La Soul ne meurt pas

La soul a bercé notre adolescence, notre vie d’adulte et elle nous accompagnera jusqu’au bout.

Nombreux sont les jeunes artistes de nos jours qui s’inspirent des rois de la soul des années 60. Parfois mixée avec du R&B, ou carrément plus loin, puiser dans les entrailles de la terre africaine.

C’est le cas de White Rabbits avec l’un de leurs titres:

Percussion Gun fût inspiré des tambours du Burundi: la lyrique s’est imposée naturellement autour d’un son d’une purété étonnante. Mais vous pouvez aussi écouter Rudie Fails ainsi que The Plot.

White Rabbits est un groupe prometteur, qui ne risque pas de lasser. Comme le fait remarquer l’un des membre du groupe: « nous avons chacun notre sensibilité, nos envies, nos influences musicales, ensemble nous ne pouvons que faire une musique variée, écclectique, qui s’inspire de soul, pop, percussion, jazz… » On croirait parfois écouter du Otis Reding.

Le plus étonnant de tous c’est Eli « Paperboy » Reed.

Avec un nom pareil on ne peut que surprendre les fans par sa créativité débordante.

Eli dans I am wasting my time nous renvoie dans les années 60. du temps des grandes boums, des pattes d’éléphants et coiffures afros.

Ecoutez Love’s gonna live here, toujours de Eli «  »paperboy » Reed
Charleen Spiteri passe de Suspiscious Minds de Elvis Presley avec son groupe Texas à All The Times I Cried.
Quant à Macy Gray, c’est la jeune Diva de la new soul.
Macy a une voix cassée. Elle est le symbole du black attitude. Une voix unique à qui je souhaite de ne rencontrer aucune entrave à son évolution.
Et Still, un tube à écouter sans modération.
Cette révision de soul est possible grâce à Taratata, qui me fait découvrir ou redécouvrir des perles de la musique.
Merci Naguy!

Non admise: it is time to leave!

Renvoyée comme une malpropre.

easyjet

Aujourd’hui je joue, je joue en racontant ma mésaventure, mais en juin 1986, je ne jouais pas du tout.

Non admise, c’est le titre de mon histoire. Pourquoi non admise? C’est l’étiquette qui m’avait été attribué il y a 23 ans.

Tout le monde aime voyager, tout le monde rêve un jour de visiter un pays étranger; pour certains, ceux qui viennent du nord, les démarches sont plus faciles. Dans le sens inverse, c’est une mission presque impossible.

En 1986 donc, je décide de venir étudier en France. Les problèmes ont commencé dès que ma soeur m’a informée de l’arrivée du billet.

Je me précipite à l’agence  pour le récuper et là. No way! Les consignes sont claires. Pour retirer son billet, il faut justifier d’une inscription préalable dans une école et de revenus suffisants. Désespérée, je vais voir Le Juge B, père de ma meilleure amie, afin qu’il me donne quelques conseils.

Voilà ce qu’il m’a dit:

« retourne à l’agence et dis leur que tu es une citoyenne du monde, que tu as le droit de circuler librement et que aucune loi n’exige de présenter ses revenus avant de voyager. »

Vous comprendrez pourquoi aujourd’hui, je clame à qui veut l’entendre que je suis UNE CITOYENNE DU MONDE.

Pas très convaincue mais grandie par cette maxime, je retourne à l’agence l’après midi. Heureuse coincidence ou chance, je n’en sais rien mais mon billet m’a été remis et j’ai pu organiser mon voyage.

Ce n’était pas Easy Jet mais une autre compagnie.

Le plus dur m’attendait à Roissy. Nous avons atterri à 7h le matin. Le voyage s’est bien déroulé. Hôtesses à nos petits soins, stewards tout sourire… A l’atterrissage, j’emboîte le pas à un jeune sénégalais, mon voisin d’avion. Nous empruntons l’escalator qui nous mène à la police des frontières, dernier sésame avant de fouler le sol français. Et là, je fais mon premier « atterrissage forcé ». Après avoir retourné mon passeport dans tous les sens, le policier en face me dit de me mettre à côté.

Il passe un coup de fil dans sa radio. Résultat, quand il revient à moi, il faut me conduire au poste. Je suis une Non Admise. Mon voyage s’achevait apparemment à Roissy. En passant devant les vitres qui nous s’éparent de la zone internationale, j’aperçois ma soeur, elle ne comprend pas, elle essaie d’en savoir plus. Et moi, je pars vers une zone inconnue, dans l’aéroport, le poste de police; un petit local avec deux bureaux et trois chaises.

On me propose de m’asseoir sur l’une d’elles. Je reste droite comme I. Je m’étais jurée de rester digne quelques soient les circonstances. Je suis triste, frustrée, en colère. Mais il ne faut rien laisser paraître. Ma soeur a essayé de me faire passer de l’argent pour que je puisse m’offrir des magazines. J’étais déjà une accro de magazines et de shopping à l’époque. No way! Il faut croire qu’une non admise, et donc une sous citoyenne, ne peut recevoir de l’argent de sa famille.

Toute la journée je suis restée assise sur ma chaise. Tous les « gentils » policiers m’avaient affublée d’un surnom: « La dame en rose » . J’aurais préféré Pink Lady. Ce jour là j’avais voulu faire concurrence à cette milliardaire dont je ne me souviens plus le nom, celle qui a passée toute sa vie en rose.

Je portais un ensemble rose. Chemisier à manches transparentes nouées aux poignets et à l’encolure. Jupe volante, rose aussi, à plis fins. Les chaussures, je ne sais plus. Elles n’étaient pas roses en tout cas. Mais je crois que je méritais mon surnom de Dame en rose.

J’ai dû supporter les sarcasmes de ces policiers qui devaient sans doute s’ennuyer lorsqu’ils n’avaient pas de NON ADMIS à coffrer. Pour aller au toilettes, j’ai eu droit à une escorte femme. Porte des toilettes ouverte. Au cas où j’essaierais de me couper les veines ou de m’enfuir dans un aéroport et une France que je ne connaissais pas.

J’ai eu faim, et je n’ai pas mangé, j’ai eu soif, et je n’ai pas bu, j’ai été triste, et on sait moqué de moi. Mais willykean est restée digne. Comme disait souvent mon père, ne jamais fuir devant l’ennemi en tant de guerre ou dans la vie courante. Ici, ce n’était pas des ennemis, c’étaient des… quoi déjà? Ils faisaient leur travail n’est-ce pas? Une non admise, c’est comme une criminelle. Mon crime? Celui de vouloir étudier en france et d’avoir oublié un document important pour entrer en France.

J’ai su plus tard que j’avais eu la chance lorsque en milieu de journée, j’ai vu un malien sortir d’un local de la police des frontières, enchaîné aux chevilles. Il tenait une boîte; et quand je me suis enquise du crime de ce monsieur, on m’a répondu que c’était un non admis comme moi, mais qui avait moins de chance. Comme Kounta Kinté dans Racines, il était enchaîné. La boîte c’était son verre.

J’étais une veinarde moi, willykean!!! J’avais une chaise et le droit de  m’asseoir dans leur bureau! De quoi je me plains! Imaginez un peu. Arrivée à sept heures le matin, assise au même endroit jusqu’à vingt heures sans bouger. Mais souviens toi willykean, souviens toi. Ne jamais fuir, ne jamais montrer ses faiblesses. Avoir le cran de regarder celui qui va te poignarder, droit dans les yeux. J’ai tenu grâce à ces paroles. Je pensais à mon père, à mes soeurs, à toute ma famille. A l’injustice qui fait de nous des gens du sud.

Le soir enfin, un policier est arrivé, il m’a  fait signer un document que je n’ai même pas pris la peine de lire. Puis m’a expliqué que je serais conduite au sofitel de Roissy où je serais gardée par la police jusqu’au matin, avant d’embarquer à huit par le vol retour. Mon voyage n’avait duré que 48 heures. Un aller-retour à 8000 Francs (1200 €), une avance de 450€ à L’école de secrétariat  (Institut Madame) où j’étais attendue l’après midi de mon arrivée pour compléter mon dossier d’inscription. Et un autre visage de la france que j’ignorais jusqu’alors.

J’ai passé la nuit éveillée, dans une chambre du Sofitel, avec des policiers qui se relayaient devant la porte de ma chambre restée ouverte jusqu’au matin. OUi. Ce que vous ignorez peut être, c’est que lorsque l’on est une NON ADMISE, on a pas droit à un peu d’intimité!

Le matin, je me suis préparée comme une FIRST CLASS CITIZEN. Toujours en rose encadrée de deux policiers, qui m’ont conduite dans leur fourgonnette, vers Roissy, pour le vol retour.

La fourgonnette m’a laissée au pied de l’avion. J’ai pris la passerelle avec les deux policiers qui m’escortaient; mon passeport a été confié au commandant. Et ils ont attendu avec moi jusqu’à quelques minutes du départ.

Suite à un violent orage, nous avons failli nous écraser en mer ou sur l’aéroport d’abidajn, mais ça c’est une autre histoire. Je vous la raconterai peut être un jour. Car je sais ce que l’on peut ressentir quand on a un avion en difficulté qui lutte contre un crash.

A l’image de notre héros qui décolle de l’aéroport le plus proche dans www.itistimetoleave.com, même si j’avais eu la possibilité de m’envoler rapidement sur un vol easy jet, le coeur n’y était pas vraiment parce que je n’avais pas fait tout ce voyage pour finir comme un terroriste, surveillée, interrogée, traitée comme un pariat par des policiers qui ont le devoir d’empêcher les étrangers d’émigrer chez eux. 

Cette situation embarrassante, surprenante, imprévue vous est livrée aujourd’hui parce que justement je voudrais gagner un voyage easyjet, celui où je ne serai pas la Dame en Rose, celui où  je serais libre de circuler comme une WORLD FIRST CLASS CITIZEN.

Faites moi décoller avec www.itistimetoleave.com

Ma normandie: Oncle Scott’s de Granville

OUBLIE TON REGIME

 L’histoire de Oncle’s Scott, c’est l’histoire d’une nostalgique de l’Hôtel des Bains, à Granville. C’est notre histoire…  L’Hôtel des Bains, c’est l’endroit très raffiné, très sélect où j’ai passé la nuit avant mon mariage.

Je me revois encore en train de prendre mon petit déjeuner dans cette petite salle, face au plat Gousset, tout ce qui faisait le charme de cet Hôtel.

A ma grande surprise et à mon déserpoir cet été, j’ai trouvé à la place du restaurant de l’Hôtel, un restaurant d’un autre genre, Oncle Scott’s. D’office je me suis insurgée contre cet « intrus » venu m’enlever mes souvenirs, mes amours…

J’ai dit,  » jamais je n’irai manger là, ça ne va pas du tout, ils ont dénaturé l’Hôtel des bains, ils ont tout gâché », puis un jour, après un tour de la foire de Granville, Nous avons marché jusque au plat Gousset.

« tiens, pourquoi n’irions nous pas déjeuner là? »

« Je n’ai pas très envie, voir mon Hôtel des Bains américanisé, non… sans moi »

Ils ont insisté et je me suis laissée tenter.

Dès que vous pénétrez ce lieu, vous êtes conquis (si vous aimez la musique country comme moi). Style rustic, avec des bons country en musique de fond.  Plat copieux, menu défiant toute concurrence…

Ce qui m’a intrigué au début, c’est le T shirt des serveurs; au dos, on  peut lire: OUBLIE TON REGIME, comme vous pouvez le voir tout en haut de la page.

 Nathalie la serveuse, très joviale et accueillante, prend notre commande:

 Beignets de crevettes pour moi  

Galette Normande de Oncle Scott’s                                                                                                       

Le dessert aussi copieux que le plat,

Et je n’ai pu m’empêcher de loucher sur l’assiette de mon voisin.

Tout ceci est très bon, mais ce qui m’a le plus marqué c’est la musique, cette musique country que j’adore. Ils m’ont conquis. C’est vrai que je n’en ferais pas mon QG gastronomique, mais je suis capable d’aller là rien que pour l’ambiance. Oncle Scott’s a fait tomber mes a prioris. Si vous passez un jour par Granville en basse Normandie, un petit détour par le Plat Goussé….