Une centenaire qui défie la mort.

Même pas peur!!

Un autre coup de fils est venu s’ajouter à la routine de l’après guerre.

Toujours pareil. La mort rode partout. Mais pour une fois, j’ai souri. J’ai souri parce que c’est ma tante. Celle qui nous faisait rire: enfants, neveux, nièces, petits enfants.

La dernière fois que je l’ai vu en 2007, elle avait encore toute sa tête, sauf par moment, où elle confondait enfants, soeurs et nièces. Son dernier message à son fils, mon cousin? Il faut que je retrouve cette vidéo.

Elle disait combien elle avait horreur des morgues. Oui, elle  prévoyait sa fin. Elle nous mettait tous en garde contre cette éventualité. Elle menaçait de hanter nos nuits jusqu’à la fin de nos jours si jamais on osait la mettre en conservation à la morgue. Elle est frileuse vous savez, alors « surtout pas vos maisons de glace » menaçait elle.

J’ai souri en repensant à ses paroles. Et de savoir que la famille est désespérement à la recherche d’une morgue pour la conserver. Guerre oblige, tout est saturé. Et ma pauvre tante pourrait se retourner dans son sommeil éternel si elle savait ce qui se tramait.

Elle a défié la mort. Je vais vous dire pourquoi. Il y a une semaine, je m’inquiétais pour elle, pour tous les autres aussi mais surtout pour elle. Embargo, manque de soins, faim, trois mois de privation. Des combats à proximité de chez mon cousin. Des balles perdues sémant la mort et la désolation autour d’eux. Ils ont survécu avec une ration de un kilo de riz par jour pour vingt personnes. Chez les voisins des corps ont tenu compagnie aux vivants pendant des semaines.

Ma tante a tenu le choc.

Il y a deux jours ma soeur m’a dit qu’elle savait ce qui l’avait aidé.

« elle ne voulait pas mourir comme une chienne sans sépulcure, elle voulait être enterrée dignement, voilà pourquoi elle a attendu ». Elle a attendu deux jours après leur « résurrection » pour rendre l’âme, pour aller réjoindre ses ancêtres. Elle a connu une guerre jeune, elle tire sa révérance avec une autre.

Elle a préféré mourir dignement. Pour la morgue, je crois que nos nuits seront un peu hantées car, cet après midi, ma soeur m’a dit qu’ils recherchaient activement une morgue pour la conserver ne serait ce que deux ou trois jours, le temps d’organiser l’enterrement.

Désolée ma tante, tu auras un peu froid pendant quelques jours. Ne nous en veut pas. Et bonne route à toi. Bravo pour ton courage. Et honte à ceux qui ton gâché la fin de ta vie.

Et une petite pensée pour mon père qui va enterrer sa soeur, loin de chez elle, loin de la maison qu’elle a bâti avec son époux. Elle sera enterrée ailleurs et lui la regardera partir sans avoir la force de tenir sur ses jambes. Il l’accompagnera par la pensée. C’est tout ce qu’il aura la force et le droit de faire. Je suis plus attristée pour lui.

Mais nous n’avons pas le choix. C’est ainsi.

Democratie tueuse

Elle s’appellait Martine.

Elle s’en est allée, avec ses deux petits anges,

Tous les trois victimes de la DEMOCRATIE TUEUSE;

Les droits de l’homme ne les connaissaient pas.

Ces droits de l’homme qui ont justifié des bombardements

Ils s’en sont allées,

Personne n’a demandé leur avis,

Ils n’avaient pas la tête qui convenait, ni le bon faciès,

Martine et ses deux enfants étaient des sous hommes,

Ils n’avaient pas droit aux droits de l’homme.

S’ils ne sont plus de ce monde,

Cela ne regarde personne, surtout pas les défenseurs des droits de l’homme.

Mais je suis désormais sereine.

Je sais qu’ils ont péris sous les balles des gens

 Dont ils ignoraient l’existence jusqu’àlors.

Ils s’en sont allés sans avoir compris ce qui leur arrivait.

Mais ils ne seront plus là pour assister à la misère et à la souffrance des leurs

Cela ne fait que commencer.

Mais c’est mieux ainsi.

De pouvoir faire le deuil des siens.

Deux petits anges s’en sont allés avec Martine

Qu’ils reposent en paix!

Quant à la DEMOCRATIE TUEUSE

Elle connaitra peut être un jour, le retour du bâton.

Ce n’est sans doute qu’un rêve, qui sait

Avec des CORPS vides d’humanité et d’âme

Camoufflés derrière des lance rockets,

des armes lourdes,

cachés derrière les rois de ce monde,

Que peut t-on attendre de plus?

Rien, que la haine, la soif de pouvoir,

L’avilissement de l’autre

Le profit.

Demandez vous ce que vous feriez si les victimes,

Ces enfants, ces femmes étaient les votres?

Mais cela, n’est point votre soucis.

Haiti, tu te relèveras

Pour Marie qui a sa famille en Haiti, pour tous les haitiens en france et là bas, pour toutes les victimes, pour les survivants, je dédie cette chanson de Brenda Fassie

 

SOON AND VERY SOON de Brenda Fassie