Renseignements généreux!

WillykeanMonsieur me reproche de trop souvent avoir recours à ces 6 numéros qui nous aident si gentillement à retrouver des adresses ou des numéros de téléphone. Rien n’y fait. J’ai un téléphone avec GPS comme la plupart de mes concitoyens, mais je suis accros. Pas que de la mode mais aussi des renseignements téléphoniques. Un trou de mémoire, et hop 118 …… si ce n’est pas l’autre.

Bref. Je savais que parfois c’était limite. Mais ce samedi j’ai été confortée dans mes doutes quand à leur capacité et leur désir de vouloir nous aider.

J »ai rendez à argenteuil à 15 h. Je viens de Levallois. Ce n’est donc pas le bout du monde. J’ai le temps d’arriver. C’est sans compter avec la SNCF;  Une annonce vient faire retomber mon enthousiasme.

 » Suite à un incident sur la voie, nous sommes dans l’obligation de supprimer le train de 14 h 30. »

Bon Pas grave. Le suivant ne devrait pas tarder. Mais le suivant est supprimé lui aussi.

Là ce n’est plus drôle du tout. Ce rendez vous est très important. Mais voilà, je ne pouvais torde le cou à personne, surtout pas aux voix qui s’emmêlent parfois les pinceaux sans l’aide de personne. Ma fille est avec moi. C’est Elodie. Celle qui ne veut pas s’asseoir dans la même voiture que maman. Sauf quand je l’accompagne chez l’esthéticienne. Pour les autres voyages, on fait mine de ne pas se connaitre. Vous verrez quand vous aurez des adolescents.

Ce jour là donc, je suis coincée avec Elodie sur le quai à Asnière. Je pianote sur le clavier de mon portable.

Au bout du fils, une drôle de voix m’invite à énoncer ma requête.

« 118…. que désirez vous? »

«  » BOnjour, pourriez vous me communiquer le numéro de téléphone du CIC argenteuil s’ilvous plait? »

« Nous effectuons votre recherche »

Jusque là tout va bien. Là ou ça se corse, c’est lorque la voix revient pour me dire:

« nous en avons trouvé plusieurs. Quel adresse? »

« Je ne  sais plus de mémoire. Citez moi toutes les adresses.  Oui c’est celle là. elle commence à me citer l’adresse. »

« Mais non, je ne recherche que le numéro de téléphone. »

Et soudain, je ne sais quelle mouche l’a piquée, elle a une envie folle  et l »extrême générosité de me donner aussi l’adresse, ainsi que le numéro de téléphone de l’ophtalmo voisin de la banque.

« Non merci. Contentez vous de me donner le numéro de la banque. »

« Mais il y a aussi un medecin à coté. »

« Je n’ai demandé que le numéro de la banque, suis-je obligée de prendre les coordonnées du médecin? »

Et là; c’est trop compliqué pour elle. Alors, elle me  passe son responsable, il est sensé mieux m’aider. Malheureusement, le responsable reprend le même schéma que la dame. Agacée, je leur raccroche au nez. Ma fille près de moi, commence à avoir des soubressauts. Elle se retient de s’esclaffer sur le quai. Elle regarde autour d’elle. La honte, tout les regards convergent dans notre direction.

Excusez moi, mais quand je suis énervée, je suis bonne pour faire l’annonce dans les gares SNCF, sans haut parleur.

« Mais maman, ce n’est pas la peine de crier. »

« Mais si je vais crier, il y a de quoi crier. »

Lorsque je lui donne les détails de notre conversation, elle devient intenable. Le vrai fou rire que j’ai avec ma fille pour une fois. Nous avons rit comme deux idiotes au point de froler la catastrophe.

« Bon écoute, j’essaie avec l’autre numéro. »

J’ai du mal à me contrôler. parce que pour ceux là, je me repète le numéro tout haut, et je pars d’un fou rire parce que leur numéro me ramène toujours à leur pub. Les deux « gars », très pop, avec leur bandeau et leur coiffure. Morte de rire. Je renvoie ma fille plus loin, elle me déconcentre. Sur le quai, nous passons pour deux folles.

BOn silence. La sosnnerie retentit, et j’éclate de rire. Au bout de 3 secondes, je m’excuse, « je voudrais… le nu- méro du CIC. »

Ce n’est pas possible, je n’en peux plus de rire, j’ai mal aux côtes.

Désolée madame. Et soudain. Clac.

Elle a raccroché.

« Elle t’a raccroché au nez? »

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. ça me tue. Ne t’approche pas de moi maman. Je n’en peux plus de rire. Elle t’a raccroché au nez! »

« Oui et elle a raison. Je n’ai pas arrêté de lui rire aux nez! »

Puis je fais une dernière tentative. Je me contrôle tant bien que mal.

Et rebelotte. Mon interlocutrice insiste pour me communiquer le numéro de la banque, plus celui du médecin à côté. Bon je vous passe mon responsable, il saura vous aider.

Je ne laisse pas le temps au responsable de me harceler à nouveau avec le numéro du medecin.

Je pose mes conditions d’emblée.

« Voilà j’ignore pourquoi tout le monde tient à me donner un numéro de medecin. Vous seriez gentil de ne donner que le numéro de la banque que j’ai demandé. Merci de votre compréhension. »

Tout cela dit d’un trait. par peur de m’esclaffer à nouveau.

Il s’est exécuté. j’ai enfin eu mon numéro. Le train n’était toujours pas là et je savais que la banque avait déjà fermé.

Et lorsque le train est enfin arrivé, nous sommes restées ensemble, assises côte à côte. Un seul regard dans la direction l’une de l’autre suffisait pour déclencher le rire. Ce fût une agréable après midi. Malgré mon rendez vous manqué.

Merci les renseignements. Et de grâce pas de zèle. Le numéro d’une banque, ce n’est pas avec supplément.

Contentez vous de renseigner la requête, uniquement la requête.

Garde robe pour trois

Vous avez entendu Au secours je suis maman d’adolescents! et les articles de la rubrique : Les triplés et moi

Et bien, comme je le disais, la vie n’est pas de tout repos, surtout lorsque vous avez quatre passionnés de mode à la maison.

Pas de sexisme ici. Même mon fils s’y est mis. Mais pour lui, tout est calculé, raisonné, étudié. Il plannifie ses achats, part en répérage, en prévision des prochains shoppings.

Je l’accompagne rarement faire du shopping. Les rares fois où il me donne ce privilège, c’est pour me demander de l’accompagner au Printemps Haussman. Avec son père, c’est chez Colette ou d’autres magasins découverts sur le net.

J’appréhende ces virées shopping: Je me fais des films. Personne ne m’a rien dit mais je me complique la vie toute seule.

Mon fils, 1, 95 cm à 15 ans. Marche à mes côtés, ou c’est plutôt le contraire. Nous n’échangeons que sur les couleurs, le prix, la longueur. Pour le reste, je souffre en silence. Déjà que je crains que l’on me prenne pour une cougar avec son baby boyfriend.

Si en plus il a la taille du pantalon à mi- hauteur des fesses, où allons nous.

Mon fils veut s’acheter une veste, pour aller au lycée. Une veste qui ne soit ni trop chic , ni trop jeune, mais assez habillée pour le grand tournant. La vérité c’est qu’il a 15 ans, qu’il est en seconde, et qu’il n’est plus un enfant, qu’il évolue, même la musique qu’il écoute a évolué aussi… Tout ça c’est lui qui me l’a expliqué. Comme si moi sa mère je pouvais l’ignorer.

Bref, nous avons fait trois niveaux du magasin, passé au scanner les prix, Il veut cette veste et c’est pour le mois d’octobre: 200 euros et quelques poussières. Lorsque nous sommes enfin sortis de là. Qu’est ce que j’ai fait d’après vous?

« Youpiiiiiiiii! C’est terminé, nous rentrons à la maison »

Mon fils m’a très vite ramenée les pieds sur terre.

« Mais non, maman, nous allons maintenant à STADIUM »;

Le stadium, c’est le temple d’une certaine jeunesse très au courant des tendances. Au stadium, il a essayé, comparé, admiré des chaussures, des pantalons, des chemises… avant de se fixer sur un :150 euros.

Il m’a fait promettre de ne rien dire à papa. Papa ne comprend pas les jeunes vous savez. S’il s’offre des jeans bas de gammes, moi je préfère m’en acheter un très bon, une marque: S’il sait le prix de mon jean, il va me « souler » pendant des mois.

Motus, bouche cousu. Je serai aussi muette qu’une tombe. Avant de sortir du magasin, nous passons obligatoirement par le rayon magazines. Le sien c’est WAD

La plupart du temps, le pantalon est récupéré par maman. Tant pis si j’ai un look garçon dans le pantalon abandonné par mon fils!

Passons aux filles. Ah les filles. J’adore mes filles. J’en ai une qui ne jure que par les slims les leggings et le dernier en date dont je ne me souviens plus de l’appelation. Elles ce sont de vrais fashionistas. Si elles avaient des blogs, elles me battraient à plate couture; Des apprenties Tavi.

15 ans aussi et je tremble lorsque l’une des filles (Coralie) nous organise un week end shopping ou lèche vitrine. Une fois, nous avons fait dix magasins de mode vintage.

Tout ça est très bien. Sauf que les rares fois où je les ai accompagnées, j’étais éreintée. Coralie veut des choses originales, et devrait les créer elle même, ce serait simple pour tout le monde. Au bout de 3 heures de recherche et d’essayage, elle ressort parfois sans rien.

Mais ce qui me tue, moi la maman de triplés, c’est de tout partager, ou plus précisément, de tout voir disparaître. Mon zébré, mon joli top en soie noir et blanc, mes collants, mes robes, presque tout. En plus pour aller au collège, et maintenant au lycée.

La dernière en date c’est ma robe Chantal Thomas. C’est vrai que je ne la mets plus. Mais je la garde réligieusement pour me souvenir du bon vieux temps. Une Chantal Thomas, c’est vintage, Coralie la voulait pour sa boum de fin de troisième…

Pour les chaussures ça va mieux. Depuis peu, elles sont autorisées à mettre des talons. Alors les miennes peuvent dormir tranquille. La zébré? Elles la portent à tour de rôle, pour aller au lycée. J’ai jeté l’éponge. La seule fois où je l’ai cachée, tellement cachée que je ne me souvenais plus où. C’est ma Coralie qui l’a retrouvée.

La dermière pochette San Marina achétée? Dans la penderie de Coralie aussi. Elle a fait toutes les boums, même au baptème du petit neveu, j’ai sorti mon fourre tout alors que ma fille se pavanait avec ma pochette.

Le bon côté de tout ça c’est de trouver en rentrant à la maison, ma fille, affairée dans ma chambre: elle fait du rangement. Je l’observe avec un sourire en coin; ranger ma penderie, c’est mettre de l’ordre afin de retrouver certaines pièces cachées que je prétends avoir perdues, faire le tri, choisir ce qui lui plait et les transférer dans la sienne.

C’est ça être maman d’adolescent, c’est ça avoir de triplés.

Désespérée!

Une adolescente fumeuse

Quelle est la découverte la plus terrible, la plus difficile à accepter que vous ayiez jamais faite?

Sans chercher loin, je réponds :  » ma fille fume »

Mon dieu, le jour où elle m’a appellé en aparté et m’a dit:

« Maman, il faut que je te parle »

J’avais un mauvais préssentiment, j’avais peur d’entendre des choses terribles.

Ne me dites pas que j’en fais trop.

« Alors raconte, qu’as tu de si important à me dire? »

« Ne te mets pas en colère, je vais t’avouer un truc que tu ne vas pas du tout aimer ».

« Vas y, je t’écoute ».

Et là, la nouvelle tombe, comme un coup de massue, comme si toute la misère du monde s’abattait sur moi.

Ce n’est pas possible, j’ai râté quelque chose. Je n’ai rien vu venir, je souffrais dans ma chair, je suffoquais. Et j’ai été surprise de ma réaction assez inhabituelle.

Pas de réaction vive, pas de cris, j’ai simplement enchainé:

« Depuis quand? »

« Depuis l’année dernière. Elle n’avait que 13 ans? »

Mon dieu, toutes ces mises en garde contre la cigarette, la drogue, l’alcool…Pourquoi je n’est rien vu.

En fin de compte je me suis dit que j’aurais pu le déviner, le sentir. Quelques indices.  Par exemple un mégo trouvé dans sa chambre alors que je faisais le ménage. Les sorties répétées de ma fille le soir pour des discussions de dernières minutes avec sa meilleure amie, ou une copine à croiser pour lui remettre un livre…

J’avoue que même un soir je suis descendue après elle, la soupçonnant de me cacher un « amoureux ». Nous nous sommes croisées dans les escaliers alors qu’elle remontait.

Comme un voleur pris la main dans le sac, j’aivais continué mon chemin sans faire de commentaire. J’avais honte d’espionner ma propre fille, une adolescente.

Aujourd’hui je réalise que la découverte fût pour moi un choc, mais je me mets à la place de ma fille et je dois reconnaître la souffrance qu’elle a enduré pour me le cacher. Toutes les astuces imaginées pour éviter de se faire prendre. C’en était devenu si pesant pour elle qu’elle a fini par me l’avouer de son propre chef.

Et le pire, c’est de l’entendre déclarer :

« maintenant que tu es au courant, je ne me cacherai plus. »

J’ai répondu avec tout le calme dont j’étais capable:

« C’est bien de me l’avoir dit mais mets toi bien dans la tête que je suis très malheureuse de le savoir. Tu sais ce que j’en pense. Alors, Si tu peux réfléchir que ta santé en patit, que la cigarette te détruit, tu décideras d’arrêter pendant qu’il est encore temps. En attendant, je ne veux rien voir.  En ma présence, pas de cigarette. Je ne veux pas assister à l’auto destruction de ma fille. »

Il ne faut tout de même pas retourner le couteau dans la plaie!

C’est dur pour une maman de tout faire pour le bien être de ses enfants, pour leur santé, leur éducation et d’avoir de temps à autre de grosses déceptions.

Mais je n’ai pas baissé les bras. Nous avons vu le médecin de famille :

« trop jeune pour avoir des patchs »

Nous avons essayé de la raisonner, sans succès.

Il était hors de question de la laisser s’empoisonner en attendant d’être en âge de suivre des traitements qui l’aident à arrêter.

Et la grande découverte est arrivée, comme par miracle!

Ma poussinette ne fume plus. Je vous direz comment j’ai réussi dans un autre article. J’ai toujours peur qu’elle recommence, mais pour l’instant, elle ne fume plus. Et cela m’apaise.

Vos témoignages sont les bienvenus.

Pâtissier ou Avocat: mon coeur balance!

La vie serait elle un éternel recommencement?

Ou  plutôt un roulement?

Aujourd’hui je repense à mes parents et à ce qu’ils devaient ressentir quand au collège, je revenais régulièrement leur annoncer mon nouveau futur métier.

Je vis la même chose aujourd’hui avec les triplés. Tout comme ce père de famille qui rêvait d’un Phd pour son fils de 6 ans.

Je me souviens que déjà à l’école primaire, je donnais du fil à retordre à la directrice de mon école.

Un matin, j’ai fait irruption dans son bureau pour lui demander mon transfert dans l’école privée de filles, voisine de la nôtre.

Motif: les filles avaient de très jolis uniformes (jupes plissées bleues marine, sockets blanches montantes, et chemisiers blancs. Pour les fêtes, toujours dans le même style mais en couleur).

Au collège, j’ai eu envie de faire du théatre à force de faire la réplique à ma soeur, j’ai voulu être détective, journaliste, j’ai même dirigé le journal du collège, couturière, je créais déjà mes propres vêtements. Ecrivain ou militaire.

Je me sentais incomprise parce que tout le monde voulait mon bien. Tout le monde voulait que je fasse de grandes études. Moi je rêvais de liberté. Aujourd’hui, me voilà confrontée à la même situation. Mon fils veut être avocat et il n’en démord pas. Très bien. Sa soeur Coralie veut devenir éducatrice spécialisée. Elle avait même fait sa demande de stage aux restos du coeur lorsqu’elle ne trouvait pas pour son stage d’une semaine dans sa branche. Elle a fini par se faire accepter dans une école primaire.

Sa soeur Elodie veut devenir pâtissier. Là ça se complique. J’adore la cuisine, j’organise des diners pour montrer ce que je sais faire. Les filles font de même depuis qu’elles ont douze ans. Mais en faire son métier.

« Mais tu as de bonnes moyennes, tu n’a pas envie de continuer? »

Je ne veux pas m’ennuyer et perdre mon temps dans les études longues. J’aime la cuisine, la patisserie… C’est ce que je souhaite faire. Tout restait virtuel avant qu’elle ne rapporte ce midi toute la documentation de sa journée porte ouverte.

Elle sera patissière ou rien.

Que puis-je contre cette décision? 

C’est là où on se met à la place de ses propres parents. Mais Je reste zen. Si elle veut être patissière, eh bien soit, qu’elle devienne patissière. C’est son choix.

Vous êtes d’accord avec moi?  Partagez vos expériences en commentant ce post.

Au secours! Je suis maman d’adolescents

Que ceux qui n’ont pas d’adolescents à élever lèvent la main!

Vous n’avez pas eu de nouvelles des triplés depuis quelque temps. Cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien dans la famille. Il s’en passe beaucoup, plus qu’il n’en faut.

Moi j’ai commencé tôt, trop tôt même. A partir du moment où l’une des filles me recommandait de la laisser à l’angle de la rue de son école.  A partir du moment où la même m’a arrêtée net lorsque j’avais, avec une prudence de nonne, tenté d’engager la conversation sur l’éducation sexuelle.

« Allez maman, ne sois pas vieux jeu, on le sait ça, on en parle avec les copines »

« bon, autant pour moi »

Mais ça c’est du gateau. Où ça se corse c’est aujourd’hui, maintenant qu’elles ont 14 ans. Après deux virées shopping où je les ai abandonnées avec papa gateau pour squatter un fauteuil au centre  commercial Les Trois Fontaines. J’ai jeté l’éponge.

Voilà ce qui arrive quand on a des clones de fashion addicts chez soi. Les adolescentes sont plus à la pointe de la mode  que willykean, leur addict de mère. Coralie est à la pointe de toutes les tendances de son âge. La musique , n’en parlons pas. Mais tout ça ce n’est rien.

Depuis peu, les filles traquent les poils à la loupe. Au début, je ne les voyais pas. A force, j’ai même déclaré, toute fière aujourd’hui à ma fille.

 » tu sais, maintenant je les vois »!

« tu vois quoi?  »

 » tes poils pardi »! Oui les duvets sur ses bras. Elle m’a harcelée pendant des semaines, elle faisait sa propre documentation sur internet (maudit internet!-, pour dénicher le dermato qui va lui faire son épilation définitive. C’est grave.

Il fallait prendre les choses en main. Alors je lui ai dit, calmons nous, calmons nous, je préfère t’accompagner chez l’esthéticienne pour être sûre que tu ne fais pas de bêtise.

Mon Dieu, Dire que moi je ne suis allée chez l’estéticienne que 5 fois au total de toute ma vie.

Des poils? Aucun. Une chance inouie pour moi. Et pour du duvet, on stresse au maximum et on fait stresser maman.

BOn, il ne faut pas tout dire aujourd’hui. Je vais juste vous raconter pourquoi, par ce jour pluvieux, je me suis retrouvée à transpirer à grosses goutes, tel Zidane sur un terrain de foot. Depuis le retour de vacances, Elodie et Coralie. ne m’ont pas lâchée.

« maman, c’est quand le rendez chez l’esthéticienne? » Je l’ai entendue plus d’une dizaine de fois. Hier, elle m’a dit avant de sortir:

 » Je rentre à 17 h maman, à mon retour, il faut que tu me dises que tu as un rendez vous à l’institut ».

Au moins c’est clair. A peine la porte s’est refermée que je me suis précipitée sur mon téléphone,  pour prendre rendez vous chez Le Shiraz. Il leur fallait leur épilation avant le jour J, la rentrée.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, sous la pluie nous nous sommes rendues à paris, direction Charles de Gaulle Etoile.

Les problèmes ont commencé à la gare chez nous. Les tickets, tous neufs, ne marchent pas. A chaque correspondance, il  faut appeller un agent à la rescousse pour passer le tourniquet. Nous arrivons à charles de gaulle à 14 h 20. Tout va bien. Nous serons à l’heure.

Elodie est sûre de connaître le chemin. Elle prend les choses en main. Je suis avec Coralie. Au bout d’un moment elle me fait:

 » maman, je crois que ce n’est pas le bon chemin. »

« Ah oui, je reprends d’un air innocent alors que j’avais bien compris que nous nous étions trompées de chemin. Pas étonnant, quand on n’a aucun sens de l’orientation comme willykean dans T’as un GPS, je cherche mon parking) on est sûr à 45 % de faire des petites willykean qui croient avoir un GPS en tête et qui se trompent:Visite forcée du quartier.

La boucle a été bouclée. Retour à la case départ. Pour faire un quart du rond point des champs Elysée, La rue de l’Etoile est du côté de L’avenue de Wagram et non celle d’Iéna. Résultat, une demi heure de retard.

J’ai gardé mon calme. Elles ont eu leurs soins. TOut allait bien jusqu’à la sortie de la rue des Mathurins. Je ne traversais pas assez vite au goût de ma fille. Elle aurait pu traverser, au lieu de rester là à attendre le prochain feu vert pour les pietons. Oui maman est une froussarde.

Là c’était le pompom, la goutte d’eau qu’il ne fallait pas. Nous devions faire un arrêt chez mon amie Helène, esthéticienne aussi. Celle qui fera leur gommage bientôt.

Et là j’ai dit:

 » bon les filles, nous n’allons plus chez Helène, nous rentrons à la maison ».

Comme s’il elle n’avait pas bien entendu, coralie me demande:

« Alors nous n’allons pas vraiment chez Hélène? »

« C’est ce que je viens de dire ».

« Fini les esthéticiennes aujourd’hui, finies les galères, je rentre chez moi. »

Et là à moi les grands enjambées, c’est du sport hein, la marche rapide.

J’entrais dans la gare deux mètres devant les filles. Une fois dans le train, à moi le Elle et le Amina: lecture durant tout le trajet.

A la gare elles m’ont dit:

  » maman on trace » d’habitude, je leur réponds  » je n’ai pas compris ». Mais là dans mon état d’esprit du moment, j’ai répondu, » tracez »

Elle ont filé et moi, fatiguée d’attendre un bus qui ne venait pas, j’ai « tracé » aussi, 20 minutes après elles.

Le soir au diner. Leur adolescent de frère, voulait le pot de miel, pour se faire une tartine, chèvre et miel, une question de vie ou de mort.

Je le lui ai passé en urgence en disant de façon ironique « laissez moi lui passer le pot de miel, c’est vital sinon il sera malheureux »

Et lui de repliquer du tac au tac:

« toi tu n’as pas l’air heureuse »

Et Elodie l’a mis en garde « attention, elle est de mauvaise humeur depuis tout à l’heure alors fait gaffe. »

N’empêche que cinq minutes plus tard, nous rions aux éclats parce que Coralie avait fait encore ses gaffes habituelles.

Quand je vous dis, je ne chôme pas avec les triplés. Quelle vie n’est ce pas? Mais je ne voudrais  l’échanger avec personne.

Midinette ou femme de pouvoir

Tu fais Gouvernement!

Cela faisait un moment que les triplés ne m’avaient pas sorti des phrases de ce genre! C’est vrai, parfois je me demande où ils vont chercher tout ça. Si ce n’est pas pour me parler des métrosexuels ou des ipod ou je ne sais quoi d’autre, c’est pour faire des comparaisons assez étonnantes.

Dimanche dernier nous sommes invités à l’anniversaire de mimi, le fils de ma meilleure amie. Juste pour le gâteau. Bon c’est un anniversaire d’enfant mais j’avais très envie de me faire belle.

Une paire d’escarpins en daim noirs, une robe rouge qui se noue devant sur la poitrine, longueur genou (ça fera un peu habillée mais pas trop, sage), les cheveux? J’ai accordé une attention toute particulière à ma coiffure. Cela faisait deux mois que je les portais longs (des rajouts), tressés; ils tombaient en cascade autour de mon visage comme j’aime. Là j’ai dit on change de tête; exit les rajouts: la veille je les ai tous defaits. Cet après midi là, un léger broaching pour leur donner une forme, puis balayé de la main pour leur donner un air de pas apprêté, parce que je n’aime pas avoir la tête trop bien arrangée, figée, si on veut, ( j’aime être libre, libre dans mes mouvements, libre avec ma tête) bref. Une touche de rouge sur les lèvres et nous voilà partis.

Pas le sempiternel rituel du genre, comment me trouvez vous? Nous partons à l’anniversaire de Mimi. Je sonne, la porte s’ouvre et là. Oooooooooh, tes cheveux, ah c’est superbe, oh tu es magnifique, ça te va bien! Un des papas, dit en plaisantant à mon homme:

« toi le vieux que fais-tu auprès de la jeunette ».

et lui:  » arrêtez sinon nous allons devoir la porter au retour (sous entendu que j’aurai tellement les chevilles enflées que j’aurais beaucoup de peine à marcher jusqu’à l’appartement au retour)

Je suis toute chocolat. Je fais le mannequin, perchée sur mes talons aiguilles. Les enfants me regardent avec un sourire en coin.

La fête est finie, nous sommes de retour chez nous. Ma fille E revient sur l’épisode de la coupe de cheveux.

« je n’ai rien compris à leur attitude! »

« Quelle attitude? »

« Pourquoi s’excitaient- ils autant, pour ta coupe de cheveux? ».

« Quoi ma coupe, comment la trouves-tu? », la question fatidique.

« Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils prétendent que ça fait midinette, que ça rajeunit, que papa ne devrait pas te suivre…. »

 » ah oui, alors comment tu me trouves, toi? »

« Rien que ta coiffure? »

« Moi je trouve que ça fait Gouvernement »,

« Comment ça Gouvernement? »

« Mais ça fait, justice, Rachid Dati! »

A cette annonce, sa soeur et moi étions tordues de rire.

C la reprend  » d’abord C’est Rachida Dati et non Rachid Dati »

« Wè Rachida Dati, pour moi ça te fait un look comme elle. »

Et moi qui rêve de faire mon entrée au Gouvernement! J’en rêve depuis longtemps, c’est vrai et j’ignore pourquoi. Il faudrait que j’ai un bon background; J’ai failli l’être une fois. En Allemagne, toujours avec cheveux courts et des lunettes. A croire que pour être au Gouvernement il faut avoir les cheveux courts. On me l’a déjà dit. La première fois, sur un pari, je me suis fait passer pour le ministre de la culture de mon pays d’origine  et ça a presque marché.

Mais là au Gouvernement, j’ai un large choix de looks; je peux changer à ma guise. Je pourrais faire Rama Yade aussi pouquoi pas.

S’il ne suffisait que d’une coupe pour avoir le profil du métier….

Mais bon entre mes triplés et moi, c’est une histoire de la vérité si je mens.

On passe souvent de la crise d’hystérie, du rire, aux larmes!

Et j’aime ça!!

Parole d’enfant: je n’ai rien à dire c’est simple!

Mes lecteurs du débuts ont déjà entendu quelques anecdotes avec mes triplés.

Je maintiens la rubrique « mes triplés et moi » pour vous faire partager un volet de ma vie depuis leur naissance.

Il y a un adage qui dit que le silence est d’or. Il faut savoir parler avec parsimonie si l’on veut donner du poids à nos mots. En afrique d’où je viens, l’art de la parole est même considéré comme un bon avocat pour celui qui en a la maîtrise.

Bref, pour en venir aux faits, revenons 9 ans en arrière. Ma fille Coralie, alors âgée de 4 ans devient soudain silencieuse, elle qui d’habitude était un torrent de questions, très vive, « le futur petit genie » en quelque sorte.

La panique me gagne aussitôt, j’ignore si je suis la seule maman à m’affoler pour tout. Mais je l’interroge, je m’évertue à faire des grimaces et à  jouer au clown pour la faire rire ou la faire réagir.

Rien, silence total. Elle ne désserre pas les dents, muette comme une tombe.

Je décide de prendre rendez vous chez le pédiatre.

« Alors, dites moi ce qui vous amène Madame »

« Ma fille ne parle plus »

« Depuis quand est -t-elle ainsi? »

« Depuis de semaines. »

Bon, et prenant ma fille à part de la façon la plus douce possible…

« Tu vas bien? »

« Que se passe-t-il? Tu es fâchée avec ton frère ou ta soeur, avec maman.? »

Ce à quoi Coralie donne pour seule réponse: « oui, non, oui, non non non »

« Elle n’a rien Madame, laissez lui le temps, elle parlait déjà il n’y a aucune raison que cela change. »

Pas convaincue, je ramène ma fille à la maison. je continue de la harceler pour la faire parler. Rien n’y fait? Jusqu’à un samedi soir à table. Elle recommence à participer à la conversation. Elle rit, elle pose de questions à son père et moi étonnée je fais

« Mais tu parles! Pourquoi avais-tu arrêté de parler? tu as fait peur à maman… »

Ce à quoi ma fille me répond de façon très sage et posément.

« C’est simple, je n’avais rien à dire »

Mince, j’avais l’air bête avec mes questions de mère trop stressée.

Avez vous déjà été confronté(es) à des situations analogues avec vos bouts de choux?

 

From a distance

From a distance

Un dimanche matin avec Bette Milder me détend et j’espère pour vous qui l’apréciez aussi.

Je pourrais passer des heures à l’écouter, pas d’inquiétude, les triplés sont là pour me ramener à la réalité.

Que serait notre vie sinon?

Appréciez  comme moi la grande Bette Milder