Je n’ai pas écrit mes pensées depuis quelques jours parce, en dehors de Gbagbo, Alassane Ouattara, l’ONU, l’ONUCI, la CEDEAO et les messagers des Rois, je vis, je prépare un mariage: un mois en tout et pour tout. J-2 c’est aujourd’hui.
La robe est trouvée, la décoration réfléchie et décidée, le repas commandé, le Dj trouvé, bref, des préparatifs marathons et doublement stressants, vue la situation de la Côte d’Ivoire. J’ai perdu le sommeil. Déjà que je ne dormais que 5 heures par nuit, l’organisation du mariage (à petit budget) n’a pas arrangé les choses.
Nous y sommes presque. Samedi 15 la pression va s’aménuser.
Je me réjouis d’avance. Et je promets de partager les images avec vous.
Ce soir, ce que je voulais partager en plus avec vous, c’est pourquoi je suis « nulle » et beaucoup d’autres gens ordinaires comme moi, tous « nuls ».
Je ne dis rien ce soir, je savoure les vérités au bout d’une autre plume.
http://presse.ivorian.net/article/?p=21996
Avant de vous quitter ce soir, je termine avec cette petite anecdote d’un pauvre citoyen qui reçoit la visite d’une bande de malfrats.
Réveillé par les coups frappés à sa porte, un père de famille ouvre et se retrouve nez à nez avec des braqueurs:
« bonsoir mon ami, nous venons enlever tout ce qu’il y a d’intéressant chez vous.
« Ah oui? Si vous avez besoin d’un coup de main, je suis votre homme ».
Et Monsieur, de charger canapé, télévision, congélateur, tableau… tous ses biens dans la fourgonnette des braqueurs. Au moment où ces derniers font tourner le moteur pour déguerpir, le père de famille hèle le chauffeur:
« Attendez, attendez mes amis, ne partez pas, vous avez oublié la lampe torche, et le père noël de mon fils »
Complétement désarçonné, l’un des braqueurs en perd presque son nouchi (le nouchi c’est le jargon ivoirien du voyous).
« Mais il n’est pas bien ce monsieur! Il est bête ou quoi ».
« Non je veux me rendre utile c’est tout, vous rendre la vie belle »
Si la situation du pays ne s’améliore pas, nous finirons tous chercheurs de charniers quand il ya des charniers ignorés en 2002 et 2004 et que personne n’avait entendu parler de TPI, de l’ONU. Comme je vous l’avais annoncé en décembre, je suis comme un cabri mort, je n’ai plus peur du couteau.
A l’heure où je vous écris ces mots, les combats ont débuté à Duékoué, l’ouest de la côte d’ivoire, le farwest de mon pays, cet endroit où n’importe quel individu tenant une arme arrive et fait sa loi (nous appellons de temps à autre la famille pour vérifier qu’ils sont sains et saufs, pour le moment).
Cette région où il y a déjà eu des milliers de morts sans avocats. Cette région ne fait pas la une. Mais je dis que mêmes NULS, ils sont aussi des êtres humains, qui ont besoin de la « protection » de la Communauté internationale, de l’ONUCI ou que sais je encore. S’il faut trouver des charniers, il y en avait à Duékoué, à Toulépleu, à Danané, à Guiglo. Trouvez les et jugés les responsables.
Bon la NULLE a assez parlé!