Bac et après bac : pas toujours facile.

Le bac, ancien sésame vers les études supérieures, a su provoquer et provoque encore aujourd’hui une montée d’adrénaline chez parents et enfants. L’après bac aussi.

Pour mémoire, j’avais eu mon bac sans trop de soucis. Je savais ce que je voulais; disons plutôt que je croyais savoir ce que je voulais faire après le bac. Mon père aurait donné n’importe quoi pour me faire faire MEDECINE avec un bac littéraire alors que je ne supportais pas le milieu médical. J’ai baigné dedans toute petite, et grande aussi. J’ai appris à faire des pansements les yeux fermés, j’ai assisté à un accouchement et jeuner pendant une semaine. Il n’a pas réussi à me faire faire des injections ou des prélèvements sanguins. Même une promesse de gage (petite enveloppe en plus de mon argent de poche) n’y a rien fait. Pour le premier bébé de ma sœur, j’étais aussi informée et prête qu’un gynécologue obstétricien. Mais pas question de trainer dans les couloirs des hôpitaux.

Cela ne marchait que pour les rendez-vous déjeuner avec mon père dans la cafétéria du CHU (seul tête à tête avec un père de famille nombreuse).

Après mon bac littéraire, il a dû secouer le cocotier pour obtenir une orientation en médecin. J’ai dit non, à  son grand désespoir. J’avais le choix entre anglais et espagnol. Ou détective, ou comédienne, ou styliste, tout ce qui n’était pas envisageable pour lui.

Aujourd’hui, c’est mon tour de vivre la même situation. Les triplés ont passé le bac. Durant les préparatifs je n’ai pas arrêté de les harceler à propos des sorties. Surtout pour mon Harold. Il me présentait son devoir corrigé.: 14, parfois 15. Cinq minutes plus tard je trouvais le moyen de le sermonner.

 » tu vois si tu sortais moins, tu aurais obtenu de bons résultats. »

« mais maman, j’ai eu 14, ou 15″

 » ah oui c’est vrai »  » oh quelle tête, je ne m’en souvenais plus. Ou alors j’en fais tellement une obsession que j’oubliais de l’encourager ou le féliciter.

Pour ses sœurs, qui ramenaient parfois des notes en dessous de la moyenne, c’était une souffrance. Et là commençait le diatribe de  » quand j’étais au lycée…. »

« Oui maman on sait, mais tout le monde n’est pas comme toi. » Elles ont cette faculté de me freiner dans mon élan!

Alors pendant l’année scolaire, j’ai prié pour qu’ils soient tous reçus au bac. Une littéraire, deux ES.

Lorsque Harold m’annonça qu’il voulait faire des études de marketing, j’ignore pourquoi, j’ai voulu entendre « banque » . J’ai obtenu un rendez vous avec mon banquier pour demander conseil, un moyen de le plonger déjà dans le milieu. Très gentil fils, il m’a écoutée sans broncher, s’est rendu au rendez vous. Pour enfin me remettre les pendules à l’heure à son retour.

« Maman, je veux faire des études en marketing. Je ne veux pas être banquier. Si je n’obtiens pas de place en marketing, je ferai des études de droit. »

Là encore je lui ai fait la promesse que nous pouvions lui offrir une école privée, idée d’augmenter ses chances.. Et m’a raisonné comme un bon jeune adulte.  » j’irai en fac de droit si je n’ai pas de place à l’IUT; il n’est pas question que j’entre dans la vie active avec un poids sur les épaules : tout l’argent que vous aurez dépensé pour mes études ou que l’a banque veut me prêter. Et puis je ne suis pas seul; il y a les filles aussi. »

Bien Harold à parlé? je n’ai pas insisté. De toutes façons il a une idée bien tranchée de ce qu’il veut et sait se rendre convaincant.

La suite pour plus tard.

Democratie tueuse

Elle s’appellait Martine.

Elle s’en est allée, avec ses deux petits anges,

Tous les trois victimes de la DEMOCRATIE TUEUSE;

Les droits de l’homme ne les connaissaient pas.

Ces droits de l’homme qui ont justifié des bombardements

Ils s’en sont allées,

Personne n’a demandé leur avis,

Ils n’avaient pas la tête qui convenait, ni le bon faciès,

Martine et ses deux enfants étaient des sous hommes,

Ils n’avaient pas droit aux droits de l’homme.

S’ils ne sont plus de ce monde,

Cela ne regarde personne, surtout pas les défenseurs des droits de l’homme.

Mais je suis désormais sereine.

Je sais qu’ils ont péris sous les balles des gens

 Dont ils ignoraient l’existence jusqu’àlors.

Ils s’en sont allés sans avoir compris ce qui leur arrivait.

Mais ils ne seront plus là pour assister à la misère et à la souffrance des leurs

Cela ne fait que commencer.

Mais c’est mieux ainsi.

De pouvoir faire le deuil des siens.

Deux petits anges s’en sont allés avec Martine

Qu’ils reposent en paix!

Quant à la DEMOCRATIE TUEUSE

Elle connaitra peut être un jour, le retour du bâton.

Ce n’est sans doute qu’un rêve, qui sait

Avec des CORPS vides d’humanité et d’âme

Camoufflés derrière des lance rockets,

des armes lourdes,

cachés derrière les rois de ce monde,

Que peut t-on attendre de plus?

Rien, que la haine, la soif de pouvoir,

L’avilissement de l’autre

Le profit.

Demandez vous ce que vous feriez si les victimes,

Ces enfants, ces femmes étaient les votres?

Mais cela, n’est point votre soucis.

C’est quoi çaaaaaaaaaaaaaaaaa?

Les enfants des autres et nous!

J’étais sur le point de le mettre en lien pour mon article « le journal d’une garde robe » , et je me suis dit que le rééditer ce serait mieux.

Souvenez vous, je suis égoiste je l’ai déjà dit, j’aime lire mes magazines tranquillement dans le train dans un endroit désert, rien qu’à moi. Cet après midi j’en ai trouvé. Départ Paris Saint Lazare en direction de Eaubonne.

Mon sac bien callé contre moi, mon ELLE sur les genoux, je commence à lire, j’ai l’impression d’être seule dans ce monde peuplé de voyageurs épuisés après le dur labeur de la journée.

J’en suis à la quatrième page lorsque j’entends une petite voix demander

« maman on s’assoie oùùùùùùùùùùù? »

Surtout rester plongée dans les pages de mon ELLE, l’air de n’avoir rien entendu, priant afin que la petite voix passe son chemin. Râté! Un doudou (ours en péluche se fraie le passage sur mes genoux, des petits mocassins s’écrasent sur mes orteils…

Je lis toujours. Pas pour longtemps. Commence alors l’interrogatoire que vous connaissez certainement tous.

« c’est quoi çaaaaaaaaaaaaa? »

Un Monsieur

C’est quoi çaaaaaaaaaaaaaaaa?

Une dame

C’est quoi çaaaaaaaaaaaaaaaaaaa?

Un sac à main

C’est quoi çaaaaaaaaaaaaaaaa, c’est un chien?

Sourire de tout le monde autour de nous.(c’était le manteau sur le dos d’un mannequin dans le magazine). C’est d’ailleurs ce passage qui va motiver l’article qui suit.

A la 16 ème page, je décide d’inverser les rôles, je sais par expérience que ça marche, et oui, je suis maman de triplés, j’ai eu droit à cette question plus de cent fois au moins, des histoires lues par la maitresse racontées 3 fois en trois versions différentes, des calins par tournée des chambres….

Cette une tactique qui marche: les enfants adorent être les inquisiteurs, rarement l’inverse. Quand je commence à l’interroger à mon tour, ma petite voisine oublie mon magazine et se concentre sur son doudou.

Nous sommes presqu’en fin de voyage lorsqu’elle décide de nourrir son bébé(le doudou).

Commence alors le processus méticuleux de la mère-consciencieuse-qui nettoie les seins-avant d’allaiter son bébé.

En faite de seins, ça ne remonte pas plus haut, le ventre et le nombril font très bien l’affaire. La robe remontée jusqu’aux aisselles, je la regarde pétrir son ventre et alterner entre le nombril et les côtés gauche et droit du ventre. Le bébé avait assez bu et notre « jeune maman » s’est rhabillée correctement et  a repris sa place sur le siège face à moi après un bon « calin » à son « rejeton ».

Je reprends mon magasine donc, la croyant occupé à endormir son bébé et là, c’est reparti.

C’est quoi çaaaaaaaaaaaaaaaa?

Devant la maman amusée et contente de voir que sa petite est occupée avec moi, j’ai fermé mon magasin afin de me consacrer entièrement à ma tâche de baby sitter.

On oublie parfois qu’on a eu des petits chérubins inquisiteurs comme ceux des autres….. il suffit seulement de regarder, deux, trois, quatre, voire quelques années en arrière pour trouver la force de supporter ceux des autres, pas si compliqué.

L’avenir de nos enfants ou nos rêves personnels

Ce soir, je regarde à nouveau ce film (prenez la peine de le voir, c’est une belle bouffée d’oxygène, en version originale mais très intéressant), et je repense aux différentes étapes de ma vie jusqu’à aujourd’hui.

Je me suis toujours demandé pourquoi les enfants n’étaient pas tout à fait libres de faire leurs propres choix. Nous, parents avons toujours envie de voir nos rêves se réaliser et pas les leurs…

Quand je repense à mes années collèges, je revois encore mon père, criant au désespoir parce que je rêvais d’entrer dans une école d’art comme ma soeur. Elle a choisi l’option théatre à partir de la quatrième, mon père n’a pas digéré son choix d’orientation d’autant plus qu’il avait englouti toutes ses économies pour la scolariser pendant trois ans au Lycée Mermoz d’Abidjan, l’école des nanties de l’époque, 4 ivoiriens seulement sur un effectif en majorité français.

Et voilà qu’elle a voulu faire du théatre. Le coup de massu!

Il s’est résigné parce que selon lui elle était moins brillante. Pour moi il était hors de question de changer avec le bac. Même la directrice de mon école était contre moi.  ma demande a été refusée sans commentaires. Le théatre c’était pour les moins bons. Mon père me disait, « le théatre, tout le monde fait du théatre, la pleureuse du village fait du théatre, puisqu’elle pleure sur commande, le cultivateur fait du théatre, lorsqu’il fait son show dans son champ au milieu de ses légumes…Quelle idée de créer une école pour le théatre! »

J’étais malheureuse; J’admirais ma soeur, je l’enviais, j’aimais lui donner la réplique pour travailler Le bourgeois gentilhomme, Le médecin malgré lui, Le mariage de figaro, Antigone….

Grâce à elle d’ailleurs j’ai eu une très bonne note en français en première parce que j’avais déjà lu toutes ces oeuvres avant même d’avoir le niveau requis pour les étudier.

Ma soeur était bonne à faire du théatre et moi à faire de « grandes études ». Mais vous savez tous comme on aime s’affirmer, je me suis dit que si je ne pouvais pas faire du théatre, je fairais la couture.

Là c’est ma mère qui est montée au créneau.

« La couture, quelle couture? Moi je fais la couture, je ne suis pas allée à l’école pour faire la couture. Je te regarde et je sais ce qui te va et je dévine ta taille de vêtement (et elle n’avait pas tort); elle faisait la coupe à plat, rien qu’en regardant sa tante, puis sa cousine faire, elle n’a vécu qu’avec la couture, sans formation…). Crois tu que je t’ai scolarisée pour faire de la couture? N’importe qui fait de la couture. Tu t’achètes une machine à coudre, une table, tout le matériel nécessaire et tu t’installes à un coin de rue ou au marché et tu es couturière. Pff, la couture, tout ce que je te demande, c’est d’ouvrir grand les yeux sur tes livres et tes cahiers et de ramener de bonnes notes à la maison. » Voilà qui était dit.

Je passe les détails, on pourrait faire de mon histoire un roman. Avant même d’arriver au collège, je lisais Le père Goriot, Le Silence de la mer, Quatre vingt treize, Tartuffe et que sais je encore! Tout ce que pouvait contenir la bibliothèque de mon père.

Mais moi ce qui m’intéressait c’était l’aventure, les métiers artistiques…

J’ai été très vite saturées. J’ai commencé par n’ennuyer en classe, puis à bouder mon travail, parfois par pur vengeance…

Bref. Je n’ai pas eu le bonheur de faire ce que je voulais. Mes parents rêvaient pour moi. Et aujourd’hui je me surprends moi même à répéter le même scénario. Mes enfants ont douze ans, et je les rêve ingénieurs, médecins, astrologues….. J’ai un peu peur de les pousser dans la mauvaise direction, de les étouffer avec mes propres aspirations…

 J’espère que cela n’arrivera pas et que je serais assez raisonable pour les laisser libres de leurs choix.

Si vous êtes papa ou maman, que rêvez vous pour vos enfants? Êtes vous ce papa asiatique qui rêve son fils avec un Phd alors qu’il n’a que 6 ans?

Parole d’enfant: je n’ai rien à dire c’est simple!

Mes lecteurs du débuts ont déjà entendu quelques anecdotes avec mes triplés.

Je maintiens la rubrique « mes triplés et moi » pour vous faire partager un volet de ma vie depuis leur naissance.

Il y a un adage qui dit que le silence est d’or. Il faut savoir parler avec parsimonie si l’on veut donner du poids à nos mots. En afrique d’où je viens, l’art de la parole est même considéré comme un bon avocat pour celui qui en a la maîtrise.

Bref, pour en venir aux faits, revenons 9 ans en arrière. Ma fille Coralie, alors âgée de 4 ans devient soudain silencieuse, elle qui d’habitude était un torrent de questions, très vive, « le futur petit genie » en quelque sorte.

La panique me gagne aussitôt, j’ignore si je suis la seule maman à m’affoler pour tout. Mais je l’interroge, je m’évertue à faire des grimaces et à  jouer au clown pour la faire rire ou la faire réagir.

Rien, silence total. Elle ne désserre pas les dents, muette comme une tombe.

Je décide de prendre rendez vous chez le pédiatre.

« Alors, dites moi ce qui vous amène Madame »

« Ma fille ne parle plus »

« Depuis quand est -t-elle ainsi? »

« Depuis de semaines. »

Bon, et prenant ma fille à part de la façon la plus douce possible…

« Tu vas bien? »

« Que se passe-t-il? Tu es fâchée avec ton frère ou ta soeur, avec maman.? »

Ce à quoi Coralie donne pour seule réponse: « oui, non, oui, non non non »

« Elle n’a rien Madame, laissez lui le temps, elle parlait déjà il n’y a aucune raison que cela change. »

Pas convaincue, je ramène ma fille à la maison. je continue de la harceler pour la faire parler. Rien n’y fait? Jusqu’à un samedi soir à table. Elle recommence à participer à la conversation. Elle rit, elle pose de questions à son père et moi étonnée je fais

« Mais tu parles! Pourquoi avais-tu arrêté de parler? tu as fait peur à maman… »

Ce à quoi ma fille me répond de façon très sage et posément.

« C’est simple, je n’avais rien à dire »

Mince, j’avais l’air bête avec mes questions de mère trop stressée.

Avez vous déjà été confronté(es) à des situations analogues avec vos bouts de choux?