Pour ceux qui suivent déjà l’évolution des événements en côte d’ivoire, vous savez que une partie de ma famille a fuit vers le sud ouest.
Eh bien! ma tante, celle qui a facilité le transfert là bas, a été rappellée par ses collègues (elle est sage femme), pour soit disant reprendre le travail. La situation était pire que avant sa fuite. La population (femmes enceintes et bébés) avait t-elle vraiment besoin d’elle?
Nous ne le saurons jamais. Le fait est que à son retour dans la ville pour reprendre son service, elle a trouvé une situation pire qu’avant son départ. Fuite à nouveau. Pas de chance cette fois. Leur autocar a été arrêté entre les deux villes: Guiglo et Duékoué, les hommes ont été débarqués et exécutés sans sommation. Les femmes devaient prouver leur appartenance ethnique. Ma tante, qui parle au moins trois ethnies et le français, s’est dit appartenant à un autre groupe ethnique qui n’est pas le sien. Elle a dû le prouver en conversant avec un des rebelles.
Résultats, en vie mais renvoyée dans un village qui n’est pas le sien. Depuis, ses enfants sont dans le sud ouest et elle à des kilomètres en arrière de son lieu de résidence habituel. Jusqu’à quand, aucune idée. Pour l’instant, elle est en vie.
Et pour les journaux qui font l’autruche, ceux qui ont l’air de dire que les massacres seraient une affabulation de l’autre camp, ceux qui trouvent normal que des bébés se fassent égorger, que des femmes soient éventrées et que rentrer dans les maisons, demander les pièces d’identité des gens et les égorger est le moyens de gagner le coeur des citoyens, à ces sous journalistes, je dis : la honte finit parfois par mener l’Homme à la tombe. Si vous avez une conscience et une vraie éthique, vous auriez eu le courage, comme la BBC, de vous rendre sur le terrain pour voir de quoi vous parlez. Mais ce n’est pas votre faute, la honte et l’humanité, vous ne connaissez pas, et puisque les coups ne sont pas portés à vos proches, je peux comprendre, à regret pour vous, que vous piétiniez des vies humaines de la sorte.
Parce que la parole n’appartient pas qu’à ceux qui sont soutenus par une communauté internationale et ses maîtres du monde.
Ps: Trois jours que je n’ai pas de nouvelles de 26 membres de ma famille. Leurs téléphones ne répondent plus. J’ose espérer que c’est dû aux pannes. Cela pourrait aussi être des pauvres gens tombés sous les bombardements. Mais là aussi, on pourrait peut être accuser le corps de mon père, 85 ans, malade de la prostate, affamé depuis des semaines, sans soins, sans eau. Après tout, aujourd’hui femmes, hommes et nourissons sont classés « MERCENAIRE »? Nos maîtres l’ont dit. Alors ils le méritent, n’est ce pas?
Bordeaux, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, est une ville d’une incomparable richesse architecturale: nous avons compris pourquoi, grâce à une visite guidée de deux heures.
Une fois que les grands sites et les beautés cachées vous sont dévoilées, vous avez envie d’une visite un peu plus appronfondie, personnelle.
La splendeur des monuments, le riche passé historique et architectural de Bordeaux lui valent son classement au patrimoine mondial.
Les cathédrales, les églises, la basilique Saint Michel, mêlant art baroque et gothique, le bruit de ses fontaines, son amphithéâtre, font de Bordeaux une ville agréable où il fait bon flâner.
Nous avons beaucoup voyagé autour de Sainte Eulalie des Landes. Et pour la première fois je suis montée au sommet de la Dune du Pilat.
Située à 60 km de bordeaux au sud du Bassin d’Arcachon, la dune du Pilat atteint 107 mètres d’altitude. Elle est constituée de sable fin; c’est aujourd’hui un site classé.
Montez les inombrables marches jusqu’au sommet, et la récompense est là: Une vue superbe. Vous avez l’impression d’être le roi du monde. La descente, beaucoup plus ludique reste le jeu favori de parents et enfants.
Et c’est vrai. Moi je le suis à moitié. Car, quand on est accro aux chaussures et une heureuse barefooter, le coeur a tendance à balancer.
J’aime mes randonnées de barefooters à Plouharnel ou partout où nous organisons nos rassemblements. J’apprécie énormément les instants passés avec mes amis.
Cette année, ils vont beaucoup me manquer. Je ne serai malheureusement pas à la randonnée de mai 2010.
Je continue avec mes histoires anciennes. Ma nièce et sa fille étant en vacances chez moi, j’ai moins de temps à consacrer à mes recherches. Alors, je vous sert des anecdotes rééditées.
En espérant que vous passerez de bons moments avec et sans moi.
Cette histoire m’est arrivée en 2007 pendant mes vacances dans mon pays d’origine.
A côté de cette mésaventure les gags avec l’une des triplées, un peu plus « blanche » que son frère et sa soeur ne sont rien du tout; on m’a souvent prise pour la nannie. Une surveillante a même exigé ma pièce d’identité pour s’assurer que j’étais bien la maman.
Bref. Quand on est en afrique, à la frontière entre deux pays limitrophes, et que l’on réalise soudain que l’on a oublié de demander un visa….
Août 2007, je me prépare pour les vacances. Sept ans que je n’avais pas revu ma famille. Deux ans de guerre atroce. Beaucoup de larmes, de stress. Je pars enfin voir les miens.
Sans doutes un trop plein de bonheur ou mon attitude habituelle de « tête dans les nuages ».
Les gags ont commencé ici. Tellement habituée à me prendre pour une citoyenne du monde, je réserve mon billet. J’achète plein de cadeaux, je fais et refais mes valises. Et soudain, à un mois du jour J, je réalise que je n’ai pas de visa et je perds par la même occasion ma carte d’identité.
Pour le visa, il a fallu faire le « bras long » comme on dit chez nous. L’ami d’une amie m’a accompagnée pendant la pause déjeuner. m’a présentée et ma cousine est passée prendre le passeport l’après midi.
La carte d’identité a été prête à quelques jours de mon départ.
Tout va bien.
C’est une fois sur place que les choses se gâtent.
Parfois il vaut mieux ne pas être citoyenne du monde. Je l’ai su à mes dépends lorsque j’ai voulu passer la frontière Ghana-Cote d’Ivoire pour faire du shopping. Et oui, quand on est citoyen français, ressortissant de la Communauté européenne, on est ni de la CEDEAO, ni du COMMONWEATH.
Tout ceci est loin derrière moi, depuis le jour où j’ai quitté le Lycée.
Je me suis fais réfuser l’entrée dans un autre pays pour la seconde fois de ma vie. La première fois en 86, j’ai fait un voyage Abidjan Paris en 48 heures avec une escale au Sofitel de Roissy. La deuxième fois en 2007 à la frontière du Ghana. Et tout ça pour avoir été trop distraite pour me souvenir que je n’étais plus ivoirienne mais Française et que je ne pouvais pas entrer dans un pays du COMMONWEALTH sans avoir au préalable fait une demande de visa. Je n’étais désormais plus ivoirienne donc plus ressortissante de la CEDEAO pour n’utiliser qu’un simple lasser passer.
Bref. En aôut donc, j’arrive en Côte d’Ivoire, Je circule avec ma carte d’identité française, ce qui n’était pas normale vu que rien d’indique sur cette carte que j’ai un visa pour entrer dans le pays. Tout va bien jusqu’au jour où je décide d’aller m’acheter des KENTES
Tissus riches du Ghana et de la Côte d’Ivoire, fabriqués par des artisans. On peut les utiliser comme couvre lit ou tenues d’apparât.
Les prix sont plus abordables là bas qu’en Côte d’Ivoire. Nous louons, mes amis et moi, une voiture avec chauffeur. Départ à 10 h. Après 3 heures de route, nous sommes à la frontière. Premier contrôle par la Police Ivoirienne. Aucun problème, c’est juste pour du shopping, pas nécessaire de fournir un visa. Nous entrons au Ghana, la police de la frontière nous attend avec nos pièces d’identité. Je présente naivement ma carte d’identité française et là!
Oh my gooooooood, moi, une française de la Communauté européenne, qui passe les frontières sans passeport ni visa.
Désolée madame, vous ne pouvez pas entrer. Je vais appeler des policiers pour vous réconduire à la frontière.
Pourquoi?
Parce que vous n’avez ni passeport , ni visa
Oh my Goooooood! Je viens seulement de réaliser que depuis deux semaines j’étais en infraction en Côte d’Ivoire et maintenant je le suis au Ghana aussi.
Trop énervée d’avoir fait tout ce chemin et tous ces frais pour rien, j’essaie d’amadouer la policière.
Soyez indulgente Madame, J’ignorais qu’il me fallait un visa, j’avais complétement oublié.
Et Madame la policière zélée de me répondre in english s’il vous plait:
« EVERYDODY IS PRESUMED TO KNOW THE LAW », i am sorry, you can’t go.
Mince! Mon amie s’énerve, elle menace de sortir puis de faire intervenir son mari qui travaille dans un ministère, puis de rentrer dans les mêmes conditions, le ton durcit, moi je reste calme, je ne veux pas provoquer d’incident, surtout que ma carte d’identité française se trouve dans les main de la dame derrière un guichet grillagé. Je ne veux pas être escortée ou entendre dire que ma carte d’identé « souffre » de quoi que ce soit.
Puisque la policière se comporte désormais en « homme » de loi et membre du COMMONWEALTH, (c’est une habitude chez eux, il vous parle français et en cas de conflit, c’est l’anglais qui reprend le dessus). Parlons donc anglais.
Je calme les esprits.
I am so sorry madam, I agree that everybody is presumed to know the law, you’re right but please, i must go shopping, only one hour. Please, please, please.
Face à une sensiblité de femme (même officer, il faut de la diplomatie).
Beaucoup de pourparler, une entente cordiale, puis nous sommes enfin rentrés. Et j’ai pu ramenener ces « objets » du désir.
Je m’en souviendrai toujours. Lorsque je les regarde sur mon lit ou sur mon canapé, je jubile!
Ils n’étaient pas destinés à être plaids ou couvre lit au départ. Visitez les sites mentionnés ci dessus? Ces tissus sont des tenues d’apparât destinées au rois et reines, aux nobles, pour de grandes occasions dans les peuples AKAN.
Je n’entrerai pas dans les détails, ce serait long, très long. Tout ce que vous avez à savoir, c’est que j’ai franchi plusieurs étapes: l’inscription, l’entretien, le premier rendez vous.
Vous avez compris, c’est le chemin de croix pour tout individu à la recherche d’emploi. La première fois où j’ai été convoquée, c’était une vraie expédition. Afpa de Cergy Saint Christophe. Un long voyage! Je suis retournée à l’école. Le test?
Rien à voir avec ce que je sais faire, mais ce que je ne sais plus ou ce que je n’ai plus l’habitude de faire.
Tenez, conjuguer le verbe émouvoir au subjonctif présent, faire de l’arythmétique et j’en passe. Admisible.
Je repars avec une liste de Greta à contacter, pour chercher à m’inscrire, Formation d’assistante En Gestion PME PMI.
Tous avaient déjà commencé leurs cessions sauf un.
Super, je me suis dit même si ça ne m’enthousiasmait guère. Un matin, j’ai un appel. J’ai rendez vous le lendemain pour une réunion d’information et pour passer encore un test!
Je savais que certains étaient amateurs de tests mais pas que l’on en faisait une marque de fabrique. Bon, quand il faut y aller, faut y aller.
Se présenter avec certains documents, photo, calculatrice, un stylo pour écrire, tiens. Le test a lieu dans un lycée, près de chez moi, Le lycée où mes enfants risquent d’aller l’année prochaine. Le Drap!!! comme on dit chez nous.
J’entends déjà mon Elodie, s’exclamer:
« la hoonnnnnnnnnnte! Si tu vas dans le même lycée que moi, on ne se connait pas ».
Mais bon nous n’en sommes pas encore là. Pourquoi?
C’est la raison pour laquelle j’écris cette note.
Je suis recalée, pas d’office mais ce pourrait être le cas et j’en suis sûre. Hier donc, je suis entrée dans ce lycée. Nous étions sensés être convoqués pour une réunion d’information à l’issue de laquelle nous aurions à passer un test.
A notre arrivée, quelques retardataires et moi, les autres avaient commencé. Point d’information.
Passons au test! je me suis trouvée un coin au fond, dans la salle. Je sors ma calculatrice, mon stylo, un brouillon au cas où. Le test n’avait pas prévu ce genre de chose. Nous pouvions avoir à calculer la tva ou le taux de remise ou la moyenne de consommation de carburant d’un conducteur virtuel, mais pas besoin de brouillon.
Soit!
Je m’installe. C’est sérieux, je vous assure. En plus du français, il y avait de la compta. Mon cerveau commence à peine à bouilloner lorsque j’entends une voix tonitruante demander:
« Que ceux ou celles qui sont là pour le Bac pro lèvent la main! »
Quelques mains se lèvent.
« Qui est là pour le BEP? »
« Qui vient pour le BTS M »? c’est le BTS management.
« Moi je viens pour le BTS ASSISTANTE PME PMI »
« Ah! vous n’êtes que deux! »
« Bon à tout à l’heure ».
Nous voilà à nouveau le nez plongé dans nos devoirs.
Pas pour longtemps. La dame est de retour suivi du Monsieur!
« Qui veut passer avec moi? »
« Personne, n’ayez pas peur, je ne vais pas vous manger »
« Personne »?
Qui est fou? Ils ont beau nous rassurer, personne n’avait envie de se faire manger!
« Vous n’êtes pas en promenade que je sache! »
« Bon, vous, passez avec moi ».
Pour ne pas être grossière j’ai dit:
« mince, à quel moment allons nous pouvoir composer. Ils sont pénibles »!
Il part. Le calme revient, je me remets au travail.
Quelques minutes plus tard, il est de nouveau là.
Le spectre. Il ne nous lâche pas.
« Zut et zut de zut ».
Comment peut-on réduire les fonctions à deux inconnues, créditer et débiter des comptes hypothétiques si on ne nous lâche pas la grape?
Et puis je me suis dit que c’était fait express. Pour nous mettre en situation. Assistante manager, ou Assistante de gestion PMI PME, ça rime avec stress et travail sous tension. alors je réfléchis, j’essaie.
Les miracles ça existe.
J’en suis à la fonction à une inconnue lorsque Monsieur revient. Et là, un candidat a le malheur de lui demander pourquoi on ne voit plus sa collègue. La goutte de trop
Il n’avait pas à poser ce genre de question.
Non mais de quoi se plaint-il? De quoi se mèle t-il?
De quel droit se permet- il de juger madame.
Il est là pour composer, et non pour poser des questions.
Et puis s’il n’est pas content il peut s’en aller.
Bref, on a répondu présent à la convocation, on a vu, on a entendu, on a composé mais je n’avais pas encore tout entendu!
C’est mon tour, pour l’entretien.
Je m’installe. Mes dossiers sont soigneusement rangés sur le bureau. Monsieur est assis en face. Il demande mon cv. Je le lui tends.
Pour ceux qui l’ignorent, L’ENS c’est l’équivalent de l’IUFM ici.
Programme: Anglais, Psycho pédagogie, Linguistique, socio linguistique, Phonétique, Civilisation américaine, Civilisation britannique….Traduction (Version et thème)… Pour ne citer que ça.
« Hou hou »!
« Là ça coince. »
« Et pourquoi »?
« La suite de votre test dépendra de l’acceptation de votre formation en Côte d’ivoire. Si cette formation n’est pas reconnue en France, Vous n’aurez pas accès à la préparation au BTS ».
« Mais j’ai quatre années d’expérience en secrétariat. »
« ça ne compte pas. Puisque vous ne travailliez pas dans le domaine de la formation actuelle que vous recherchez. »
Et moi la future ex recallée, qui a perdu des journées à passer des tests et des entretiens, dans les greta et les afpa, j’étais dégoutée, dégoutée de ces conseillés qui vous recoivent et vous parlent avec condescendance, de ceux qui pensent que leurs diplômes valent mieux que le vôtre. Dégoûtée qu’on me fasse perdre du temps pour m’entendre dire que une étudiante passée par l’IUFM et qui a été formée au même titre que moi à plus ou moins de matières, est plus apte à préparer un BTS que moi.
Et je n’attends rien de tout ça. Je le sais. Je suis recalée d’avance. Si on considère que ma cousine, avec son CAPES ivoirien a accepté de refaire un DEUG, puis un CAPES, puis l’aggrégation et qu’elle n’en est qu’à son premier vrai CDI; Je dis
M de M de M!!!
Voilà Je n’attends pas de miracle mais le courrier qui m’annoncera que ma formation n’est pas reconnue et qu’ il faudrait que je retourne sur les bancs de l’université pour refaire un deug, puis une license, puis une aggrégation, puis un Dea, avant qu’on ne daigne reconnaitre mon degré d’intelligence, tout en sachant que certains ont recours aujourd’hui à des sites pour faire leurs devoirs, que d’autres achètent leurs diplômes et que on gonfle les notes de certains élèves pour harmoniser les niveaux…
Je dis encore M!!
Ecoutez la musique ci dessus. Elle me semble parfaite pour l’occasion!
Je barefoot, je suis une randonneuse pieds nus occasionnelle. Martial, Fabrice et bien d’autres barefooters que je connais vivent pieds nus. C’est d’ailleurs grâce à Martial que j’ai eu droit à mon premier baptème post modernisation. Et depuis, même si je suis moins fréquente sur le forum, je ne cesse de faire la promotion du barefooting.
Et pour rien au monde, (sauf en cas de maladie ou pour quelques raisons familiales), je ne râterai le rassemblement annuel des barefooters, ou plutôt les randonneurs pieds nus.
Cette année encore nous rééditons la randonnée qui a eu un vif succès l’année dernière, toujours à Plouharnel.
Le lien que je vous ai mis ci dessus vous permet de vissionner d’autres vidéos que j’ai réalisé pendant la randonnée de Plouharnel et cet été dans la baie du Mont Saint Michel.
Pour ceux ou celles qui ont envie d’aller randonner pieds nus à Plouharnel, ça se passe le 22 juin au matin. Martial ou les autres responsables du RIB forum vous renseigneront à se sujet.
Je suis toute ouïe et pieds nus pour vous aider moi aussi.
A mon dernier match des cultures, nous en étions au mariage. Au Nord, j’emploie les termes de Nord et de de sud pour désigner l’Europe et plus particulièrement la France, puisque je suis française, et le Sud pour les pays en voie de développement et particulièrement la Côte d’Ivoire qui est ma patrie mère.
Bref. Après le mariage, souvent c’est la période des vaches maigres là bas. Puisque tout le monde est le bienvenu, puisqu’on ne compte pas et que chacun des deux camps est très généreux en idées mais moins en cadeau. Bon, ce n’est pas grave, l’important c’est que les familles soient réunies et que la fête soit réussie.
Quand vous pensez que c’est enfin terminé et que vous allez pouvoir profiter de votre intimité, la famille est toujours là, omniprésente, c’est L’Oeil de Moscou en fait. Désormais tous attendent la prochaine annonce, la suite logique d’une union heureuse.
Je dois avouer que pour une fois le match est à égalité entre le Nord et le Sud.
Au Nord, vous avez un petit moment de répis. Le voyage de noce est l’entract qui vous permet de vous vider la tête. Un moment d’intimité très apprécier par les jeunes couples. Vous partez en France ou à l’étranger (pour nous c’était la Côte d’Azur). Une semaine de bonheur et de rébondissements. Nous n’avions pas loué et nous nous arrêtions au gré de nos envies, dans les villes qui nous attiraient. Personne pour nous épier pendant ce temps là. Au nord, vous êtes « lâchés » une fois le mariage terminé. L’espionnage est plus subtile. De petites phrases innocentes glissées dans une conversation lors des diners de famille. On parle bébé à toutes les occasions. Et si lallusion n’est pas saisie, on devient direct, du genre
« Vous compter avoir des enfants? », « combien? »
Ma chance est que mon homme étaient un John Lennon personnifié. Cool. y a pas le feu. « ça viendra quand ça viendra »
Dans toute cette affaire, il n’y avait que moi qui m’agitais sans en donner l’impression. Sans doute ma moitié de culture, la vraie, la source, l’autre étant bien assimilée mais importée.
Au sud, cette partie du match peut souvent s’avérer très rude. Le Bébé. Disons les enfants car souvent, le désir de famille nombreuse est très important. Une grossesse est l’événément qui vient solder un mariage heureux. Mais alors au Sud, il faut faire vite. On peut dire que c’est même parmi les choses pour lesquelles le retard est moins toléré.
Votre belle mère, vos belles soeurs, commencent par s’enquérir de votre état. On devient psychologue, médecin, tout ce que vous pouvez imaginer. Vos nausées, dûes à des problèmes ordinaires d’estomac passent pour des nausées de femmes enceintes. Vos migraines sont interprétées par les matronnes de la famille.
En gros, vous êtes dans l’orbite de « l’Oeil de Moscou ». Et je vous conseille de ne pas trop tarder à mettre en route le petit Souagnon. Souagnon c’est un nom choisi au hasard. Un bébé est souvent la clé d’un mariage durable. Gare à vous si la nature n’est pas en votre faveur. Belle famille s’empressera de trouver une remplaçante plus apte à assurer une descendance à leur fils.
Un mariage au sud, c’est l’affaire de tous. Parfois même les familles poussent le vice jusqu’à refaire l’arbre généalogique. En Exemple ma demie soeur a failli ne pas se faire épouser parce qu’elle était fille unique. Mauvais présage. Si elle est fille unique de sa mère, elle pourrait ne donner qu’un seul enfant à son mari ou ne pas en avoir du tout!!!
Heureusement ils ont été plus forts que la famille. Aujourd’hui ils sont heureux parents de quatres fils.
Au nord la belle famille peut s’imiscer dans votre vie avec subtilité sans trop réussir à briser votre ménage. Mon belle oncle, qui n’aimait pas les noirs, est parti sans plus jamais adresser la parole à son neveu, mon homme. L’ignorance n’épargne personne. Comme je dis, c’est lui qui a souffert, pas moi, et il est parti avec sa souffrance et sa bêtise. Car l’amour a été plus fort dans ce match.
Dans les deux cas, lorsque l’annonce du futur bébé est confirmée, c’est la joie pour tous. Le match est nul. Pour le reste, il faut laisser la grossesse se développer dans le calme. Le match des petites anecdotes est à venir car, un bébé à venir représente beaucoup dans les deux cultures.