LE CHAUFFEUR, LES BRAQUEURS ET LE POLICIER selon GBICH

Depuis que j’ai découvert ce journal d’humour ivoirien, je ne peux plus m’en passer. Vous avez déjà eu droit à un extrait des blagues de Gbich, je reviens ce matin avec ceci. A ne manquer sous aucun prétexte.

Vers qui se tourne le citoyen lorsqu’il a besoin de protection?

La police bien entendu! Mais que peut on faire si l’instinct de survie est plus fort que le devoir?

Un chauffeur de taxi prend dans sa voiture des jeunes gens tout à fait comme vous et moi, de simples citoyens, des clients apparemment ordinaires. A peine ont-ils roulé quelques kilomètres que ces derniers sortent leurs armes et annoncent d’un air menaçant:

« c’est un braquage! »

Pris de panique, le chauffeur  roule jusqu’au pont H. Boigny, puis s’arrête à un poste de police sans qu’on lui ai rien demandé (habituellement, ce sont les policiers qui sifflent pour des contrôles d’identité ou pour les documents de la voiture, il n’en était rien dans le cas du chauffeur de taxi)

Il freine donc et s’arrête, à la grande surprise des voyous.

« aie! mon ami késia? » (disons plutôt « que se passe t-il?

« Excusez moi, nous sommes à un poste de police, je vais présenter  les papiers du taxi à l’agent, ensuite nous continuerons notre route. »

« ok, mais dépêche toi alors »

Le chauffeur descend de la voiture, ses documents à la main, il s’approche du policier et lui annonce discrètement:

« Chef, dans ma voiture là, il y a des braqueurs »

Et le policier de rétorquer impatient:

« Mais mon ami, qui t’a arrêté même? »

Le chauffeur reprend sans se décourager:

« Chef, c’est sérieux! il y a des braqueurs dans mon taxi! »

Le policier ne comprend toujours pas ou feint de ne pas comprendre.

« Je sais, mais qui t’a arrêté même? »

Comme le chauffeur tardait à revenir, les braqueurs, très en colère, sortent de la voiture en hurlant, arme au point:

« Mais où est passé ce idiot de chauffeur? »

C’est à ce moment là que le policier réalise l’ampleur de la situation. Mais au lieu de réagir comme un policier respectable dont le devoir est de protéger la population, il déclare calmement:

« Allez mon ami, on t’attend! tes clients s’impatientent, va vite les rejoindre! »

C’est vrai que de nos jours à Abidjan, on ne sait plus qui protège qui….

Extrait de Gbich interprété par Willykean