L’accro du shopping s’en va à un mariage

Je confesse que je suis une accro de Accro du Shopping, la série. J’en suis à L’Accro du Shopping dit Oui pour l’instant.

Pourquoi je suis accro? Parce que je m’identifie à Becky Bloomwood. Certaines d’entre nous ont quelque chose de Becky. Je dirais même que je suis une Becky en plus foncée. Attendez de savoir pourquoi. Je ne dirai pas tout mais juste un exemple.

On a toutes un jour été invité à un mariage, et de surcroit au mariage de sa meilleure amie. Donc, retournons seize ans en arrière. Ma meilleure amie a décidé de dire oui. C’est un mariage qui s’annonce plutôt « grand ». Avec des Excellences et tout ce qui peut s’y rapporter. La nouvelle à peine assimilée que je commence à me donner des migraines.

Il me faut une tenue, deux peut être, non pourquoi pas trois, une pour la mairie, une pour l’Eglise, une pour le soir; tant qu’on y est. C’est l’occasion d’exhiber mes trouvailles.

Mais en parlant de trouvailles, celles qui peuplaient déjà mon armoire n’avaient pas l’air à la hauteur de l’occasion.

L’armoire croule sous les vêtements mais ce n’est pas assez beau pour ce mariage là. J’avais découvert en me promenant dans le 17 ème, une boutique de marque italienne en train de fermer définitivement. J’entre pour voir et là, oh mon dieu! mon dieu! les robes, les vestes à vous faire craquer! j’apperçois un trois pièces mauve, Bermuda+ bustier+ spencer. Très joli. J’achète, sans même l’essayer. Puis, un autre trois pièces, à la fois classique et sexy: une jupe au dessus du genou, avec son bustier genre Pamela Anderson lacé devant et sa veste à manches courtes, couleur pèche, le tout à paillettes translucides.

La vendeuse m’a regardée, surtout la poitrine, avant de me préciser poliment gentillement mais fermement que c’était du 42.

 « ça ne fait rien, je prends ». C’est vrai, je ne suis pas couturière pour rien. Je comptais faire des retouches.

Je ressors avec mes beaux paquets. Et mille deux cent francs en moins sur mon compte. Le remors n’a duré que le temps d’un flash. Après tout, c’est le mariage de ma meilleure amie. Et il y aura des Excellences en nombre. Il faut être au mieux de son look.

Je rentre chez moi, j’essaie mon bustier pêche. A moins de me faire faire regonfler les seins avant la date fatidique, il aurait  fallu le mettre entièrement en pièce et le recoudre si je veux qu’il soit à ma taille.  Et tout compte fait, je ne pourrais pas aller à un mariage où il y aura autant d’ambassadeurs  au mètre carré, venus des quatre coins du monde, en bermuda, même si c’était un très beau bermuda de grande marque.

Bon, la recherche continue donc, je me rends place de clichy, j’avais répéré une boutique avec des robes en vitrine, à des prix défiant toute concurrence. Au point où j’en étais, il fallait viser moins haut. Sur place, je réalise que les prix des vêtements en vitrine allaient de pair avec la qualité. Pour repartir avec quelque chose de potable, il fallait « casquer » comme on dit. Un ensemble fourreau avec boléro bleu nuit, la robe fendue jusqu’à la cuisse me fait des appels. Impossible de repartir sans cette robe. Je l’ai trouvé ma tenue.

C’est celle là qu’il me faut pour le soir. Elle est parfaite. J’avai résolu à moitié mon problème. Je suis repartie avec un très bel ensemble et 1500 francs en moins sur mon compte. En l’espace d’une semaine, j’avais dépensé plus qu’il n’en fallait.

Mais je jubilais. Je m’imaginais déjà dans ma robe perchée sur mes talons de 10 centimètres au diner dansant.

Ce n’est pas fini. Il me manquait la tenue pour la mairie. J’ai « invité » Monsieur à aller flanner du coté des Comptoirs des Marques un samedi après midi. Comme il ignorait que j’avais déjà l’ensemble bermuda, l’ensemble pêche, et le foureau, il m’a offert ma tenu pour le mariage de ma meilleure amie: un deux pièces robe et veste rouge, lacé dans le dos. J’étais aux anges.  Tout était fin prêt pour le grand jour. Je pouvais retrouver le sommeil.

Je ne parle pas d’accessoires, je n’ai pas eu à en racheter. Et le  coup de folie en vallait la peine. Vin d’honneur et diner dans les sallons du Concorde Lafayette, la patisserie a pris l’avion pour venir à nous. Le gâteau, offert par un ami patissier, pour les remercier de lui avoir obtenu des marchés dans le pays grâce à leur carnet d’adresse. A couper le souffle. On oublie les robes pendant un instant et on retient son souffle pendant la traversée du gâteau. Je me demande bien si c’était necessaire de s’endetter pour partager le bonheur de sa meilleure amie ou si c’était juste pour  mon plaisir personnel.

Après le mariage, il a fallu manger des sandwichs, crêpes ou pâtes pendant quelques temps.

Aujourd’hui encore, je ressors de temps en temps mes trouvailles pour les humer, parce qu’elles ornent mon armoire, ou pour les essayer. Qui sait, avec la naissance des enfants peut être que mon bustier  aura l’air un peu plus Pamela Anderson, Le fourreau par contre ne va plus du tout. Le temps a passé, les enfants ont grandi et les kilos se sont fait de la place.

Le bermuda a été le plus utilisé. La première fois c’était pour prendre l’avion avec les loupiots. Imaginez maman willykean jouant à Kate Moss avec trois petits bouts de choux accrochés à la cuisse… ça a fait son effet lorsque nous avons descendu les marches pour prendre la navette nous conduisant à la douane des frontières. La classe, quoi; rien à voir avec le tapis rouge mais c’est comme si. Le seul ennui, c’est qu’il pleuvait des cordes. Maman willykean n’avait pas de parapluie, les loupiots voulaient tous aller dans les bras.  Et la classe s’en était allée avec les cheveux dégoulinants et le maquillage défait.  je ne suis pas Kate Moss, je reste tout de même très classy avec un enfant à chaque bras et un au sol en pleurs.

Dans un bermuda mauve, on peut tout faire!

Toujours accro du shopping mais en cure.

Et vous, quel(les) accro de shopping êtes vous?

Suggestion de lecture:

Confessions d’une accro du shopping

L’Accro du shopping à Manhattan

L’Accro du shopping dit Oui.

Jason Rase ne chante pas, il vous donne des conseils

Relire les requêtes des internautes qui mènent à votre blog peuvent parfois être source de nouveaux thèmes à développer. Fanette l’a déjà prouvé dans un article  bien écrit sur son blog: Soirée culotte à la main Aujourd’hui j’ai tenté l’expérience. La curiosité m’a poussée à faire des recherches d’après la requête: Jason Rase chanteur.

Je n’en connaissais pas jusqu’à aujourd’hui, mais il pourrait exister un JASON RASE chanteur. Qui suis-je pour prétendre connaître tout le monde?

Mais j’avais il y a peu écrit quelque chose sur Jason Mraz le chanteur. Alors, je pense déviné que c’était là ce que recherchait ce lecteur. De fil en aiguille je suis passée par Articles Garden, une plateforme où vous pouvez soumettre vos articles.  Et là j’ai trouvé les articles de Jason Rase.

Jason Rase a écrit de nombreux articles sur la vie amoureuse, les relations homme femme. Et il partage avec les internautes quelques conseils pour réussir une vie sexuelle harmonieuse…

Je ne lui volerai pas la vedette. Profitez en. C’est en anglais mais très facile à lire.

What do women want in men?

What makes a man ideal in the eyes of a woman? A woman needs continuous flow of love and affection from her man. The man is supposed to exchange a few words regarding any domestic, professional or personal issues with his wife.

Can friendship turn to romance?

If you feel to make a romantic relationship with your friend, do not hesitate to visit our site and march forward until you get him/her.

Et puis il y a aussi 24 ways to make love and sex alive, toujours de Jason Rase, pas le chanteur.

Bonne lecture!

Comment gère-t-on la crise au Sud

La crise dans les pays du Sud n’a rien d’exceptionnelle. Alors que aujourdh’ui au Nord, nous tremblons tous pour nos économies, maigres ou grosses, au Sud, ils ont fini de trembler depuis longtemps. Ils gèrent.

Gérer, c’est le mot très tendance là bas. Tout se gère, des relations sentimentales aux conflits de personne. C’est d’ailleurs pour ça que lorsque la crise a commencé à ralentir l’économie du pays, les solutions ont été très vite trouvées. Le système D est roi chez les gens du Sud.

Prenons l’exemple de la famille Gnanhi; dans le temps, les affaires de Monsieur Gnanhi prospéraient. Toutes les  femmes du quartier enviaient Madame. Elle faisait la tendance; Tous les pagnes à noms étaient vus sur elle avant les autres. Aujourd’hui, Madame Gnanhi s’habille Real wax « made in » où déjà? Pas très nette. On ignore vraiment la vraie marque de ce tissu qui n’est ni hollandais ni anglais, ni même côte d’ivoire.

Quelle importance! du moment qu’elle n’est pas nue.

Avant la crise, Madame Gnanhi avait deux servantes, quand elle décidait d’aller au marché elle même, juste pour voir et se montrer, le chauffeur était au petit soin pour elle. A défaut de chauffeur, elle envoyait quelqu’un chercher un taxi. Mais aujourd’hui, elle se déplace et attend le taxi ou disons le Woro woro  sur le bord de la route. Envoyer quelqu’un sous entend donner un pourboire. Madame Gnanhi préfère garder le pourboire dans son porte monnaie. Un CFA est un CFA, (le CFA c’est la monnaie locale)

Le nouveau régime dans la famille Gnanhi comme dans la majorité des familles, ne vient pas d’un quelconque gourou pour célébrités ou familles nanties. Ce régime plébicité par Madame Gnanhi, c’est le régime SOUNKALO, qui signifie « Mois de Carème » (Ramadan).

Il n’est pas nouveau, dans les années 75 il s’appliquait déjà dans certains quartiers populaires de la capitale. Toutes les femmes de Koumassi, vendeuses de poisson pour la plupart, s’occupaient du repas lorsqu’elle rentraient du marché à 14 heures; Petit tour à la douche pour se débarrasser de l’odeur de poisson avant de servir le repas. Il était presque 16 heures lorsque la maisonnée pouvait enfin manger.  Voilà pourquoi ça s’appellait régime Sounkalo ou régime carème. Il fallait faire le stock en milieu de journée et tenir jusqu’au lendemain à la même heure.

Madame Gnanhi ne l’a pas invité mais faisons comme si, puisque c’est elle la faiseuse de tendance.

Pour l’achat des fournitures scolaires; notre Madame Gnanhi se rendait à la Librairie française au plateau, ou à la Librairie Saint Jean à Cocody, pas de marchandage.

La crise est venue tout gâcher. Madame Gnanhi prétend que c’est du gaspillage et c’est indécent de gaspiller autant d’argent alors que à la Librairie Par terre, on trouve tout à moitié prix. La Librairie Parterre, c’est le Gibert et jeune de là bas. La différence c’est que les livres sont disposés sur des tables basses ou à même le sol. Mais j’ai lu dans Gbich, le journal humoristique, que même à la librairie Parterre, c’est la Surcrise. Ne vous avisez pas de marchander. Il parait que le vendeur n’hésite pas à vous vendre la moitié du livre. Et oui! on en a pour son argent.

Le livre coûte 4000, vous n’êtes pas en mesure de l’acheter à ce prix là?

« Prenez la moitié du livre et revenez quand vous avez le reste…. »

La crise a ouvert les yeux à mes frères. Dans le temps, on laissait le commerce aux autres, à ceux qui ne sont pas du pays. Aujourd’hui, tout le monde est commerçant.

Tous veulent gérer la crise. On peut comprendre les apprentis chauffeurs qui ont parfois envie de « jeter l’éponge » face à cette situation incontrôlable ou mêmes les passagers gèrent leurs déplacements. Nul n’ignore combien ça coûte de Bingerville à Adjamé. Certains passagers montent, puis au moment de payer, ils disent de leur voix miséreuse:

« Mon frère, pardon, c’est tout ce que j’ai! » En général ce n’est pas le prix exact du billet. Et si l’apprenti ne veut rien entendre, il descend et finit à pied. Après tout, si les autres roulent en voiture, il a ses pieds lui. C’est naturel et ça ne pollue pas!

Pas étonnant que Madame Gnanhi se soit transformée en une Adriana Karembeu en un temps record. Elle mange moins, elle marche; elle gère sa vie.

J’arrête de gérer pour ce soir.

A bientôt!