutes façons, à moins d’un miracle. Il ne reste plus qu’à croire très fort et à prier.

Ma nièce ne répond pas au téléphone. Mon amie m’a fait remarquer que si elle a réussi à se mettre à l’abri, vouloir la joindre à tout prix serait dangereux pour elle, sa soeur et son neveu. Pour l’instant, leur mère, ma soeur cadette, qui est cardiaque, ne sait pas que la situation a évolué depuis ce matin. Je ne lui dis rien pour l’instant, nous jouons à  qui ment le mieux.

Ce n’est pas moi qui serai la cause d’une AVC. Alors je laisse courir en espérant qu’il y aura une acalmie et que tout le monde s’en sortira saint et sauf.

Si nos BIENFAITEURS  n’ont pas exterminés la population, tous bords confondus, nous diront AMEN.

Car, reconnaissons que lorsqu’ils lâchent une bombe sur une zone « ciblée », elle est pour les amis ainsi que les ennemis. Elle ne trie pas.

Après ça, je prie pour mon âme à moi aussi, parce que si ces événements installent la haine à la place de l’amour, dieu pourra comprendre pourquoi j’en serai arrivée là.

Mes paroles ne peuvent rien contre les bombes ni contre les kalashniskov, ni contre les coupes coupes, elles me soulagent et occultent ce que ma famille, toutes les familles auront subit à cause de la cupidité, de l’égoisme et  de la politique hypocrite de ce monde dit civilisé.

J’espère revenir vous annoncer de bonnes nouvelles.