Epuration ethnique

Nous n’oublions pas ceux qui sont tombés!

Le nouvel observateurs du 12 mai 2011 dénonce une épuration ethnique à l’ouest.

C’est gentil et courageux de leur part même si je dirais qu’ils font les médecins après la mort. Ce n’est pas un jeu de mots uniquement, mais la réalité.

Il y a eu des massacres dans tout le pays. Ils le savaient tous et tous se sont tus, tous ont feint d’ignorer ou de voir ce qui se passait.

Tous et pas un seul n’avait plus aucune conviction politique ou humanitaire.

Ils se sont bouchés les oreilles, les yeux.

On peut leur dire merci tout de même d’écrire enfin quelque chose. Même si cela ne ramènera pas les morts.

Le nouvel observateur du 12 mai parlait donc d’épuration ethnique.

Un extrait de la note de Théophile Kouamouo vous en dira plus. Moi je suis vidée, anesthésiée, résignée et haineuse. La vie suit son cours et je regarde les autres, ceux là qui ont applaudi les massacres, ceux qui ont cautionné toutes ces tueries, de façon active ou passive.

Si dieu était un parti politique, je me demande aujourd’hui si j’y adhérerais. peut être y reviendrai je un jour. Quand on est élevé dans la religion, on reste imprégnée d’une maxime qui prône le bien rendu pour le mal. pour le moment, j’en suis incapable.

Oui. Laissons le temps faire, et je vous dirai si Dieu ou ceux qui dirigent le monde d’aujoud’hui, réussiront à fermer cette plaie.

Cliquez sur cet extrait, vous aurez l’intégralité du texte.

« Carrefour est le premier quartier sur leur chemin. Ils encerclent les maisons. Les hommes sont triés, leur carte d’identité examinée. Un nom malinké : la vie sauve. Une carte d’identité ivoirienne, un nom guéré : une balle dans la tête. Dehors les femmes sont à genoux. « Ils nous forçaient à chanter leur gloire, à répéter : « Guerriers ! Guerriers ! », dit Julie, une habitante. Les assaillants se divisent en trois groupes : « Les tueurs, les pillers et les gâteurs… Les gâteurs, c’est ceux qui arrosaient nos maisons d’essence avant de mettre le feu. » Un curé et ses enfants de choeur sont surpris devant l’église : « Quel est ton parti ? – Le parti de Jésus-Christ. – Jésus-Christ ? C’est pas un parti » Ils sont abattus. Au milieu des cris et des explosions, les assaillants insultent leurs victimes : « Vous avez voté Gbagbo !

Democratie tueuse

Elle s’appellait Martine.

Elle s’en est allée, avec ses deux petits anges,

Tous les trois victimes de la DEMOCRATIE TUEUSE;

Les droits de l’homme ne les connaissaient pas.

Ces droits de l’homme qui ont justifié des bombardements

Ils s’en sont allées,

Personne n’a demandé leur avis,

Ils n’avaient pas la tête qui convenait, ni le bon faciès,

Martine et ses deux enfants étaient des sous hommes,

Ils n’avaient pas droit aux droits de l’homme.

S’ils ne sont plus de ce monde,

Cela ne regarde personne, surtout pas les défenseurs des droits de l’homme.

Mais je suis désormais sereine.

Je sais qu’ils ont péris sous les balles des gens

 Dont ils ignoraient l’existence jusqu’àlors.

Ils s’en sont allés sans avoir compris ce qui leur arrivait.

Mais ils ne seront plus là pour assister à la misère et à la souffrance des leurs

Cela ne fait que commencer.

Mais c’est mieux ainsi.

De pouvoir faire le deuil des siens.

Deux petits anges s’en sont allés avec Martine

Qu’ils reposent en paix!

Quant à la DEMOCRATIE TUEUSE

Elle connaitra peut être un jour, le retour du bâton.

Ce n’est sans doute qu’un rêve, qui sait

Avec des CORPS vides d’humanité et d’âme

Camoufflés derrière des lance rockets,

des armes lourdes,

cachés derrière les rois de ce monde,

Que peut t-on attendre de plus?

Rien, que la haine, la soif de pouvoir,

L’avilissement de l’autre

Le profit.

Demandez vous ce que vous feriez si les victimes,

Ces enfants, ces femmes étaient les votres?

Mais cela, n’est point votre soucis.

Pardon et réconciliation

Il y a ceux qui ont été assassinés, puis ceux qui ont tout perdu, puis ceux qui sont toujours portés disparus. Et ceux qui sont en vie mais qui errent dans la ville de réfuge en refuge.

Pour les autres, la guerre est finie, le bunker détruit, des partisans assassinés.

Tout le monde prone la reconciliation et le pardon. Mais personne ne me dit ni où ni comment retrouver ma famille. Dois je demander à la force Licorne, à l’union européenne ou aux dirigeants du pays?

Lorsque quelqu’un m’aura répondu, lorsque je saurai avec certitude ce que sont devenus mes frères, ma tante, mes neveux, mes cousins…., trente deux personnes innofensives qui restent introuvables, je saurai pardonner.

Pour l’instant, je me couche tous les soirs en me demandant ce qu’ils sont devenus. je n’ai plus trop d’espoir. Surtout pour une, ma tante, trop âgée pour résister longtemps à la famine et la peur.

Le pardon et la réconciliation?

Des mots que je ne connais pas. Que je ne connais plus.

Mais qui suis- je? Un individu, dont la valeur a été réduite plus bas que celle d’un animal.

Le pardon? A qui pardonner? A l’homme invisible qui vient la nuit chez toi t’abattre parce que vous ne parlez pas le même langage? Ou à celui qui derrière un sourire d’ange, arme le bras du bourreau.

Mon coeur est asseché. Je vis avec cette rage de celui qui, impuissant, tire le trône pour celui qui piétine son potager. C’est la raison du plus fort.

Pardonner?

Laissez moi retrouver les miens, morts ou vivants, avant de me parler de pardon. Permettez moi de les offrir une sépulture s’ils en ont besoin. Ensuite, nous pourrons nous serrer la main. Qui sait?

La bonne nouvelle dans toute cette boucherie, c’est la réapparition de mon père, 85 ans. Il a marché deux jours, avec un de ses petits fils, pour se réfugier chez l’une de mes soeurs. Comme dans  » le choix de sophie« , mon neveu a dit : nous sommes trop nombreux, nous ne pouvions pas tous venir nous réfugier chez ma tante. Alors lui seul a escorté mon père au milieu des sifflements des balles. Sa mère et ses autres frères ont choisi de fuir ailleurs. Nous sommes sans nouvelles pour eux aussi.

Alors qu’on ne me parle pas de reconciliation ou de pardon.

Polyglotte en sursis

Pour ceux qui suivent déjà l’évolution des événements en côte d’ivoire, vous savez que une partie de ma famille a fuit vers le sud ouest.

Eh bien! ma tante, celle qui a facilité le transfert là bas, a été rappellée par ses collègues (elle est sage femme), pour soit disant reprendre le travail. La situation était pire que avant sa fuite. La population (femmes enceintes et bébés) avait t-elle vraiment besoin d’elle?

Nous ne le saurons jamais. Le fait est que à son retour dans la ville pour reprendre son service, elle a trouvé une situation pire qu’avant son départ. Fuite à nouveau. Pas de chance cette fois. Leur autocar a été arrêté entre les deux villes: Guiglo et Duékoué, les hommes ont été débarqués et exécutés sans sommation. Les femmes devaient prouver leur appartenance ethnique. Ma tante, qui parle au moins trois ethnies et le français, s’est dit appartenant à un autre groupe ethnique qui n’est pas le sien. Elle a dû le prouver en conversant avec un des rebelles.

Résultats, en vie mais renvoyée dans un village qui n’est pas le sien. Depuis, ses enfants sont dans le sud ouest et elle à des kilomètres en arrière de son lieu de résidence habituel.  Jusqu’à quand, aucune idée. Pour l’instant, elle est en vie.

Et pour les journaux qui font l’autruche, ceux qui ont l’air de dire que les massacres seraient une affabulation de l’autre camp, ceux qui trouvent normal que des bébés se fassent égorger, que des femmes soient éventrées et que rentrer dans les maisons, demander les pièces d’identité des gens et les égorger est le moyens de gagner le coeur des citoyens, à ces sous journalistes, je dis : la honte finit parfois par mener l’Homme à la tombe. Si vous avez une conscience et une vraie éthique, vous auriez eu le courage, comme la BBC, de vous rendre sur le terrain pour voir de quoi vous parlez. Mais ce n’est pas votre faute, la honte et l’humanité, vous ne connaissez pas, et puisque les coups ne sont pas portés à vos proches, je peux comprendre, à regret pour vous, que vous piétiniez des vies humaines de la sorte.

Parce que la parole n’appartient pas qu’à ceux qui sont soutenus par une communauté internationale et ses maîtres du monde.

Ps: Trois jours que je n’ai pas de nouvelles de 26 membres de ma famille. Leurs téléphones ne répondent plus. J’ose espérer que c’est dû aux pannes. Cela pourrait aussi être des pauvres gens tombés sous les bombardements. Mais là aussi, on pourrait peut être accuser le corps de mon père, 85 ans, malade de la prostate, affamé depuis des semaines, sans soins, sans eau. Après tout, aujourd’hui femmes, hommes et nourissons sont classés « MERCENAIRE »? Nos maîtres l’ont dit. Alors ils le méritent, n’est ce pas?

Bonne soirée

Massacre à Anokoi Kouté et ailleurs

J’ai suivi un débat télévisé il y a une semaine. Désolée pour ma petite tête de chien qui a de plus en plus de mal à stocker toutes ces saletés du monde.

Un des participants se demandait pourquoi les sanctions n’étaient pas applicables à tous de la même façon.

Depuis trois mois, vous avez entendu beaucoup sur les massacres du président sortant, du camp du président sortant, des patriotes du président sortant, ses proches ont été interdit de sortir du territoire, leurs biens ont été gelés. La liste noire du président et des ses proches collaborateurs s’est élargie jusqu’à l’infini, en fait, les gens importants qui ne partagent pas la conception de la démocratie.  Je veux bien admettre qu’il y a tuerie. Mais que l’on passe sous silence toutes les tueries d’en face?

Je ne voulais pas choquer, mais aujourdh’ui je mets les liens. Pour ceux aux âmes sensibles, il vaut mieux passer. Et pour ceux qui croient que ce sont des montages, je vous dirai que vous êtes des êtres humains, même si vous avez été déshumanisés, mais que cela n’arrive pas qu’aux autres.

Vous pouvez jubiler, mais on fini par se retrouver tous au même endroit un jour ou l’autre.

Pour tous ceux qui sont tombés à l’Ivoire et Anokoi. Pour mes frères ébriés d’Anono, que leurs âmes reposent en paix. Un jour peut être, le monde nous dira qu’ils ne sont pas morts pour rien. 

http://www.youtube.com/watch?v=iETRQmet8CQ&playnext=1&list=PLEFFBE83D3582471D

http://www.youtube.com/watch?v=Gruho3NdhGQ&feature=BF&list=PLEFFBE83D3582471D&index=7

http://www.youtube.com/watch?v=ylZgCoSsIh8&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=xl22dnHNz-c&feature=related

Tirs à l’arme lourde à Yopougon

Samedi à la fin d’un marathon de la poste à un bureau de money express dans le dix huitième, j’ai fini par faire un transfert d’argent. Dans l’espoir qu’isl le touchent aujourd’hui. Partis de bonne heure pour être parmi les premiers arrivés au bureau de money express à Abidjan, ils ont du rebrousser chemin : tirs à l’arme lourde se rapprochant d’eux. La dernière fois que j’ai appelé mon frère, l m’a encore dit combien ma mère était terrifiée. Mais ça je le sais depuis trois mois.

Maintenant c’est lui qui me contactera quand il peut. S’ils survivent. Le quartier étant quadrillé par les forces de l’ONUCi. Ils ne peuvent s’échapper de toutes façons, à moins d’un miracle. Il ne reste plus qu’à croire très fort et à prier.

Ma nièce ne répond pas au téléphone. Mon amie m’a fait remarquer que si elle a réussi à se mettre à l’abri, vouloir la joindre à tout prix serait dangereux pour elle, sa soeur et son neveu. Pour l’instant, leur mère, ma soeur cadette, qui est cardiaque, ne sait pas que la situation a évolué depuis ce matin. Je ne lui dis rien pour l’instant, nous jouons à  qui ment le mieux.

Ce n’est pas moi qui serai la cause d’une AVC. Alors je laisse courir en espérant qu’il y aura une acalmie et que tout le monde s’en sortira saint et sauf.

Si nos BIENFAITEURS  n’ont pas exterminés la population, tous bords confondus, nous diront AMEN.

Car, reconnaissons que lorsqu’ils lâchent une bombe sur une zone « ciblée », elle est pour les amis ainsi que les ennemis. Elle ne trie pas.

Après ça, je prie pour mon âme à moi aussi, parce que si ces événements installent la haine à la place de l’amour, dieu pourra comprendre pourquoi j’en serai arrivée là.

Mes paroles ne peuvent rien contre les bombes ni contre les kalashniskov, ni contre les coupes coupes, elles me soulagent et occultent ce que ma famille, toutes les familles auront subit à cause de la cupidité, de l’égoisme et  de la politique hypocrite de ce monde dit civilisé.

J’espère revenir vous annoncer de bonnes nouvelles.