La gourmandise est un vilain défaut
La migration des peuples peut cacher plusieurs raisons aussi valables les unes que les autres. Mon peuple (les wélao, j’en parle sur mon ancien blog) a traversé les frontières, inexistantes avant l’époque coloniale sur l’invitation du roi Toulo, pour défendre son royaume contre ses ennemis internes ou externes au pays).
L’histoire est très longue. Si elle peut vous intéresser, n’hésitez pas à poser des questions, je suis là pour vous éclairer…)
Bref, le fait est que entre peuples on a pris l’habitude de se moquer les uns des autres… et de rire de nous mêmes aussi.
Cela ne fait pas partie de mes expériences personnelles. L’histoire originale est l’oeuvre d’un chansonnier que j’ai rencontré lors d’une fête à abidjan.
C’est donc une histoire qui explique la raison de l’exode d’un guéré à la capitale.
Le car est stationné sur la place du marché. Les voyageurs attendent qu’il se remplisse. Il y a des hommes, des femmes, des bébés….
Un homme passant par là et qui n’avait aucune intention de voyager, entend une maman dire à son bébé qui pleurait
« allez prends le sein mon enfant, tu ne veux pas?, et bien si tu ne têtes pas, je vais le donner au Monsieur qui passe »
Ces paroles ne sont pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Sans s’interroger longtemps, notre Monsieur s’approche du guichet et demande un billet.
« Donnez moi un ticket »
« C’est pour aller où Monsieur »?
« Pour prendre ce car, quelle question? »
« Mais vous pouvez tout de même préciser où on doit vous laisser. »
« Ecoutez, je prends ce car, peu importe où vous me laissez. »
« Eh bien voilà votre ticket. »
Notre ami, s’assoie non loin de la maman et de son bébé. Le car se remplit; tout le monde s’installe et notre voyageur choisit de rester très près de la jeune maman dans le car, eh oui, ça s’appelle le rapprochement judicieux.
Inutile de prendre le risque qu’elle en fasse profiter quelqu’un d’autre…
Les voilà partis pour un voyage dont il est le seul à ignorer sa destination. A mi chemin, le bébé se met à pleurer à nouveau. Et une fois de plus la maman menace de donner le sein qu’il refuse au Monsieur assis à côté. Notre Monsieur est excité comme une puce, il tient à peine sur son siège, prêt à bondir sur le sein de la dame
Râté, pas pour cette fois, la maman range son sein dans sa chemise et essaie de consoler son bébé comme elle peut.
Ils ont passé Daloa, puis Yamoussokro, trop loin de chez lui, mais il espère toujours.
Non loin d’abidjan, l’enfant se met à pleurer encore, et notre migrant, se morfond sur son siège sans pouvoir rien faire. Il est énervé mais cache son impatience en faisant mine de gronder le bébé lui aussi.
« écoute bébé, il faut têter hein, sinon ta maman va donner le sein au Monsieur… »
Le bébé crie de plus belle, la maman range son sein et le berce tendrement.
Hummmmmmmmmm, c’est un vrai supplice. Le car roule encore et ils finissent par arriver à Abidjan, la capitale, le car s’immobilise, le bébé recommence à hurler et la maman recommence avec le sein et la menace de le donner au Monsieur.
Alors sans plus attendre, notre voyageur saute sur l’objet du désir, l’agrippe et empêche la maman de le ranger dans sa chemise
» donnez moi ce sein que je puisse têter et qu’on en parle plus. Il ne veut pas têter, moi si »
Puis il tête goulument le sein de la jeune maman devant l’air éberlué de cette dernière et des autres voyageurs et de la maman.
D’après cette histoire, voilà comment le premier guéré est arrivé à Abidjan.
Vraie ou fausse, ce sont des histoires qui mettent un peu de piments dans les fêtes, les soirées entre amis…
En avez à me confier? N’hésitez pas
Et voilà! J’ai fini par trouver la chanson source de cette histoire drôle sur Youtube, vous devriez l’écouter…