Je l’avais compris depuis très longtemps, mais je jouais encore à celle qui n’avait pas vraiment saisi.
Nous parlons des vacances bien sûr. Faisons une simple comparaison. Au nord et et sud, les vacances n’ont pas l’air d’avoir le même sens pour tout le monde. Même pour ceux qui prônent la farniente, les vacances restent assez actives.
J’ai mis du temps à m’y accoutumer, aujourd’hui, on pourrait m’attribuer une médaille. Comme beaucoup de mes compatriotes, les vacances sont devenues une seconde phase d’hyperactivité, trépidante dont on revient parfois épuisé.
J’ai voulu aller à contre courant cette année. Me disant, » et si nous n’allions pas en vacances? »
Echec. J’ai fini par céder. En trainant un peu les pieds. Monsieur a mis la pression. Il faut choisir la destination, décider de ce que l’on va faire? En plus, avec tout ce que j’avais vécu pendant trois mois (la guerre), et qui risque de reprendre, mon coeur n’y était pas vraiment.
Finalement j’ai dit » pourquoi pas? » Puis, j’ai répondu : « comme tu veux ».
Et quand il m’a dit « Côte d’Azur », je me suis dis chouette, je vais revoir la Côte de mon voyage de noce.
Nous y voilà donc.
Dans le club où nous avions réservé, l’activité qui me plaisait le plus, c’était le sport : étirement, abdo, fessier, zumba, charleston et je passe.
Tous les matins donc, de neuf heures à onze heures, j’arrivais la première avec ma serviette et ma bouteille d’eau. Pile au rendez vous, comme pour faire l’ouverture d’un cabinet médical. Et je sautillais, je m’étirais, je faisais des abdos, je dansais la samba, le country, etc, etc.
Vous allez croire que à onze heure, ça va être maintenant les vacances? Eh bien non. Nous voilà plongés dans les prospectus pour sélectionner et organiser les visites culturelles et les activités plages avec les enfants.
Il fait 35° à 40° degrés à l’ombre et il y a ceux qui veulent aller bronzer à la plage, et moi qui préfère visiter. Mais tout ça, si j’étais honnête, j’avouerais que ce ne sont pas des vacances. Les vacances, avant de m’intégrer ici, c’était le repos bien mérité. Les retrouvailles avec parents et enfants, la famille au sens élargi, où on discute à l’ombre, sans se prendre la tête, où on peut faire la sieste, lire si l’on n’a pas envie de dormir.
Les vacances, dans ma tête d’africaine, c’est la période où l’on se repose pour revenir détendu, ressourcé.
Nous avons fait parfois 3 heures aller et retour pour visiter une grotte, un lac, une ville. Je ne regrette rien. J’adore voyager, voir des endroits surprenants mais je rêve aussi de vacances calmes où je prends un livre, je me détends avec des mots, des phrases, des vacances où je me lève le matin, je lis mon manuscrit à l’ombre d’un cocotier, sur la terrasse Des vacances où on ne m’interrompt pas pour charger la voiture de tapis de plage, de serviettes d’huile bronzante…
Aller en vacances à la mer, et rester une heure minimum sur un muret en béton, pendant que les autres se prélassent dans le sable et s’abiment la peau? Très peu pour moi.
Mais la société moderne le veut ainsi. Pour l’instant je subis.
Un jour peut être, mes vacances se limiteront aux photos et vidéos de voyages et ce jour là je serai la plus heureuse des vacancières.
En attendant, je continue à faire comme tout les autres. Déplacer une partie de mon stress d’un endroit à l’autre. Eh oui. C’est cela qui me permet de partager avec vous mes images capturées ici et là.
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