
Ce soir j’avais envie de voyager, de retourner aux sources. Je disais il y a peu, dans un de mes posts que « le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transformera jamais en caïman »
Tronc d’arbre j’étais, tronc d’arbre je resterai, même imprégnée pendant de nombreuses années passées en dehors de mon milieu naturel, à la rencontre de cultures nouvelles. S’adapter, s’intégrer sans pour autant renier ses racines, sans perdre son âme.
Depuis quelques jours je collecte des informations pour ma petite cousine de Normandie, qui a choisi de faire un exposé sur la Côte d’IVoire. Elle a 9 ans. Tout ce travail de recherche a fait remonter des souvenirs. Les souvenirs d’enfance, des souvenirs de confidences recueillies auprès de ma cousine K; vous avez déjà fait sa connaissance. Bref, ce soir, je vous livre un bout de ma culture avant de revenir à Scarlett O’Hara. (Oeuvre de E kahio, photo Hortense Kanhan)
Ce portrait représente ma tante qui était danseuse traditionnelle. Le corail était beaucoup utilisé dans le temps pour jouer, pour décorer les costumes de danseurs. Pour le maquillage on utilise du Kaolin (de l’argile blanche). les figures géométriques que vous voyez là sont fait à l’ongle, au curedent et au peigne (fin).
Les anciens ont toujours dit qu’une danseuse doit dégager de la lumière, raison pour laquelle l’argile blanche est primée.
Si j’écris cet article ce soir ce n’ai pas pour parler uniquement de fête et de costume traditionnel mais pour vous parler des sociétés secrètes, fondements de nos communautés d’antan; Aujourd’hui il en existe peu mais il en existe encore.

Un connaisseur pourrait croire que ces deux portraits représentent des danseuses au couteau, ou des danseuses au serpent; on peut leur attribuer plusieurs titres différents. Elles sont plus connues pour leurs prouesses périlleuses lors des fêtes de village. (Oeuvre de E kahio artistre peintre, photo Hortense Kanhan)
Il y a très longtemps, faire partie d’une société secrète c’était presque pareil que entrer au séminaire. C’était une fierté pour chaque famille d’avoir une de leurs filles dans une confrérie; Les filles quittaient tout pour recevoir une éducation réligieuse et initiatique, assez rigoureuse. Les maîtres partaient vivre loin du village, dans la forêt, avec leurs apprenties. Ils leur transmettaient une partie de leur savoir. Pour acquérir cette connaissance spirituelle et ésotérique, ses derniers doivent jurer de ne jamais se quereller durant toute leur vie. Ce n’est qu’après avoir prouvé leur aptitude à maitriser leurs passions et juré de ne jamais faire un usage égoïste de leurs pouvoirs qu’ils peuvent disposer de ceux-ci.

Le secret est le fondement premier de ces confréries. Ne jamais dévoiler à un néophyte ce que vous avez expérimenté et que l’on vous a transmis. Ma cousine K avait violé le code de sa confrérie en nous racontant ce qu’elle y a vécu. Quoique elle l’a dit elle même que nous ne saurions jamais tout. Pour avoir atteint un certain grade, elle avait le corps couvert de tatouage. Son corps ressemblait à une toile vivante. Des abdominaux en béton. D’après ce qu’elle nous a confié, la gymnastique commençait à l’aube, et pour les moins agiles, elle ne s’arrêtait presque jamais, il fallait travailler, encore et encore pour atteindre une parfaite maitrise des sauts périlleux. Le régime végétarien imposé n’autorisait que des oeufs durs. Eviter tout ce qui fermente. Avoir la peau à la fois ferme tout en restant souple. Sans souplesse elles sont incapables de faire ses contorsions et si elles ne sont pas fermes, elles risquent des blessures…
Les sauts se travaillaient à la liane dans la forêt. La précision était la seule garantie pour éviter des accidents graves. Elles ne connaissaient pas la peur. Vous allez comprendre pourquoi.
Le maître qui donne le spectacle avec les petites danseuses doit pouvoir compter sur leur agilité, la précision de leur gestes et leur résistante à toute épreuve. Elle ne connaissent ni peur, ni hésitation, fatigue.

Le danseur et sa partenaire ne font qu’un. Ne pas se disperser en parole tout est dans le geste et le regard.

Images des danseuses au couteau, sources La Côte d’Ivoire d’Aujourd’hui
Enfin, le clou du spectacle c’est ce que vous voyez là. Je vous ai expliqué pourquoi elles devaient avoir les abdominaux aussi fermes que ceux de Stallone et même plus. Pour la simple raison que lorsqu’elles sont projétées par le maître et qu’elle sont reçues après plusieurs sauts périlleux sur des poignards, il vaut mieux qu’elles aient des abdominaux en béton. Sinon c’est la catastrophe.

J’ai beaucoup d’amiration et de respect pour ses petites filles. Personnes ne pourra jamais percer leur secret, le peu que je sais c’est d’avoir été témoin un jour à la pêche, de ma cousine K attrapant un serpent d’eau long de un mètre, vous me direz qu’il n’est pas dangereux, mais moi je ne pourrais pas, et qu’elle l’a anéanti en quelques secondes. Pardon à tous les amis des animaux, ce n’est pas moi c’est ma cousine K.
Je l’ai vu aussi être en transe une autre fois et avoir l’air de quelqu’un autre. D’après ce que m’a aussi confié, on leur apprend à connaitre les plante et à les utiliser pour les maux du corps. Certains sont anesthésiants, d’autres vomitifs….
Les membres des sociétés secrètes emportent beaucoup dans leur tombe. Le secret qu’ils n’ont pas encore trouvé, c’est celui d’enrayer les canons et de changer le coeur des Hommes pour faire le bien uniquement.
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