Oeuvrer pour la sauvegarde de la tradition, protection du patrimoine par une coopération gérée par une femme.
Vous trouverez ci jointes quelques réalisations avec le ofoin qui est un produit naturel biodégradable. Il s’agit d’écorse d’arbre qui était utilisé par nos ancetre. En ce moment ou l’on parle de protection de l’environnement, je pense que le ofoin peut etre intéressant dans le domaine de la création et de l’art (chaussures, tableau,sac à main, réalisation couture,bijou…)
Très cordialement »
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Avant de faire mes valises pour la Normandie, je suis tombée sur un article du Magazine féminin africain Amina qui traitait de l’Onfoin, tissu fait d’écorce d’arbre.
Ce article m’a ramenée à mon enfance, à ce bout de tissu qui nous rendait hilares mes soeurs et moi, et dont nous nous servions pour faire des costumes pour sketches…
Mon père un jour nous a fait asseoir afin de nous expliquer la valeur de ce petit bout de tissus, de la technique de fabrication et de la chance que nous avions d’en posseder encore en 1974.
Malgré tout, nous avions peur de nous couvrir de ridicule si par bonheur il y en avait assez pour confectionner des vêtements pour toute la famille.
Tout ça pour vous dire combien j’ai été impressionnée de voir cette femme, Madam Koffi, qui depuis 2007, à l’heure où tous parlent de biodiversité, de design éthique, se bat pour réhabiliter ce tissu d’une valeur inestimable.
Je l’ai donc contactée, puis après quelques échanges téléphoniques, elle a accepté de me prêter quelques images de son atelier afin que je fasse circuler l’information.
Ce tissu, appelé « brouwo » dans ma région, ofion chez Madame Koffi Odette, est réalisé à partir de l’Antiaris toxicaria avait presque disparu de nos habitudes vestimentaires au profit des tissus promus en europe et partout dans le monde.
Devant cette situation alarmante, Madame Koffi a décidé de créer une coopérative, la fondation Ehoukabe (Aidons les) en patois baoulé. pour sauver ce qui reste de notre patrimoine culturel et économique. La biodiversité étant la tendance au goût du jour, elle compte aider les femmes à s’autogérer en leur apprenant à développer la culture de cet arbre rare.
L’Ofoin, tissu obtenu après un long battage de l’écorce de l’Antiaris toxicaria, est utilisé pour la confection de vêtements, d’accessoires… Elle sert aussi de toile pour artistes peintres.
La conservation de l’onfoin peut à terme représenter une source de revenus non négligeable pour ces femmes.
Le travail est pour l’instant artisanal. Il faut battre pendant des heures l’écorce de cet arbre jusqu’à la transformer en un tissu souple ou rigide selon le temps de battage.
Ensuite, vous pouvez lui donner le colori désiré avec de la teinture à partir de plantes, ou l’utiliser tel quel.
L’onfoin naturel ressemble un peu à ces bouts de tissus orange ou couleur pêche que certaines ménagères utilisent pour éponger l’eau dans leur cuisine..
Oeuvre de Amani Désiré