Violentée pour un mariage forcé.
Une lycéenne de 18 ans d’origine algérienne aurait été victime de violences aggravées de la part de sa famille, à Toulon, parce qu’elle refusait un mariage forcé en Algérie et qu’elle entretenait une relation avec un non musulman. La jeune fille a eu le visage et l’abdomen lacérés avec un couteau. Sa mère et ses deux sœurs ont été mises en examen.
Etre mariée contre sa volonté avec le consentement des familles respectives; le calvaire auquel sont confrontées encore aujourd’hui de nombreuses jeunes femmes. Tenter d’y échapper peut avoir parfois des conséquences dramatiques telles que : rupture familiale avec tous les dangers que cela peut engendrer. Pression insoutenable de la part des familles…
Nous sommes tous amenés à cotoyer un jour où l’autre ces situations aussi délicates que dangereuses. Il y a 20 ans j’ai fais la connaissance d’une jeune fille harcelée par sa famille, déchirée entre l’amour pour son petit ami et l’affection pour sa famille. L’alternative qui s’offrait à elle était de convaincre son ami de se convertir afin d’être accepté par les siens. Pari difficile qui a échoué. Ce dernier campait sur ses principes à lui et refusait d’entendre parler de conversion. Et je le comprends!
Fatiguée et sous la pression morale trop forte, elle a fini par céder. Aujourd’hui elle est mariée à quelqu’un de chez elle, venu de là bas. Quelqu’un comme elle.
Une autre lycéenne qui défilait pour moi à l’époque avait fuit le domicile familial pour échapper à un mariage forcé. J’avais proposé de l’accompagner dans un foyer ou dans une association. Elle a décliné mon offre par peur d’être réconduite dans sa famille ou d’être retrouvée par ces derniers. Elle a passé la plupart du temps à dormir ici et là, à errer comme un être sans attache, sans famille, sans lien, un « chien perdu sans collier ».
Nous avons connu le mariage forcé chez nous. Aujourd’hui la tradition a fait place à la « démocratisation » de l’union. Il a fallu que je vienne en France, un pays démocratique et de droit pour découvrir que ces pratiques perdurent encore sous couvert de la réligion et des coutumes.
Sous couvert de la réligion, des individus s’octroient le droit de vous priver de votre liberté d’expression. Sous couvert de coutumes ancestrales obsolètes, on vous fait subir des violences verbales, physiques.
Le cas de cette jeune fille violentée par sa propre mère vient illustrer ces violences faites aux femmes, tout ça sans doute dû à l’ignorance. En dehors de l’ignorance, je ne vois quelle autre cause pourrait justifiier ces agissements, ces actes de barbarie.
J’écris cette note en ayant une pensée pour cette jeune fille, qui a souffert dans sa chair et souffert moralement de savoir que sa mère, celle qui aurait dû la protéger, est celle qui devient son « bourreau ».
Une série de notes postées il y a un an sur mon premier blog en hommage à ma cousine K qui a trouvé une façon assez cavalière de se sortir du pétrin. Tout s’est bien terminé pour elle heureusement mais tout le monde n’a pas cette chance….