Sculptures à croquer

Les gourmandises artistiques de Natacha Lesueur.

Formée à la Villa Arson de Nice, Natacha Lesueur a réalisé de nombreux travaux inspirés de la cuisine et de la nourriture. Ses sculptures, éphémères, biologiques et portatives, suscitent aussi bien de la répulsion que de l’amusement et engagent une réelle et profonde réflexion sur nos modes de vie contemporains dévolus à la surconsommation et formatés par la mode.

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Crâne recouvert d’un casque en gélatine, piqué de frites, recouvrant entièrement les cheveux. D’après Natacha Lesueur, cette image illustre l’invasion de l’esprit humain par la matière alimentaire.

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La gélatine et la tapenade sont utilisées ici pour simuler des bas couture, à la manière de ceux peints par les femmes pendant la guerre. Symbole de la sensualité féminine, les jambes ainsi isolées sont offertes au spectateur, dans une passivité propre aux images publicitaires ou pornographiques.

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Terminez donc votre dégustation avec cette pièce montée, chignon très élaboré dont je ne saurai vous donner les ingrédients… et puis, pour les plus gourmands, rendez vous  au http://www.natachalesueur.com pour un régal sans comparaison.

La gourmandise: péché ou liberté?

Avant de répondre à ma façon à cette question, laissez moi vous conter cette anecdote.

 

Je travaille dans le huitième arrondissement de Paris. Et c’est l’endroit idéal pour découvrir des restaurants, du plus populaire au plus sophistiqué.

 

On a l’embarras du choix et cela va plus ou moins de paire avec la souffrance du porte monnaie.

 

Lorsque je suis raisonnable, je vais à l’une de mes « cantines » préférées, le restaurant chinois où l’on peut manger à volonté pour environ 10 €.

 

Un jour, alors que nous venions de nous installer ma soeur et moi, je vois passer une « montagne », c’est l’assiette d’une de nos voisines. Ma soeur scanne l’assiette, et me dit en patois:

 

« tu as vu ça! comment peut-elle faire ça? »

 

« mais c’est son droit si elle en a envie, c’est écrit à volonté. »

 

La dame s’intalle confortablement, puis vide son assiette, ses amies ont fait pareil. Puis elles se sont à nouveau dirigées vers le buffet. Nous avons à nouveau assisté à un ballet d’assiettes toutes aussi bien garnies les unes que les autres, jusqu’au dessert.

 

« mais elles se lèvent encore!!! mais ça va durer longtemps ce ballet? »

 

 » moi agacée, je lui rappelle que c’est à volonté et que beaucoup viennent là pour ça et que de toute façon elle n’avait pas à critiquer les autres. »

 

« Ils vont se faire ruiner les chinois!! il faut que les gens comprennent que à volonté revient à « à discretion » ce n’est pas parce que c’est à volonté qu’il faut s’éclater la panse… »

 

La gourmandise serait pour certains un vice, une faiblesse et pour d’autres un art de vivre.

 

Prenez les périodes de fête par exemple: les familles font des razias dans les supermarchés en prévision des réveillons. On mange et on boit pendant deux voire trois jours comme si selon ma mère, on allait se faire vendre au marché d’esclaves le lendemain.

Je me souviens de mon premier noël en france; mon frère avait acheté quinze dindes, je lui ai demandé pourquoi faire, il m’a répondu, c’est la fête, on ne doit manquer de rien.

 

En bonne chrétienne je n’ai pu m’empêcher de lui dire que trop manger était un péché. Nous en rions encore aujourd’hui.

 

Mais la gourmandise est elle uniquement liée à la quantité ou plutôt au désir irrésistible de quelque chose de fin, esquis, qui ne tient finalement que du qualitatif? 

 

Que dirait-on de celles qui comme moi ne résistent pas devant un moelleux au chocolat ou qui achètent une bôite de 16 minis macarons à partager avec mari et enfants et qui engloutissent tout avant mettre de descendre du train qui la ramene chez elles?

 

Je ne culpabilise pas de me faire plaisir tant que cela ne se fait pas au détriment des autres, ni de ma santé et si, au jardin Christian Dior de Granville, j’achète le dernier macaron du salon de thé et que je le savoure sous le nez de mes belles soeurs en faisant un bruitage, j’assume ma gourmandise, et je n’en brunis pas.

 

Etre gourmande avec parcimonie, ce n’est rien comparé à l’état de possession dans lequel se trouve les gens dans la grande bouffe.

 

Chacun devrait se sentir libre de nourrir son corps comme il l’entend et de savoir s’en fixer les limites.

 

Assouvir ses besoins en nourriture équivaut à assouvir d’autres besoins corporels. Phénomène tout à fait naturel.

 

Devenir esclave de ses besoins n’est plus un instinct de survie mais un asservissement au plaisir…

 

D’ailleurs chez nous, les femmes disent souvent que la prison de l’homme c’est le sexe et la nourriture… Vous voulez un homme, vous pouvez « l’hammeçonner » par la « ripaille » ou au lit.

 

La gourmandise  n’est un « péché » que lorsqu’elle sert à combler le vide qui est en chacun de nous.

 

J’assume ma gourmandise.

 

Que ceux où celles qui ne pêchent pas nous fassent partager leurs secrets ici.

 

Promis, je ne vous jeterai pas la première pierre!!

 

Vous êtes gourmand(es) de quelque chose??? Faites nous savoir.

 

Comment un guéré émigre à la capitale! ou le pouvoir du sein

La gourmandise est un vilain défaut

La migration des peuples peut cacher plusieurs raisons aussi valables les unes que les autres. Mon peuple (les wélao, j’en parle sur mon ancien blog) a traversé les frontières, inexistantes avant l’époque coloniale sur l’invitation du roi Toulo, pour défendre son royaume contre ses ennemis internes ou externes au pays).

L’histoire est très longue. Si elle peut vous intéresser, n’hésitez pas à poser des questions, je suis là pour vous éclairer…)

Bref, le fait est que entre peuples on a pris l’habitude de se moquer les uns des autres… et de rire de nous mêmes aussi.

Cela ne fait pas partie de mes expériences personnelles. L’histoire originale est l’oeuvre d’un chansonnier que j’ai rencontré lors d’une fête à abidjan.

C’est donc une histoire qui explique la raison de l’exode d’un guéré à la capitale.

Le car est stationné sur la place du marché. Les voyageurs attendent qu’il se remplisse. Il y a des hommes, des femmes, des bébés….

Un homme passant par là et qui n’avait aucune intention de voyager, entend une maman dire à son bébé qui pleurait

« allez prends le sein mon enfant, tu ne veux pas?, et bien si tu ne têtes pas, je vais le donner au Monsieur qui passe »

Ces paroles ne sont pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Sans s’interroger longtemps, notre Monsieur s’approche du guichet et demande un billet.

« Donnez moi un ticket »

« C’est pour aller où Monsieur »?

« Pour prendre ce car, quelle question? »

« Mais vous pouvez tout de même préciser où on doit vous laisser.  »

« Ecoutez, je prends ce car, peu importe où vous me laissez. »

« Eh bien voilà votre ticket. »

Notre ami, s’assoie non loin de la maman et de son bébé. Le car se remplit; tout le monde s’installe et notre voyageur choisit de rester très près de la jeune maman dans le car, eh oui, ça s’appelle le rapprochement judicieux.

Inutile de prendre le risque qu’elle en fasse profiter quelqu’un d’autre…

Les voilà partis pour un voyage dont il est le seul à  ignorer sa destination. A mi chemin, le bébé se met à pleurer à nouveau. Et une fois de plus la maman menace de donner le sein qu’il refuse au Monsieur assis à côté.  Notre Monsieur est excité comme une puce, il tient à peine sur son siège, prêt à bondir sur le sein de la dame

Râté, pas pour cette fois, la maman range son sein dans sa chemise et essaie de consoler son bébé comme elle peut.

Ils ont passé Daloa, puis Yamoussokro, trop loin de chez lui, mais il espère toujours.

Non loin d’abidjan, l’enfant se met à pleurer encore, et notre migrant, se morfond sur son siège sans pouvoir rien faire. Il est énervé mais cache son impatience en faisant mine de gronder le bébé lui aussi.

« écoute bébé, il faut têter hein, sinon ta maman va donner le sein au Monsieur… »

Le bébé crie de plus belle, la maman range son sein et le berce tendrement.

Hummmmmmmmmm, c’est un vrai supplice. Le car roule encore et ils finissent par arriver à Abidjan, la capitale, le car s’immobilise, le bébé recommence à hurler et la maman recommence avec le sein et la menace de le donner au Monsieur.

Alors sans plus attendre, notre voyageur saute sur l’objet du désir, l’agrippe et empêche la maman de le ranger dans sa chemise

 » donnez moi ce sein que je puisse têter et qu’on en parle plus. Il ne veut pas têter, moi si »

Puis il tête goulument le sein de la jeune maman devant l’air éberlué de cette dernière et des autres voyageurs et de la maman.

D’après cette histoire, voilà comment le premier guéré est arrivé à Abidjan.

Vraie ou fausse, ce sont des histoires qui mettent un peu de piments dans les fêtes, les soirées entre amis…

En avez à me confier? N’hésitez pas

Et voilà! J’ai fini par trouver la chanson source de cette histoire drôle sur Youtube, vous devriez l’écouter…

Joséphine Vannier: safari africain

Safari africain

chocolat Joséphine Vannier

Aimant puiser leur inspiration dans l’art et la culture, les artisans chocolatiers de la maison Vannier marient souvent gourmandise et œuvre d’art… (lire l’article entier ici)

Comment résister à ces délicieuses gourmandises

de cette alchimiste des papilles….

Willykean