Si tu es pressé, tu marches: c’est certainement plus sûr et rapide

Je vous avais promis le retour de Requiem pour un voyage.

Après un voyage mouvementé, un repos bien mérité était necessaire. Nous avons donc passé deux nuits chez ma mère avant de prendre congé. Le retour était prévu pour le surlendemain. Mon beau père devait faire le voyage avec nous. Il était chef de village, convoqué à une réunion en ville pour 9 heures.

Il nous a assuré: « ne vous inquiétez pas. J’ai réservé la voiture pour demain. » Je me demandais comment il pouvait réserver la voiture puisque c’était la seule voiture de toutes façons et que c’était un moyen de transport en commun.

Mais bon, si le chef a réservé, alors nous lui faisons confiance, ou nous le prétendons.

A 6 j’étais réveillée, après mon père. Ma mère s’affairait à la cuisine. Mais il lui manquait quelque chose. Elle a déserté sa cuisine un bon moment. Son absence m’inquiétait d’autant plus que je ne voulais pas rester plus longtemps. Il ne fallait pas râter la voiture.

« Du calme, ma fille, du calme, j’ai dit au chauffeur que je partais avec lui« . Alors il ne pourra quitter le village que si je prêt. » Bon c’est presque rassurant, mais quand sera t il prêt. Impossible de la savoir.

Il fait la tournée du village, va dire bonjour aux uns et aux autres. Et ma mère est introuvable. La tension commence à monter, pour moi, pas pour les autres. avec mes habitudes européanisées, je regardais régulièrement à ma montre.

Mais où a donc pu passer ma mère? Une heure plus tard, je la vois arriver, triomphante, une énorme grenouille dans la main. pauvre grenouille.

«  » voilà, j’ai fini par trouver! une grenouille, toute fraîche! »

En fait, elle a réalisé après avoir mis le riz à cuire, qu’il n’y avait rien pour la sauce d’ou la tournée du village en quête de gibier ou de poisson. Elle n’a trouvé qu’une granouille. Mais rien à voire avec les pauvres grenuoilles aux cuisses maigres que nous connaissons ici. Une vrai grenouille.

Et mon père et moi, en bon rabat joie.

« une grenouille, j’aime pas la grenouille« . Mon père n’a pas fait mieux. Il a dit:

« Ma mère  qui m’a mise au monde ne m’a jamais nourri avec une grenouille de toute sa vie! Ce n’est pas  aujourd’hui que je vais commencer »

Le seul qui a encouragé ma mère fût le chef.

« Eh bien moi j’adore la grenouille. Ce sera pour moi. »

Le temps de cuisiner la grenouille, de prendre le petit déjeuner (brisures de riz, plus soupe à la grenouille, plus aubergine pour nous), il était 10 heures et demi.

Les passagers sont dans la voiture, ils nous attendent.

Ouf nous pouvons enfin partir. Tout va bien. Me voilà à nouveau installée dans mon face à face, cette fois à la même enseigne que mon mari. Le chef s’étant octroyé la meilleure place, celle de devant.

Nous roulons tant bien que mal depuis une demie heure quand soudain j’entends comme un tir au pistolet. Une roue venait de crever? Nos têtes ont fait des aller retour. Le chaffeur a réussi à s’arrêter. Tout le monde descend. Je m’asseois sur mon sac.  Si vous avez vu Bagdad café, vous pouvez comprendre la situation.

Nous venons de créver. C’est la seule voiture dans les environs, Il faut que l’apprenti aille en ville pour ramener une roue de secours. Mais comment.

Je ne suis même pas énervée, je n’ai plus le courage. Je m’adapte à la situation. Nous attendons. Nous prions. Et lorsque que nous croyons que nos prières ont été exhausées, il n’en est rien.

Une voiture en vue. L’apprenti fait de grands signes, tout ce que nous avons réçu, c’est la poussière dans les yeux et les cheveux. C’était la voiture du curé de la région. Et l’aide au prochain alors? Il  n’a même pas ralenti!

Mais rassurez vous, cela n’a  pas égratigné ma foi.

C’est de nouveau la désolation. Alors il vient une idée au chauffeur et à son apprenti. Ils ont une vieille roue de secours. A la vue de la dite roue, nous avons failli tomber dans les pommes.  La roue a un énorme trou rapiécé. Protégée par trois tours de larges élastique à sauter, et l’affaire était réglée. Nous repartons, mais même une tortue au rallye de monaco serait passée devant nous. Nous réussissons à nous trainer jusqu’au village le plus proche. Et là rebelotte. La roue de secours racommodée  n’a pu nous sortir d’une énorme flaque. Le moteur s’était noyé.

Encore un arrêt. L’apprenti est parti en ville avec un chauffeur de ce village là. Pour nous ramener une roue convenable, et aider le moteur à redemarrer.

J’avais arrêté de regarder à ma montre depuis longtemps. ça n’avait plus aucune importance.

Nous sommes enfin arrivés en ville à midi. Et là, à l’entré de la ville. un policier qui fait du zèle. Contrôle des papiers de la voiture, des bagages, et des passagers. Nous avons vite présenté nos papiers puis fini le reste à pied. Le chef de village. s’est renseigné auprès des gens qui sortaient de la sous préfecture: la réunion était terminée depuis longtemps. Il n’avait plus qu’à chercher un autre moyen pour rentrer au village.

Ouf, je suis revenue à la « civilisation ». Mais quelle aventure. Quand je vous le disais. Désormais, c’est voiture de location avec chauffeur. Vous lui dites quand vous désirez partir, ou vous arrêter….

C’est mieux qu’un face à face.

Requiem pour un voyage

Willykean dans le « Far West »

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(pour les voyageurs, les bâches sont souvent relevées sur les côtés sauf par temps de pluie)

Vous avez lu il y a peu: recherche enjoliveur désespérément. Dans le Far West, entendez par là la region d’où je viens, si n’avez pas la voiture, il faut avoir du temps et du courage. Vous allez très vite comprendre pourquoi.

Il y a 17 ans, lorsque j’ai rencontré ma moitié, nous avons décidé après le mariage, de rendre visite à ma mère. Quoi de plus normal!  Sept heures de vol par Sabena, quelques jours à Abidjan  dans  la capitale puis expédition pour le Farwest.

Je ne voulais pas louer de voiture avec chauffeur comme pour la distribution des médicaments. Mon Viking de Normandie à donc eu droit à son baptème de terre. A 10 heures nous étions déjà à la gare routière pour réserver nos billets en partance pour l’ouest du pays.

Dépaysement total pour Monsieur. Deux heures d’attente pour remplir le car, de passagers, une heure de marchandage pour les taxes bagages, le chargement et tous les imprévus.

L’autocar quitte enfin la gare. Je ne me contenterai que de quelques gags qui ont pimentés notre voyage vers la ville de  transit, celle où il faut changer de voiture pour aller dans le village de ma mère.

Dans le car, Monsieur est assis côté couloir. Il a donc eu pour voisins chèvres et poules. Sans compter sa voisine de droite qui régulièrement cherchait une noix de cola, un curedent ou autre chose, dans son baluchon et qui, sans se géner, manquait à chaque fois d’éttouffer mon pauvre mari avec son postérieur.

Nous avons supporté ce manège pendant 6 heures. Arrivés donc dans cette ville où le car nous lâche, nous passons la nuit chez mon père. Puis le lendemain. Direction la gare à nouveau.

Le rapport avec un requiem? Patience…

Une fois à la gare, je vois des « bâchées » , des peugeots 404 avec des bâches. En général ça sert à tranporter des vivres en ville. Mais ici, c’est le seul moyen de transport. Ne me demandez pas l’âge des voitures ni s’il y a eu des contrôles techniques. Je ne saurai vous le dire sinon appelez moi dieu.

Sur place, j’observe les voitures, très inquiète. Mon père pour détendre la situation s’exclame:

« Celui qui montera dans celle ci, devra demander une  messe de requiem avant! »

Nous avons ri à gorges déployées. ça fait un bien fou. Je refusais de voyager dans une voiture pareille: carosserie au bord du démantèlement, rouillée, phares à peine en état.

« jamais on ne me fera monter là dedans, il faudra m’assommer avant »

Je fais le tour de la gare, je choisis une qui n’est pas trop abimée, puis je vais réserver les billets. Attention; si un jour vous y allez,si un syndicat vous répond à la question  » quand partons nous? »,s’il vous répond:  »  payez  seulement, on va partir très vite ».

Dites  » non  j’attends  un peu. POur dire je  prendrai  mon billet plus tard.

Parce que pour lui, très vite, c’était 18 heures. Nous avons dû nous restaurer, marcher dans la ville, encore et encore. J’ai compté assez de passagers pour savoir que nous allions bientôt partir.

Celle qui était à peu près bien, qu’on m’avait indiqué pour ranger mes bagages, n’était pas la bonne. Laquelle d’après vous?

Eh bien, celle qui nécessite une messe  de requiem!

Il était dix huit heures, je n’avais pas envie de rester  à la gare, alors je suis montée. Dans la bâchée, vous avez deux petits bancs face à face, d’où le surnom. Il faut s’accrocher où l’on peut? La route est cahoteuse, on saute, on se cogne la tête, il arrive même de se retrouver au milieu de la bâchée. Comme dans les manèges  à la foire du trône de vincennes.

Monsieur est privilégié. Il a eu la place près du chauffeur. Heureusement qu’il a eu l’ingénieuse idée de s’agripper au dessus de la portière en plus de la ceinture.

Les voitures sont un amat de ferrailles prèt à se disloquer et les chauffeurs roulent à tombeau ouvert. Là où j’ai failli avoir une attaque, c’est lorsque à l’approche d’un pont, ou de ce qu’il en reste, la voiture fait un bon de un mètre, la portière avant du côté de Monsieur s’est ouverte. Il a été plus rapide  heureusement, l’a rattrapée et refermée.  Ouf!

Si nous n’étions pas 20 heures, je serais en train de transpirer à grosses gouttes.

Nous sommes enfin arrivés au village. Sains et saufs. Il n’y a que le tailleur en lin beige que je portais qui n’a pas survécu. Boue, auréole de bancs pas très secs… Il était bon pour la poubelle.

Je ne raconte pas le retour aujourd’hui. C’étaient des situations aussi cocaces les unes que les autres…

Vous comprenez pourquoi, la seconde fois, j’ai loué une voiture avec chauffeur. Je n’avais pas envie de commander une seconde messe de requiem!

2 fast and 2 furious

Influence d’un film sur l’individu

« Brian O’Conner a signé sa plus belle action, mais aussi sa faute la plus grave, en laissant filer le chef du gang de voleurs de voitures qu’il avait mission d’infiltrer. Radié de la police de Los Angeles, ce jeune flic rebelle, fan de vitesse et de rodéos, a gardé intact son honneur mais a gâché une belle carrière. Après deux ans de galère, Brian O’Conner se retrouve à Miami et se voit offrir une ultime chance de se racheter.
Le FBI et les douanes locales surveillent depuis plusieurs mois le puissant homme d’affaires Carter Verone, qu’ils soupçonnent de se livrer à des opérations de blanchiment d’argent. Mais leurs efforts sont restés vains, le seul indice dont ils disposent pour appâter et démasquer l’énigmatique criminel étant sa passion pour les rodéos. Le temps presse, Brian semble être le seul espoir… »

synopsis du film extrait de Allo ciné

L’idée n’est pas de refaire une révue de ce film que vous avez vu en 2003 mais de vous conter une anecdote qui s’y rapporte.

A la sortie de la version 2 du film, je me suis dit super, il a l’air très intéressant. C’est un film à voir. Trop distraite et constamment en train de planer ( je ne fume pas d’herbe, je vous rassure), je n’avais pas fait le rapprochement avec la version n°1  vue sur Canal plus.

J’invite donc mon homme au cinéma pour le voir. Tout va bien jusqu’au moment où le film démarre en grande pompe par la course auto…

Mes battements cardiaques s’accélèrent, je commence à manquer d’air, je transpire, je m’aggrippe au bras gauche de mon mari…, il me demande ce qui ne va pas,

« je veux sortir, je me sens mal »

« Tu as peur ma chérie? Tu n’as aucune raison d’avoir peur, ce n’est qu’une course de voiture.. »

Mon coeur tambourine dans ma poitrine. Je n’avais jamais connu cela auparavant. Etait ce l’effet Dolbie Stéréo. Ou le bruit des voitures ou des tirs qui vont s’en suivre?

Les palpitations sont à leur paroxysme et Monsieur qui apprécie mon cadeau (parce que c’était moi qui invitais), rie de moi. Il croit que j’ai peur comme pour un film d’horreur, je veux m’en aller, il ne comprend pas l’état dans lequel je me trouve et j’ai subi  jusqu’à la fin de la projection les yeux fermés, en train de m’octroyer un semblant de séance de yoga pour maitriser ma respiration et mon rythme cardiaque.

Décidement c’était 2 fast and 2 furious pour moi. J’apprécie énormément ses deux acteurs; je pense que le contexte en est la cause, pas étonnant que mon mari me croit « folle », il dit même que j’ai dû recevoir une noix de coco sur la tête.

J’avoue, je suis parfois imprévisible, mais chacun à ses petits jardins secrets n’est ce pas?

J’ai bien dû réveiller mes invités au cinéma une fois alors que je les avais invités à voir un bon film de Woody Allen.

Suis je vraiment la seule à réagir de la sorte ou en avez vous des bonnes à me raconter?