Cote d’Ivoire is burning!

Poème de Dr Sanga Sur Ivorian

07/04/2011 at 21:31

Cote d’Ivoire is Burning

They killed my ancestors, nobody said anything

They are now killing my parents, nobody says anything

They will kill my kids tomorrow, nobody will say anything

They will keep on killing my grand sons, nobody will still say anything

They are waiting millions to die andthey may not say anything

They throw their million euros bombs on people who just eat once a day

They fly their million Euro war machines over people who struggle to get the poverty from their way

They scare the baby orphan seating on the floor looking for his parents far away

They don’t care about babies like you anyways

They killed all people in my village

They burn the school that taught me how to open a page

What could i  do to save my memory, so far and with my age?

I pray hoping God will hear my prayers night and day seating in my cage

God also may not say anything

Because Jesus was killed without he said anything

They have probably killed him without saying anything

Because these people are capable for anything

That’s why i won’t say anything

God bless Cote d’Ivoire

Ils sont 20 membres de ma famille refugiés dans une maison, Nous sommes toujours sans nouvelle d’eux. La dernière fois que quelqu’un leur a parlé, ils chuchotaient au téléphone, de peur de se faire répérer par les rebelles en patrouille dans le quartier.

Dans un autre quartier de Yopougon, mon père, entouré d’une de ses filles et quatre petis enfants. Bombardés? assasssinés par les rebelles républicains? Morts de faim et de soif, de maladie? Mon père a quatre vingt cinq ans.  Et la télé montre ici, les exploits de l’armée française, qui bombarde soit disant des sites militaires uniquement.

Une autre de mes soeurs a bingerville, pas loin du camp militaire Akouedo, tous en vie avec en héritage un obus détourné par la pluie et le vent, tombé juste derrière chez elle sans exploser. Voilà comment l’on vient au secours des populations « opprimées ». Et cela s’applaudit à l’assemblée nationale.

Mais, pourquoi parlerait-on d’eux, ces bébés, cette femme centenaire, ces femmes qui ont déjà dû abandonner leur biens à l’ouest?. (Ils ont tous fait clan autour d’elle car personne ne voulait fuir en l’abandonnant à son triste sort). Leur crime? être de l’ouest, et donc susceptibles d’être des mercenaires, ou des patriotes potentiels.

Continuer de fermer les yeux, continuer de mentir au monde pour justifier vos crimes. Assassinez tous mon peuple, la vérité finira par triompher.

La guerre est devenue un prétexte pour faire étalage de ses armes,  pour faire une démonstration de force. Mais ce n’est pas grave. On nous promet un programme de RECONCILIATION et de PARDON. Très généreux n’est ce pas?

Comme c’est drôle; je crois avoir pleuré toutes les larmes de mon corps car subitement, depuis hier je ne pleure plus. Mais peut être est-ce une accalmie passagère. Qu’en sera t-il lorsque je retrouverai les vingt six membres de ma famille morts ou en vie?

Demain nous le dira.

Bonne journée!

Blue Helmets and france army bombing civilians in Ivory Coast

BLue helmet bombers

Et ce qui doit arriver arriva.

Les casques bleus, l’armée française et les rebelles massacrent la population.

Hier, j’étais la femme au bord de la crise de nerfs. Entre pleurs, cris et messages mails et forums, je ne suis pas sûre d’avoir pleuré toutes les larmes de mon corps. Une de mes amies est sous temesta, moi je me dope au doliprane, le courage manque par moment. Mes enfants ne savent plus que faire. Ce soir mon frère m’a appellé, il courait, il courait pour aller je ne sais où. Après les tueries d’il y a deux jours, on leur a promis pire. Alors il a bravé sa peur pour tenter de retarder sa mort.

Il a réussi, pour l’instant. réussi à aller se réfugier un peu plus loin. Mais demain, le « un peu plus loin » sera peut être sa tombe.

Pendant que les casques bleus, les légionnaires et la force licorne bombardent le pays (ils ont déjà fait plus de 2000 morts en deux jours) pour instaurer leur démocratie.

Demain est un autre jour.

PS: à ce Monsieur, l’historien qui déclarait hier à la télé de grande écoute, que le café et le cacao, » ça pousse n’importe comment en brousse », je dirais qu’il doit lire un peu plus, et s’informer avant de faire ce genre de déclaration à la télé. Je me demande même s’il sait à quoi ressemble un cacaoyer ou un caféyier. Si le café et le cacao poussaient n’importe comment, certains, qui nous le volent aujourd’hui, attendraient que ça pousse « n’importe comment » chez eux.

Quant aux titres fonciers. Lorsqu’on nous déclare, toujours le même individu que le temps est révolu où l’on détient des terres sur des générations, je réponds encore que la royauté n’existe plus ici depuis longtemps pourtant, nous avons tous les descendants des rois qui sont propriétaires de leurs chateaux, leurs domaines et leurs terres.

Alors, les terres de mes ancêtres resteront mes terres tant qu’il me reste encore un souffle de vie. Aucune loi ne dit que après avoir égorgé des populations, n’importe qui avait le droit de s’installer où bon lui semble.

Et enfin, les massacres banalisés à l’ouest sous prétexte que c’est la guerre.  J’ai vu cette horrible vidéo hier soir qui montrait un pauvre homme qui pourrait avoir l’âge de mon père, qui se faisait flamber comme un méchoui.

Alors, à ces Messieurs, je dis, lorsque vous n’avez rien à dire, inutile de venir sur des plateaux télé pour déverser des inepties.